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Les écoles d’ingénieurs s’adaptent aux évolutions de l’industrie

Posté le 11 avril 2019
par Alexandra VÉPIERRE
dans Entreprises et marchés

Comment les formations s’adaptent aux révolutions technologiques ? Quels secteurs sont les plus prisés par les étudiants ? Alexandre Rigal, le directeur général délégué d’Arts et Métiers nous explique comment les écoles réagissent face à l’évolution constante du secteur industriel.

En visite à Global Industrie de Lyon, nous avons rencontré Alexandre Rigal, le directeur général délégué d’Arts et Métiers. L’école d’ingénieurs spécialisée dans la mécanique, l’industrie et l’énergie forme chaque année plus de 6 000 élèves. Nous lui avons posé quelques questions sur l’intérêt des étudiants pour l’industrie et sur l’évolution des formations pour s’adapter aux révolutions technologiques.

Comment votre école s’adapte aux évolutions dans l’industrie ?

Nous sommes en contact avec des entreprises pour adapter nos formations au rythme de l’industrie et comprendre les nouvelles compétences demandées. Pour lier nos étudiants au monde professionnel, nous les envoyons en stage dans des PME afin qu’ils répondent à un besoin de l’entreprise. Ils proposent alors leur expertise et l’appliquent concrètement. Cela nous permet également de rester à la page et d’adapter nos cours si besoin.

Quelles sont les nouvelles compétences demandées aux ingénieurs ?

La première compétence nécessaire aux  jeunes ingénieurs est le réflexe du numérique. Cela ne signifie pas être un spécialiste du domaine, mais connaître les nouvelles méthodes de travail possibles grâce au numérique, comme l’utilisation de la réalité augmentée ou de l’intelligence artificielle. Ainsi, nous n’ajoutons pas nécessairement de nouvelles disciplines mais nous réfléchissons aux nouveaux usages en entreprise. Pour prendre un exemple concret, la fonderie existe toujours mais elle n’est plus du tout pratiquée de la même manière qu’avant : nous devons suivre ses mutations.
Enfin, sans être une véritable compétence, le réflexe de l’international est aussi important. Même s’ils ne travaillent pas à l’étranger, nos élèves évolueront dans un univers internationalisé, et leurs clients ou concurrents seront dans d’autres pays. Pour les y préparer, nous leur proposons des expériences professionnelles à l’étranger.

Vers quels secteurs se dirigent vos étudiants une fois diplômés ?

Une enquête réalisée en mars 2018 a dévoilé que, sur 1432 ingénieurs diplômés de 2015 à 2017, les trois secteurs où ils travaillent le plus sont l’industrie des transports (21%), le conseil (19%) et enfin les autres industries (14%). L’industrie recrute parce qu’il y a de plus en plus besoin de main d’œuvre. Les secteurs de la robotique, du numérique et de l’énergie engagent car ces problématiques deviennent essentielles à notre époque. Un de nos défis est aussi d’attirer l’attention de nos étudiants sur les PME. La plupart d’entre eux ont pour projet de travailler dans de grands groupes car ce sont les plus médiatisés. Mais nous essayons de les sensibiliser aux avantages des entreprises plus petites, parfois dans des lieux plus isolés, mais qui offrent davantage de responsabilités et de tâches.

Comment attirer les jeunes vers le monde de l’industrie ?

Si l’industrie est en plein rebond et est remise en valeur grâce au discours politique, elle n’attire pas forcément les plus jeunes. Les lycéens associent souvent l’industrie à des usines polluantes ou aux plans sociaux mis en avant dans les médias. Pourtant, ce secteur est moderne et en pleine expansion. Des initiatives comme le label French Fab ou l’Usine Extraordinaire au Grand Palais sont de formidables moyens d’atteindre le grand public et de faire connaître ce secteur. Je suis convaincu qu’il faudrait aussi proposer des petits challenges aux jeunes dès le lycée, pour qu’ils comprennent que l’industrie est partout. Leur iPhone reste avant tout une quantité de composantes industrielles.


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