L’aéronautique fait partie de ces secteurs industriels sur lesquels la France s’appuie pour légitimer sa puissance technologique et d’innovation. Les mutations actuelles doivent voir le secteur aérien, mais aussi celui des transports en général, ainsi que le secteur énergétique, opérer des ruptures pour continuer à être compétitif dans un contexte de transition écologique. C’est évidemment vrai au premier chef pour le secteur énergétique, qui court après un modèle de production décarboné extrêmement complexe à mettre en place, à partir de celui qui existe aujourd’hui.
La France, qui a misé depuis longtemps sur l’atome pour produire une grande partie de son électricité, poursuit sur cette voie aujourd’hui. L’électricité nucléaire étant très peu carbonée, elle permet aujourd’hui à l’hexagone d’afficher un bilan carbone pour la production d’électricité que de nombreux voisins européens nous envient. La guerre entre la Russie et l’Ukraine n’a fait que renforcer ce constat, en faisant s’envoler les prix du gaz, malgré les dysfonctionnements observés sur le parc nucléaire, avec un nombre record de réacteurs hors service.
Ainsi, les emplois dans les domaines de la construction, la maintenance et l’installation de centrales nucléaires sur le territoire vont croître durant les années à venir, et même un peu plus. Toute la problématique du mix énergétique, également mise en lumière par le conflit Russo-ukrainien, va offrir aux jeunes ingénieurs des opportunités intéressantes, sur un sujet d’importance pour l’avenir du pays : la transition énergétique, et en particulier le mix énergétique français. Ces sujets, qui regroupent tous les modes de production d’énergies renouvelables, attirent déjà fortement les jeunes ingénieurs, notamment à cause de l’image “verte” que véhiculent le solaire, l’éolien, la biomasse ou encore l’hydrogène. Les métiers d’ingénieur en efficacité énergétique, ingénieur chimiste pour les biocarburants et les batteries, ingénieur chiffrage, ou encore bio-énergéticien offrent d’ores-et-déjà de nombreuses opportunités d’emplois aux jeunes ingénieurs.
Le secteur aérien entre reprise économique et neutralité carbone
Le secteur des transports est au cœur de la transition énergétique, en tant que service utilisé en masse, quotidiennement par les usagers. Du côté de l’aérien, les perspectives sur l’emploi sont bonnes, comme cela a été martelé pendant le salon du Bourget avant l’été. Les effets dévastateurs de la crise COVID laissent aujourd’hui la place à la reprise économique, et à la reprise du trafic aérien. Si le secteur aérien a prévu de recruter en masse dans les années qui viennent, les types d’emplois proposés peuvent être redondants avec ceux déjà existants dans le reste du secteur des transports. En effet, que ce soit pour l’automobile et même pour le ferroviaire, ces secteurs développent des technologies – hydrogène, biocarburants, électrique – auxquelles l’aérien s’intéresse aujourd’hui. Le risque existe donc, pour le secteur des transports, de voir un vivier d’offres d’emplois pour ingénieurs trop important pour le nombre de candidats.
Enfin, n’oublions pas le secteur spatial, autre secteur industriel porteur. Pour ce dernier, le besoin en ingénieurs ces prochaines années va se faire sentir, en raison principalement de la multiplication des applications, à destination des agriculteurs par exemple, ou bien des télécoms. La démocratisation de l’usage des données spatiales depuis quelques années va ainsi voir continuer à se développer un business autour de la commercialisation de ces données aux multiples utilisateurs potentiels.
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