La quotidienne

La quotidienne : revue de presse du 31 octobre 2025

Posté le 31 octobre 2025
par La rédaction
dans Entreprises et marchés

Voici les infos à retenir de ce vendredi 31 octobre : une sélection express de ce qui fait l’actualité industrielle de ce jour.

Face aux défis énergétiques, technologiques et géopolitiques, l’industrie européenne traverse une période de mutation intense. Entre consolidation stratégique dans l’aérospatial, dépendances critiques autour des batteries et des terres rares, essor de l’intelligence artificielle et efforts de décarbonation, le continent cherche à renforcer sa souveraineté industrielle tout en respectant ses engagements climatiques. En France, le contraste est marqué entre signes d’essoufflement industriel et espoirs de rebond portés par les énergies renouvelables, sur fond de nouvelles orientations réglementaires et de négociations climatiques à l’approche de la COP30.

Un nouveau géant européen de l’aérospatial pour contrer SpaceX ?

Les groupes Airbus (France), Leonardo (Italie) et Thales (France) sont en phase de fusion de leurs divisions spatiales pour créer un acteur européen majeur capable de rivaliser avec SpaceX. Le siège devrait être à Toulouse, en France, avec environ 25 000 salariés et une mise en service ciblée vers 2027.

Le nœud « batteries » : enjeux industriels et géopolitiques européens

Un article de Xerfi Canal analyse les batteries comme un nœud central à la fois industriel, environnemental et géopolitique pour l’Europe, laquelle doit sécuriser ses chaînes d’approvisionnement pour les batteries, face à la concurrence chinoise et américaine. Pour les industriels, la souveraineté, la résilience et l’empreinte environnementale sont en effet des enjeux clés. Rappelons que le rôle des batteries ne se limite plus à l’automobile, mais concerne également le stockage, les smart grids, et l’industrie lourde.

Guerre des terres rares : l’industrie européenne mise sous pression par la Chine

L’industrie européenne est par ailleurs victime de tensions commerciales accrues autour des terres rares, domaine où la Chine détient plus de 90 % de la capacité de raffinage, selon Le Monde.fr. Une usine de fabrication d’aimants permanents a été financée à Narva (Estonie) via un soutien de 14,5 M€ de l’UE, pour alimenter les secteurs éolien et des véhicules électriques.

En France, le groupe Solvay relance le raffinage à La Rochelle et d’autres projets sont en cours à Lacq pour réduire la dépendance extrême à la Chine.

L’Europe accélère ses usines d’IA : six nouvelles « AI Factories » sélectionnées

Le programme EuroHPC JU a sélectionné six nouveaux sites (République tchèque, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Espagne) pour déployer des « AI Factories », afin d’augmenter les capacités de l’IA industrielle et scientifique en Europe.

Cette initiative s’inscrit dans la stratégie plus large de la commission européenne en matière d’IA, qui vise à renforcer l’industrie et la recherche européenne face à la concurrence US/Chine.

Industrie française : entre essoufflement et rebond, l’énergie renouvelable comme planche de salut

Alors que la France cherche à maintenir l’élan de sa réindustrialisation, les signaux économiques sont contrastés. Selon France 24, le nombre d’ouvertures d’usines reste supérieur aux fermetures au premier semestre 2025, mais la dynamique s’essouffle. TF1 Info, pour sa part, dresse un constat plus sévère : 82 fermetures pour 44 ouvertures, en raison de coûts énergétiques et logistiques en hausse, d’une fiscalité jugée lourde et d’une chute des investissements étrangers. L’automobile, la chimie et l’agroalimentaire figurent parmi les secteurs les plus fragilisés.

Pourtant, un vent plus favorable souffle du côté de l’énergie. D’après La Tribune, la France est sur le point d’atteindre un record de raccordements d’installations renouvelables en 2025, un signal encourageant alors que le gouvernement prépare la prochaine Programmation Pluriannuelle de l’Énergie. Au niveau européen, la forte production éolienne et photovoltaïque conjuguée à une demande plus faible et à la baisse du prix du gaz a contribué à faire chuter les prix de l’électricité.

Si ces évolutions se confirment, elles pourraient redonner de l’air à l’industrie française, en atténuant la pression énergétique et en ouvrant la voie à une production plus compétitive, à condition que la stabilité réglementaire et les infrastructures suivent.

Un décret-cadre modifie les seuils de soutien aux installations renouvelables

Un décret publié le 30 octobre 2025 modifie les seuils d’éligibilité au mécanisme d’obligation d’achat pour les installations renouvelables en métropole. Il prévoit notamment la suppression du soutien par tarif d’achat pour les installations valorisant le biogaz produit à partir de déchets non dangereux ou de matière végétale brute. Pour le photovoltaïque au sol ou bâti, l’éligibilité à l’obligation d’achat se limite désormais aux installations de moins de 100 kWc (contre 500 kWc précédemment). Les installations entre 100 et 500 kWc devront passer par un appel d’offres simplifié.

L’Union européenne sous pression avant la COP30

À une dizaine de jours du COP30 à Belém (Brésil), la Commission européenne souhaite que les États membres valident une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2035-2040. À ce jour, les 27 États n’ont pas formellement adopté l’objectif proposé de -90 % des émissions d’ici 2040 (par rapport à 1990). Un compromis a minima pour 2035 (- 66,25 % à – 72,5 %) est envisagé, mais sans contrainte juridique à ce stade.

Décarbonisation industrielle : l’UE lance une première enchère pour la chaleur de procédé

Pour la première fois, l’UE a lancé une enchère pilote visant à financer la « chaleur de procédé » renouvelable ou électrifiée dans l’industrie, via le fonds Innovation Fund. Ce dispositif est un signal fort, soulignant que l’UE intègre désormais cette catégorie d’émissions comme une priorité politique et industrielle.


Pour aller plus loin