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Un ciment plus respectueux de l’environnement

Posté le 20 mars 2010
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

Au sein du Laboratoire Matériaux et Durabilité des Constructions, Camille Magniont a mis au point et breveté un nouveau type de liant qui, lors de sa fabrication, réduit de plus d'un tiers les émissions de CO2 par rapport à un ciment traditionnel. Explications.

La fabrication du ciment standard, que l’on obtient pour l’essentiel à partir de calcaire, nécessite un chauffage à très haute température (1.450°C) qui engendre d’importantes émissions de CO2. Ce qui est problématiques dans le contexte actuel. Camille Magniont, au sein du Laboratoire Matériaux et Durabilité des Constructions (INSA de Toulouse, Université Paul Sabatier), en s’inspirant des recettes mentionnées par Vitruve, il y a deux mille ans, a mis au point un nouveau liant à partir du métakaolin, une argile calcinée dont la production conduit principalement à l’émission de vapeur d’eau. Son utilisation permet de réduire de plus d’un tiers les émissions de gaz à effet de serre par rapport à celle d’un ciment classique. Grâce à des adjuvants végétaux incorporés à ce nouveau liant et contrairement au ciment standard qui est imperméable, le nouveau liant laisse sortir l’humidité, minimisant ainsi la condensation au sein des bâtiments et donc le risque de prolifération de champignons et moisissures. L’utilisation d’un tel matériau est recommandée pour la restauration de bâtis anciens, qui se détériorent lorsqu’on les rénove avec des enduits ou mortiers modernes.Les adjuvants végétaux incorporés dans le nouveau produit permettent de pallier les inconvénients que présentait le ciment romain, tout particulièrement sa lenteur à durcir. Le produit mis au point par Camille Magniont durcit en moins d’une semaine, comme un ciment habituel, et non en plusieurs mois comme le ciment romain. Les adjuvants permettent également d’améliorer ses qualités mécaniques, désormais compatibles avec un usage en construction, dans le domaine du bâtiment. Le retrait au moment du durcissement est par ailleurs plus faible, ce qui a l’avantage de limiter le risque de fissures.Le liant mis au point par Camille Magniont peut être associé avec du chanvre ou d’autres matières végétales pour produire des blocs de béton préfabriqués, à démoulage immédiat, susceptibles de favoriser le développement de maisons écologiques à coût accessible. Ces blocs, qui ont fait l’objet d’un second brevet, et qui sont développés avec des industriels régionaux, sont autoporteurs. Ils pourraient être utilisés sans ossature bois pour consolider le bâtiment. Leur qualité isolante est telle qu’ils ne nécessitent pas d’être doublés par une couche isolante, comme les murs en béton standard.Par Marc ChabreuilSommaire du Cahier Nanotechnologies> Bases documentaires

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