Maîtriser le risque chimique dans les métiers de la dépollution

Il existe en France environ 300 000 à 400 000 sites pollués, d’après l’ADEME. Ces sites sont des friches industrielles, des stations-service désaffectées, des mines et terrils. L’activité de dépollution est donc un acteur indispensable de l’économie afin de remettre en état ces sites.

Il existe différentes techniques de dépollution des sites et sols pollués. Les principales techniques se font soit :

• directement sur le site pollué ;
• en dehors du site après excavation des terres polluées vers un centre de traitement.

Les techniques de dépollution font appel à trois procédés différents :

• les procédés physico-chimiques : destruction par oxydation chimique, lavage des terres, inertage par précipitation, surfactant pour séparer le polluant de son milieu ;
• les procédés thermiques : élévation de la température pour que le polluant passe en phase gazeuse, incinération pour détruire le polluant, vitrification pour le rendre inerte ;
• les procédés biologiques : dégradation des polluants par des micro-organismes (bactéries ou champignons).

Le choix de la technique de dépollution dépend directement :

• de la nature et de la répartition spatiale des polluants investigués ;
• des caractéristiques propres au site (hydrogéologie, hydrologie, météorologie etc.) ;
• de l’usage futur du site (présence de captages, etc.).

Polluants rencontrés sur un chantier de dépollution

Il existe une diversité de polluants susceptibles d’être rencontrés sur un chantier de dépollution. L’analyse du risque chimique commence dès la phase du diagnostic initial prescrit par le préfet à l’exploitant.

On peut classer les polluants de la manière suivante :

• les BTEX (benzène, toluène, ethylbenzène, xylènes), quatre polluants de l’air qui sont des hydrocarbures hydrosolubles ; le benzène est connu pour son effet cancérigène ;
• les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), une famille de produits dont les plus connus sont le benzo [a]pyrène, le pyrène, le fluoranthène ; les HAP sont très peu solubles, peu volatils, peu mobiles dans le sol ; ils sont classés comme cancérigène possible ou probable ;
• les COV (composés organiques volatils) ;
• le phénol et crésol, des hydrocarbures présents dans certaines résines et colorants, pesticides, lubrifiants etc. ;
• le cuivre, le chrome et le plomb, trois métaux ou métalloïdes fréquemment détectés lors des diagnostics de sites pollués ; le plomb est un neurotoxique bien connu ;
• les solvants halogénés du type chlorure de vinyle, trichloréthylène.