Lionel POURTIER
Environnement’AIR s.a.s., Saint-Cannat, France
La prise en compte des problèmes d’odeurs dans les textes réglementaires ne cesse d’évoluer. Les émissions d’odeurs sont dorénavant quantifiées, et des dispositifs permettent d’en apprécier la qualité et l’intensité.
Savez-vous que les émissions olfactives sont maintenant considérées comme une forme de pollution atmosphérique ? Les industriels doivent intégrer cette dimension dans la gestion de leurs installations et le choix de leurs procédés, afin de ne pas générer de nuisances dans le voisinage.
Comment rendre compte des odeurs d’émissions olfactives dans l’environnement ? En les mesurant, simplement. Les experts, grâce à des mesures à la source et dans le milieu récepteur, des outils de dosage physico-chimiques et de quantification d’odeur, parviennent à la caractérisation de la nuisance.
Cet article traite de la modélisation de la dispersion atmosphérique des odeurs. Les objectifs principaux sont présentés et permettent d’appréhender la démarche méthodologique globale. Les mécanismes physiques qui entrent en jeu (turbulence et stabilité de l’atmosphère) et les principales familles de modèles mathématiques adaptées à la problématique des odeurs (modèles gaussiens, lagrangiens et eulériens) sont proposées en début d’article. Le déroulement d’une étude de modélisation est ensuite analysée en détail : caractéristiques, objectifs et expression des résultats. Une étude de cas met en oeuvre les méthodes explicitées précédemment.
Le corpus législatif et réglementaire traitant des nuisances olfactives a beaucoup évolué depuis les textes du XVIIIe siècle pour se stabiliser dans le code de l’environnement, en s’appuyant sur les grandes lois liées à la qualité de l’air (§1), aux déchets (§2), aux ouvrages, travaux et activités qui entraînent des effets sur le milieu aquatique (§3) ainsi qu’aux installations classées pour la protection de l’environnement (§4). L’analyse de la jurisprudence (§5) illustre tant les conséquences d’une insuffisance du volet odeur de l’étude d’impact que celles d’une non-conformité à un arrêté préfectoral d’autorisation, et les conséquences – dommages et intérêts – qu’une société peut être amenée à subir du fait de la génération de nuisances olfactives excédant les inconvénients normaux de voisinage.