La chaux est un matériau connu et utilisé depuis l'Antiquité, obtenu par calcination de roches calcaires suivie, généralement, d'une phase d'extinction à l'eau avant emploi. Un article de cette collection en retrace d'ailleurs l'histoire [C 922].
Mais, il est abusif de parler de la chaux au singulier, car ce matériau revêt de multiples facettes. Il convient notamment de distinguer les chaux aériennes des chaux hydrauliques. Si les premières ont la propriété de ne durcir qu'à l'air, les secondes font prises au contact de l'eau, à l'instar des ciments, avant de réagir elles-aussi au contact de l'air.
Les chaux hydrauliques sont donc des liants puisqu'elles assurent la cohésion des matériaux, avec lesquels elles sont mélangées, dès l'instant où de l'eau est ajoutée. Le présent article traite uniquement des chaux hydrauliques. En ce qui concerne les chaux aériennes, le lecteur est invité à consulter l'article correspondant paru dans cette même base documentaire [C 923].
Le caractère hydraulique des chaux n'a véritablement été maîtrisé qu'à l'issue des travaux de Louis Vicat sur l'hydraulicité (dès 1820). L'essor industriel des chaux hydrauliques a connu son apogée au cours des premières décennies du 20e siècle puisqu'en 1925, la France produisait plus de chaux hydrauliques que de ciments (3,2 millions de tonnes contre 2,3 millions). La tendance s'est ensuite très fortement inversée avec l'essor de la fabrication du ciment (apparition du four rotatif en 1910). Directement corrélé aux matières premières disponibles, gisements calcaires plus ou moins riches en silice notamment, le caractère hydraulique est variablement marqué.
Cet article propose de récapituler les propriétés des chaux hydrauliques, leur processus de fabrication, ainsi que leurs applications, orientées principalement dans le domaine de la construction.
Enfin, compte tenu des nombreuses analogies avec les propriétés des ciments, la lecture d'un article de cette collection sur les ciments est également conseillée [C 920].