Le développement des activités de l’industrie et de la recherche nucléaires et des applications médicales implique de limiter les risques radiologiques associés. L’ensemble des dispositions et moyens à mettre en place relève de la radioprotection. Les risques radiologiques sont apparus dès la découverte de la radioactivité naturelle et l’utilisation des premiers appareils de radiographie. Avec les premiers dommages causés à l’homme, le besoin de réglementer l’utilisation des rayonnements s’est fait sentir. Ainsi est née la radioprotection.
La Commission internationale de protection contre les rayonnements (CIPR) depuis sa création en 1928 s’appuie sur de nombreuses études des mécanismes d’induction et des modes d’apparition des effets biologiques pour proposer et affiner des « normes de radioprotection ». À partir de ces normes, un dispositif réglementaire est établi d’abord européen, puis français.
Actuellement, la réglementation française par ses décrets de 1986 et 1988 découle des Directives du Conseil des communautés européennes de 1980 et 1984, elles-mêmes inspirées des normes de la CIPR 26 de 1977. Parallèlement, les normes de la CIPR 60 de 1990 sont prises en compte dans la nouvelle directive européenne de 1996. La réglementation française devra donc s’adapter rapidement.
Les techniques de radioprotection développées dans cet article s’appuient sur la réglementation en vigueur, les possibilités actuelles en instrumentation nucléaire et les méthodes liées au retour d’expérience acquis par les exploitants nucléaires français. La qualité atteinte par la radioprotection trouve sa justification dans le niveau d’exposition des travailleurs acceptable comparé aux limites réglementaires et dans le nombre limité des incidents nucléaires en France.