La pollution et les émissions polluantes sont au centre des préoccupations quand on parle de risque pour la santé [1]. Les émissions de dioxines, du fait en particulier de la combustion des déchets ménagers, ont récemment défrayé la chronique. Les médias se sont fait les relais privilégiés des populations voisines des usines d’incinération d’ordures ménagères ou des consommateurs de viande de poulets dont les teneurs en dioxines dépassaient les normes réglementaires en vigueur.
L’accident de Seveso en Italie est aussi dans toutes les mémoires. En effet, la toxicité de ces molécules polyaromatiques chlorées n’est plus à démontrer [2] [3].
Des études sur des populations ayant subit des déversements massifs de produits défoliants, l’agent orange contenant des dioxines à raison de 0,1 à 60 ppm, lors de la guerre du Vietnam, ont montré des effets néfastes sur la santé humaine. Ces molécules de dioxines (PCCD), furannes (PCDF) et polychlorobiphényles (PCB), de structures complexes, sont trouvées en particulier dans les émissions gazeuses industrielles ou domestiques soit adsorbées sur des poussières, soit à faibles concentrations dans les fumées. On les retrouve alors dans l’atmosphère avec des produits apparentés ou autres formant la famille des produits organiques persistants (POP) [4].
Ce dossier tente de présenter succinctement la problématique générale des dioxines furannes et PCB dans les émissions gazeuses. Aussi, il est divisé en quatre parties présentant les structures et les caractéristiques de ces molécules, les sources et l’impact sur la santé humaine (la réglementation spécifique est à ce niveau rappelée), les méthodes d’échantillonnages et d’analyses principalement dans l’air et enfin les principales technologies disponibles de dépollution des fumées.