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La semaine de l’industrie : une occasion d’attirer les jeunes, dans un marché de l’emploi industriel en tension

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La semaine de l’industrie : une occasion d’attirer les jeunes, dans un marché de l’emploi industriel en tension

Posté le par Arnaud Moign dans Entreprises et marchés

Plus de 51 000. C’est le nombre d’emplois vacants dans l’industrie au 1er trimestre 2023. Alors que plus de la moitié des entreprises industrielles souffrent de problèmes de recrutement et bien que les causes soient multiples, les entreprises doivent rivaliser d’ingéniosité pour attirer de nouveaux profils qualifiés. La semaine de l’industrie fait partie des événements incontournables pour gagner en visibilité et casser les clichés sur les métiers de l’industrie.

Marché du recrutement en tension dans le contexte post-covid et pénurie de candidats qualifiés : l’industrie fait face à sa plus grande crise de recrutement depuis 1991. Pourtant cette situation est paradoxale, car le potentiel de réindustrialisation de la France est considérable !

Actions locales en faveur de la formation

C’est un fait, il existe une inadéquation entre les besoins des industriels et les compétences disponibles. Il est donc particulièrement vital de faire croiser l’offre et la demande d’emploi, de manière durable et les collectivités territoriales ont un rôle central à jouer.

En Normandie par exemple, alors que près de 4 000 postes sont à pourvoir chaque année dans l’industrie, on constate une inadéquation entre l’offre de formation et les besoins des chefs d’entreprise de la Région. Pour tenter de remédier à ce problème, la Région a souhaité engager près de 72 millions d’euros en 2023, afin de former des demandeurs d’emploi aux compétences attendues par les entreprises, proposant ainsi 8 500 places de formation.

Par ailleurs, différentes actions sont menées par la Région Normandie, en faveur de l’emploi local :

  • mise en place d’une plateforme web pour mettre en relation les recruteurs du territoire et les personnes recherchant des opportunités professionnelles ;
  • développement d’une offre de formation au service de la transition écologique pour le bâtiment, le secteur agricole et l’industrie ;
  • un nouveau BAC pro pilote de ligne de production, fruit d’une coopération entre le Rectorat, la Région Normandie et la communauté de communes Pays de Falaise ;
  • ouverture d’un BTS « Maintenance des Systèmes de Productions communicants » en partenariat avec l’UIMM¹, le Rectorat et la ville de Vire ;
  • ouverture de nouveaux campus ingénieur et développement des campus existants.

Les entreprises doivent aussi trouver de nouvelles manières d’attirer les jeunes

Néanmoins, la formation n’est qu’un aspect du problème et l’industrie souffre aussi, depuis longtemps, d’un manque d’attractivité, notamment vis-à-vis des jeunes.

Les entreprises de la métallurgie, par exemple, font face à une pénurie de compétences « traditionnelles » en soudage, en robotique, en usinage ou en maintenance, aussi bien sur des profils de techniciens, d’opérateurs que d’ingénieurs.

Aussi, pour attirer de nouveaux collaborateurs qualifiés, les industriels doivent veiller à rendre les métiers plus séduisants. En début d’année, Christophe Jouve, responsable robotique et intégrateurs chez Fronius France, nous expliquait comment la cobotique fait partie de ces nouveaux outils permettant d’attirer de jeunes recrues : « Grâce à la cobotique, les opérateurs sont déchargés des tâches rébarbatives, tout en réduisant les risques de TMS. Les nouveaux soudeurs ont ainsi une double compétence de soudeur/roboticien qui valorise leur travail. »

Car en matière d’attractivité, les leviers à actionner sont nombreux ! En plus de chercher à alléger au maximum les tâches rébarbatives et à augmenter les salaires, les industriels ont aussi la possibilité d’innover en matière de management, d’organisation du travail et de former en interne des profils atypiques.

C’est par exemple ce que fait la société Osé, spécialisée dans la conception et la fabrication de tôlerie industrielle. Alexandre Publié, son fondateur, nous disait dans cette interview : « Nous avons un partenariat avec Pôle Emploi et nous organisons deux fois par an des “découvertes à l’aveugle” des métiers que nous proposons. Le principe est simple : les personnes en reconversion sont convoquées et viennent découvrir les entreprises. Elles ne savent pas à l’avance ce que sera le métier et le découvrent avec les salariés. À la fin, nous leur laissons un temps d’échange et le candidat se fait sa propre expérience du métier. »

Par ailleurs, Osé a aussi fait un choix radical en matière de management et de recrutement, décidant de miser sur le côté humain ainsi que de cultiver l’envie d’innover et l’autonomie, en aménageant des journées dédiées à des projets internes.

La semaine de l’industrie : l’occasion d’attirer des talents !

Du 27 novembre au 3 décembre 2023 a lieu la semaine de l’industrie. Comme chaque année, ce rendez-vous incontournable permet de créer du lien entre le monde professionnel et l’enseignement.

Pour les entreprises qui rencontrent des problèmes de recrutement ou d’attractivité, la semaine de l’industrie est l’opportunité de « faire naître des vocations chez les jeunes en changeant leur regard sur l’industrie et ses métiers », à travers l’organisation d’événements gratuits et ouverts au grand public.

Vous souhaitez faire labelliser un événement pour la semaine de l’industrie ?

Déposez votre candidature avant le 20 novembre 2023.


¹ Union des industries et métiers de la métallurgie

Pour aller plus loin

Posté le par Arnaud Moign


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