Les fondamentaux

Limiter les plastiques et leur pollution

Posté le 28 avril 2021
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

Les plastiques sont des matériaux obtenus par l’association de polymères synthétiques ou naturels, généralement chimiquement modifiés, et de divers additifs. Leur exploitation intensive associée à une faible performance des systèmes de gestion des déchets a engendré une accumulation massive de déchets plastiques dans l’environnement et notamment dans le milieu marin où ils représentent 50 à 80 % du nombre total des déchets.

Un extrait de « Pollution des océans par les plastiques et les microplastiques » par François GALGANI, Stéphane BRUZAUD, Guillaume DUFLOS, Pascale FABRE, Emmanuelle GASTALDI, Jeff GHIGLIONE, Régis GRIMAUD, Mathieu GEORGE, Arnaud HUVET, Fabienne LAGARDE, Ika PAUL-PONT, Alexandra TER HALLE

Limiter les apports de déchets plastiques dans l’environnement constitue la première solution visant à améliorer l’état de nos mers et de nos océans. La règle des 3R basée sur la Réduction, la Réutilisation et le Recyclage doit être développée et suivie par tous les acteurs de la société (industriels, grands distributeurs, collectivités, citoyens, etc.). Dans cette perspective, il s’agit de réduire considérablement les pertes de plastiques, ce qui nécessite la mise en place d’efforts communs dans l’amélioration des infrastructures de collecte et de traitement dans les pays où les pertes sont importantes, l’augmentation de l’attractivité économique et des performances des matériaux maintenus dans le système et enfin, la réduction de l’impact négatif des emballages plastiques qui échappent aux systèmes de collecte et de traitement. La nouvelle économie des plastiques repose sur les principes de l’économie circulaire, c’est-à-dire sur un principe de production industrielle de restauration et de régénération des produits plastiques. Outre la réduction, cette approche favorise le recyclage et la réutilisation et tend à percevoir les produits en fin de vie comme une ressource destinée à être réinjectée dans un nouveau cycle industriel.

Privilégier les polymères biosourcés et biodégradables

Depuis plusieurs années, les recherches se focalisent sur le développement de polymères biosourcés durables, c’est-à-dire des polymères obtenus à partir de ressources renouvelables, tout en étant à la fois persistants et donc difficilement dégradables. Ainsi, substituer le carbone d’origine fossile par du carbone biosourcé, dit renouvelable ou de « cycle court », peut être considéré comme une stratégie pertinente pour limiter les émissions de gaz à effet de serre dont les répercussions sur le changement climatique sont aujourd’hui réelles. Néanmoins, l’obtention de matériaux biosourcés durables est loin d’être neutre d’un point de vue environnemental, justifiant les nombreuses réserves émises quant à la disponibilité des ressources agricoles, la concurrence d’usage des ressources ainsi que les risques de déforestation et d’épuisement des ressources en eau qu’ils pourraient engendrer. En outre, la substitution des plastiques issus de la pétrochimie par leurs homologues biosourcés ne résout pas les problèmes de pollution et d’accumulation des plastiques dans l’environnement terrestre et aquatique.

Devant l’ampleur des phénomènes cumulatifs engendrés, il apparaît indispensable aujourd’hui de parvenir à concilier ces deux aspects, en se préoccupant aussi de la fin de vie de ces matériaux et privilégiant des scenarii de fin de vie plus vertueux. De nombreuses études ont été initiées dans le monde de la recherche académique et industrielle pour faire émerger et mettre au point de nouveaux polymères dont le temps de résistance à la biodégradation serait équivalent au temps d’utilisation. Les déchets plastiques issus de ces matériaux dits « biodégradables » auraient ainsi l’avantage de pouvoir se biodégrader in situ (eau, sol, compost), ce qui apparaît comme une stratégie particulièrement pertinente dans le cas des déchets plastiques qui sortent des filières de captation pour devenir des déchets sauvages à l’origine de la contamination de tous les écosystèmes, et de l’environnement marin en particulier. Enfin, pour pouvoir concurrencer et remplacer les plastiques conventionnels, ces nouveaux matériaux, biodégradables et biosourcés (au moins en partie), devront répondre à certaines exigences en termes de propriétés fonctionnelles et d’usage (ductilité, stabilité thermique, propriétés mécaniques équilibrées, perméabilité réduite, cristallisation lente, aptitude à la mise en forme par extrusion et/ou injection, etc.).

 

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Pollution des océans par les plastiques et les microplastiques par François GALGANI etc.


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