Nous entendons par très hautes pressions celles qui dépassent 1000 kg/cm2. La matière réagit à leur action de façon souvent inhabituelle et qu'il y a intérêt à connaître, car les dissymétries ou irrégularités de forme et de structure peuvent déjà amorcer ces réactions dans des pièces soumises à des pressions couramment atteintes maintenant.
On sait actuellement pousser l'étude des pressions jusqu'à 100 000 kg/cm2. Dans ces conditions, certains liquides acquièrent une viscosité extraordinaire ; d'autres se congèlent ; tel métal peut subir une compression assez forte pour que son volume soit réduit à 40 % de sa valeur normale. Une tige pleine d'un métal relativement tendre subit une striction, vers la section de moindre résistance et les résultantes longitudinales de la pression peuvent en provoquer la rupture, comme il arrive aux éprouvettes de traction.
Les effets mécaniques exercés par la pression sur une paroi se manifestent souvent sur la face opposée. Un tube se déchire à partir de l'extérieur quand on y comprime un fluide ; comprimé vers l'intérieur au contraire (et le cas est particulièrement net avec un tube de matière vitreuse), il se remplit des éclats de sa propre substance.
Les tableaux qui suivent donnent un choix des données quantitatives les plus démonstratives.
Pour en trouver d'autres, il sera bon de s'adresser à l'œuvre du spécialiste le plus renommé en cette matière : The physics of high pression par BRIDGMAN, Bell and Sons, London, où se trouve une très abondante bibliographie, presque toujours personnelle, d'ailleurs.
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