Dès 1996, un petit groupe d’industriels, conscients de l’importance croissante de la prise en compte des exigences environnementales dans leurs activités et des difficultés de mise en œuvre, se réunissaient autour de la Fédération des industries électriques, électroniques et de communication (FIEEC) afin de réfléchir à la mise en œuvre d’outils et de méthodes adaptés à leur secteur.
Cette fédération française (FIEEC) réunit une vingtaine de syndicats professionnels représentatifs des différents secteurs de l’industrie électrique et électronique parmi lesquels : l’électroménager, les fabricants de piles et accumulateurs, les fabricants de composants actifs et passifs, les producteurs d’audiovisuel ou les producteurs d’appareillages électriques.
Les produits électriques et électroniques n’étaient alors pas encore concernés par des réglementations spécifiques en matière de protection de l’environnement. Cependant, la prise de conscience générale qui avait eu lieu lors du sommet de Rio faisait son chemin et il était désormais nécessaire de réfléchir à une conception durable des produits et services.
Ainsi naquit l’éco-conception, avec la parution en mai 1998 du fascicule normatif AFNOR FD X 30-310 [1], restait cependant à le rendre applicable. La difficulté majeure consistait à faciliter l’appropriation de ces théories par les concepteurs (mécaniciens, électroniciens, experts techniques) afin de permettre la prise en compte de l’environnement au même titre que les critères technico-économiques. De plus, il était primordial de faire de cette notion une méthodologie applicable par un grand nombre d’entreprises aux pratiques de conception diverses et variées en fonction de leur taille mais aussi des produits qu’elles génèrent. De ces réflexions naquit un outil d’aide à la conception nommé Évaluation de l’IMpact sur l’Environnement (EIME).
L’EIME répond aux besoins des fabricants d’assumer leur part de responsabilités vis-à-vis des préoccupations environnementales. Il s’agit :
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d’identifier, dès la conception, et pour tous les produits, les points faibles en terme d’impacts sur l’environnement, puis d’assister le concepteur dans ses choix de matières, de procédés et de concepts pour éliminer ces points faibles, tout en préservant la compétitivité du produit ;
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de quantifier les progrès consentis et de s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue, en réduisant progressivement l’impact global du produit ;
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de faire de l’environnement un élément à part entière de la culture d’entreprise, en mettant à la disposition des industriels un outil utilisable par des non-spécialistes de l’environnement et qui s’intègre naturellement dans les procédures de conception existantes.
Depuis, cet outil a été testé et généralisé dans plusieurs grandes entreprises du secteur électrique et électronique parmi lesquels : Alcatel, Legrand ou Schneider. Il fait aujourd’hui partie intégrante de la politique de développement durable de certaines d’entre elles.
Cependant, l’EIME n’est pas exclusivement réservé aux fabricants de ce secteur.
En effet, l’EIME peut parfaitement être utilisé comme outil d’aide à la conception dans le domaine automobile, de l’aéronautique ou de la mécanique.
Afin de faciliter l’accès à un plus grand nombre d’entreprises et notamment aux PME, la société CODDE, spécialisée dans le conseil et la formation en éco-conception [1], a été créée en janvier 2003 à l’initiative de la FIEEC. Elle est en charge du développement de l’outil EIME, de son adaptation et de sa promotion à travers le monde.
La force de la démarche du secteur électrique et électronique réside dans l’adhésion à un référentiel commun d’analyse environnementale des produits, l’EIME, permettant de fixer un cadre concret à la mise en œuvre de l’éco- conception tout en laissant l’initiative de progrès à l’entreprise.