La prolifération des terminaux d’accès à l’information ainsi que l’usage croissant d’applications mettant en œuvre des transferts de données personnelles comme le commerce, le vote, la banque électronique imposent de disposer de techniques fiables, agréables pour l’utilisateur et communément acceptées. Les techniques classiques de vérification d’identité pour les contrôles d’accès comme les passeports ou les cartes d’identité, les mots de passe ou les codes secrets peuvent être facilement falsifiés et il semble que l’usage de la biométrie puisse remédier à certains de leurs inconvénients, en basant la vérification sur les aspects propres de chaque individu.
Pendant longtemps, l’usage de la biométrie est resté limité aux applications policières, mais étant donné ses avantages potentiels, cette technologie est maintenant envisagée pour un très grand nombre d’autres applications. Des applications commerciales ont ainsi vu le jour, basées le plus souvent sur les modalités d’empreintes digitales ou d’iris qui sont pour l’instant réputées les plus fiables, en contrepartie de leur caractère intrusif, souvent mal perçu par les utilisateurs. Cela explique en partie que leur usage reste limité pour l’instant à des applications professionnelles (contrôle d’accès de personnel d’aéroport par exemple) et que l’usage à destination du grand public soit encore quasiment inexistant, malgré la disponibilité de produits commerciaux.
Il est certain que des modalités comme le visage, la voix, la signature manuscrite sont plus familières mais la performance associée reste encore trop faible pour pouvoir envisager leur utilisation à grande échelle. Dans ce cadre, le couplage de plusieurs modalités paraît une voie prometteuse déjà explorée dans certains projets, comme le projet GET BIOMET.
Plusieurs études américaines prévoient une explosion du marché de la biométrie en relation essentiellement avec le développement des transferts de données électroniques, en particulier sur Internet. Au niveau européen, il n’existe à ce jour encore que peu d’études disponibles et c’est d’ailleurs une des préoccupations actuelles de l’Union européenne de disposer rapidement d’études fiables et prospectives.
Notre objectif est de présenter un panorama des techniques biométriques les plus couramment utilisées et de les placer dans une perspective de déploiement industriel. Le contexte du portage sur carte à puce sera plus particulièrement évoqué ainsi que les aspects juridiques qui conditionnent le développement du marché biométrique en Europe.