La conception de systèmes de mesures automatiques n’est pas nouvelle. Le prix et la complexité des organes d’interconnexion ont cependant, jusqu’à une époque relativement récente, restreint ou même empêché la réalisation de tels systèmes. Le coût élevé de l’établissement d’interfaces était principalement lié à l’absence de normalisation. Chaque procédé mettait en jeu des interconnexions spéciales, tant au niveau mécanique (connecteurs par exemple) qu’au niveau électrique (niveaux des signaux) et fonctionnel (codage, format des messages, paramètres de synchronisation différents), ce qui impliquait de longs mois d’étude pour la réalisation d’un système de mesures.
Il était donc indispensable d’établir une normalisation pour permettre aux utilisateurs de disposer d’interfaces souples et d’un prix abordable. C’est pour répondre à ce besoin qu’a été publiée en avril 1975 la norme IEEE 488 « Interface numérique pour l’instrumentation programmable » ou système GPIB (« general purpose interface bus »). Cette norme impose les caractéristiques fonctionnelles indépendantes des appareils interconnectés que doit posséder le système interface, mais également les caractéristiques mécaniques (type du connecteur, affectation de chacun de ses contacts...) et les caractéristiques électriques (relations entre états logiques et états électriques, caractérisation des organes de commandes ou « drivers », des récepteurs et du câble d’interconnexion...) du système interface.
Sous la seule condition qu’ils soient compatibles avec elle, cette norme permet l’interconnexion directe d’appareils quelconques avec un seul câble normalisé dans un système de mesure automatique, ce qui explique que c’est aujourd’hui le système le plus utilisé dans l’industrie.
Après avoir envisagé les problèmes liés à la conception des systèmes de mesures automatiques, cet article présente les caractéristiques du système GPIB permettant au lecteur d’appréhender, de construire et d’utiliser les systèmes de mesures compatibles avec la norme IEEE 488.