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Les villes intelligentes et écologiques, une aubaine pour les ingénieurs du BTP

Posté le 27 septembre 2023
par Pierre Thouverez
dans Entreprises et marchés

Le secteur du BTP est dans une situation particulière dans le sens où il rencontre beaucoup de difficultés à pourvoir certains postes vacants. La transition écologique et numérique pourrait cependant, dans une certaine mesure, changer cette réalité.

Avec près de 270 000 recrutements par an depuis plus de trois ans, on peut affirmer que le secteur du BTP est une mine d’or pour les futurs ingénieurs. Encore aujourd’hui pourtant, la pénurie de main d’oeuvre touche le secteur, notamment à cause de la pénibilité de certains métiers : maçons, couvreurs, plombiers, soudeurs… Avec l’avènement des nouvelles technologies dans le secteur, la pénibilité s’efface peu à peu, à mesure que les emplois se diversifient grandement. Ainsi, le BIM, les villes et réseaux intelligents, l’impression 3D, entre autres, bouleversent le paysage professionnel du BTP. C’est particulièrement le cas au niveau de la gestion des projets de construction par exemple, où l’usage du BIM (building information modeling) a complètement changé les méthodes de gestion et de suivi de travaux. 

Ainsi, les compétences recherchées ont évolué : la maîtrise des nouveaux outils technologiques qui se généralisent dans ce secteur industriel devient nécessaire, ainsi que la capacité à gérer les timings, alors que le BIM permet par exemple à plusieurs acteurs d’interagir simultanément sur les différentes étapes des projets. 

Bien que certains métiers du BTP se retrouvent face à une pénurie de main d’œuvre, qui les oblige parfois à recruter des travailleurs temporaires, le secteur a depuis plus de deux ans limité l’inflation des salaires, qui resteront cette année et probablement l’année prochaine à peu près stables. Une politique qui pourrait sembler inadaptée, mais les recruteurs constatent que l’augmentation des salaires ne résout pas les problèmes de pénuries spécifiques à certains secteurs, et ne fidélisent pas plus les ingénieurs recrutés. 

Une tendance forte qui pourrait mener les ingénieurs en plus grand nombre vers le secteur du BTP. La nécessité, au vu de la croissance du secteur, est sans surprise, la transition énergétique. En effet, le secteur du BTP est responsable d’une quantité importante, relativement aux autres secteurs d’activités, d’émissions de GES. Un quart de l’impact carbone global français est liée au bâtiment. La marge de manœuvre est donc immense. La France, qui est déjà lancée dans une course à l’isolation thermique des bâtiments, opère une transition énergétique globale de ses infrastructures. Et cette transition n’est pas qu’énergétique, puisque les villes sont appelées à devenir de plus en plus intelligentes. Les infrastructures et les réseaux vont constituer deux chantiers immenses dans les années à venir, à mener en cohérence l’un avec l’autre. Cette tâche offrira de nombreuses opportunités aux ingénieurs du BTP, mais également aux ingénieurs spécialisés, qui trouveront dans la variété des technologies utilisées dans le secteur des occasions d’exercer des métiers correspondant à leurs compétences. 

Pour terminer, il faut également évoquer la situation climatique actuelle, qui voit, en ce qui concerne l’hexagone, les températures atteindre des records, presque chaque année. Avec un sommet en 2023. Ces températures extrêmes obligent également le monde du BTP à penser, dans l’urgence, des solutions techniques et technologiques permettant de réduire l’impact de ces températures sur le territoire, et notamment dans les villes, où les espaces artificialisés, nombreux, comparés aux espaces végétalisés limités, favorisent des températures extrêmes. Sur ce sujet également, les ingénieurs se verront proposer dans les années qui viennent des opportunités d’emplois, et des défis d’importance à relever.


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