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Comment Pamotex s’est lancé dans les nano

Posté le 24 mars 2010
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

Depuis cinq ans, Maurice Paquet commercialise des textiles aux propriétés thermiques exceptionnelles, fabriqués grâce à des nanocéramiques de dioxyde de zirconium. Tests pour valider le produit, aspects juridiques, communication… voici comment Pamotex se développe grâce aux nanotechnologies

Equipé de ses vêtements thermiques (cf. photo), Maurice Paquet peut chasser par grand froid, résistant à des températures de -10°C en statique et -20°C avec une activité physique moyenne. S’il peut atteindre un tel niveau thermique, c’est grâce à l’utilisation de nanomatériaux. L’histoire de Pamotex a débuté il y a cinq ans, alors que Maurice Paquet s’est retrouvé « sur la touche » à 55 ans. Après une carrière dans le textile, il a souhaité poursuivre dans ce secteur et s’est mis à la recherche d’un produit nécessitant une mise au point technologique et intéressant pour le marché. C’est en Asie qu’il a trouvé ce qu’il lui fallait : les nanocéramiques de dioxyde de zirconium. Grâce à un concours de circonstance, il a réussi à homogénéiser le mélange des nanoparticules dans le polymère, inventant ainsi la technologie Zargun. Celle-ci forme une barrière aux infrarouges que le cœur humain émet, permettant de stocker une partie de la chaleur, l’autre étant renvoyée sur le corps avec comme conséquences l’augmentation du niveau thermique sous-cutané et l’accélération du flux sanguin.

Pour mener à bien son projet, Maurice Paquet s’est rapproché de l’Institut français du textile et de l’habillement (IFTH), qui a réalisé gratuitement les tests validant l’efficacité de son produit. « L’IFTH m’a alerté sur les dangers liés aux nanotechnologies », explique-t-il. Le principal risque est lié au relargage lors de la teinte et des lavages. « Après 50 lavages, aucune déperdition n’a été constatée. Par ailleurs, le zirconium n’est pas nocif, il est utilisé depuis longtemps dans des bijoux. »

Applications médicales

En parallèle, Maurice Paquet a cherché à constituer un consortium avec d’autres acteurs du textile, mais sans succès. Ses partenaires industriels ont jugé trop onéreux les tests pour valider l’aspect thermique au niveau médical.Pour les aspects juridiques, la Chambre de commerce et d’industrie de la Loire l’a rapproché d’un spécialiste des brevets. « Il ne m’a pas conseillé de déposer un brevet car il aurait permis au fournisseur de maîtriser la technologie. Cela m’a aidé à négocier l’exclusivité pour l’Europe. »

Réalisant un chiffre d’affaires de 100.000 euros en 2009, Maurice Paquet commercialise ses textiles auprès d’industriels, et notamment grâce à un nouveau partenaire espagnol spécialiste du sport. Il a également créé une gamme propre vendue directement aux particuliers. « J’ai mis en avant l’aspect nano dans un premier temps. Maintenant j’en parle mais sans plus », témoigne-t-il.A 61 ans, Maurice Paquet cherche un repreneur pour exploiter la ligne de produits en direct avec les particuliers, mais il n’est pas pressé d’aller à la retraite. D’après lui, le Zargun promet bien plus que des propriétés thermiques pour sportifs ou professionnels. « Il existe des applications médicales et paramédicales, notamment contre l’arthrose ou les problèmes d’équilibre postural. Mais les tests coûtent très chers. » En continuel testeur, il s’est fabriqué des genouillères qui le soulagent complètement de son arthrose.

Corentine Gasquet

Site
www.zargun.frwww.ifth.org

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