Paru en 1986, SGML (Standard Generalized Markup Language), métalangage de modélisation de documents structurés, suscite un grand intérêt dans des univers professionnels aussi variés que l’édition, la recherche, l’industrie de l’armement et l’aéronautique. 1988 marque, au plan international, l’adoption de SGML comme standard d’échange de documents textes, par l’« Initiative » CALS (phase 1). En cette même année naît en France le projet SPEEDOC de la Marine nationale, premier projet de mise en œuvre d’une architecture documentaire articulée autour de documents SGML. Depuis, l’intérêt des utilisateurs et des spécialistes n’a fait que croître, pour une norme relativement compliquée. Le coût de l’acquisition et de la mise à jour de la documentation, son exploitation optimale, les problèmes liés aux échanges de documents et à la récupération intelligente de documents existants sont des raisons parmi d’autres de cet essor.
SGML permet en effet la mise en œuvre intelligente et efficace du concept de documentation structurée, à la base de toute approche rationnelle des problèmes documentaires. SGML généralise le principe de balisage logique générique, en une méthodologie de génération de langages de balisage, et donne à l’utilisateur des outils conceptuels pour construire des langages de balisage adaptés à ses propres applications. Notion centrale de ces langages, la Définition du Type de Document (DTD) est la grammaire formelle permettant de représenter les documents, en principe indépendamment de tout traitement qui pourrait leur être appliqué, ainsi que des moyens utilisés pour ces traitements.
Par-delà ses nombreuses applications pratiques, SGML est d’un grand intérêt intellectuel en tant que métalangage et à travers le caractère inclassable des grammaires qu’il permet de construire.
Une révision de SGML est en cours, qui intégrera au corps de la norme un certain nombre de concepts, très abstraits pour certains, issus des travaux menés dans le cadre de normes connexes, tels HyTime et DSSSL. Émergent dans le temps, poussées en particulier par les besoins en applications documentaires professionnelles suscités par le Web-Intranet, des demandes pour une simplification de la norme. Ces demandes sont à l’origine de langages dérivés tels que XML.
Ces deux tendances opposées permettent d’envisager pour SGML dans les années à venir, un accroissement de son audience déjà large, allant de l’internaute au chercheur spécialiste de la modélisation.
le terme Initiative caractérise, dans l’échelle de l’administration américaine, un projet (américain) de la plus haute importance, généralement d’envergure internationale.