L’Ineris vient de publier une étude révélant la composition toxique des émanations des produits d’entretien.
Vivre dans un environnement propre aurait des conséquences sur notre santé. Surtout pour les adeptes des produits ménagers industriels, gorgés de substances chimiques. Or, si ce cocktail d’efficacité fait briller, il a aussi un fort pouvoir polluant. L’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (Ineris), dont le rôle est d’évaluer les risques que les activités économiques représentent pour l a santé et la sécurité des personnes, a donc étudié les émissions des polluants volatils dans l’air intérieur. Cette étude porte non seulement sur les émissions directes mais tient aussi compte de la formation de composés secondaires.
L’Ineris a donc étudié 54 produits ménagers de différents types, multi-usage et spécifiques, de conditionnements variés (liquide, crème, lingette, poudre…) et de plusieurs marques.
Concernant les polluants émis, l’Ineris mesure une augmentation de la concentration en aldéhydes dans l’air, couplé à une forte augmentation des concentrations en Composés Organiques Volatils (COV). Parmi les aldéhydes émis, le formaldéhyde est retrouvé à la fois comme polluant direct mais aussi comme composé secondaire. Il semble que des substances primaires réagissent avec l’ozone pour donner naissance à des formaldéhydes, renforçant ainsi la concentration de ce produit toxique. De plus, ce phénomène d’ozonolyse pourrait être à l’origine d’émissions de dioxyde d’azote, elles même induisant une réactivité de surface.
Ainsi, non seulement les produits d’entretiens contiennent de nombreux produits à la toxicité reconnues, mais des substances secondaires viennent majorer la pollution de l’air intérieur. Un cercle vicieux aux conséquences sur la santé non négligeables. Le formaldéhyde est considéré comme cancérogène et toxique pour les organes de la reproduction. Les nombreuses particules de taille nanométrique émises par ces produits d’entretien sont elles aussi soupçonnés de toxicité.
Ces analyses confirment la dangerosité des produits de nettoyages de consommation courante, une toxicité encore plus importante qu’attendue du fait que « […] la réactivité chimique des substances émises, entre elles et avec d’autres composés présents dans l’air intérieur, conduit à la formation de composés dits secondaires dont l’impact sur la qualité de l’air n’est pas négligeable » explique l’Ineris.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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