Présentation
RÉSUMÉ
Le calandrage est majoritairement appliqué au PVC pour la fabrication de feuilles ou de films. Après avoir décrit les bases du procédé, on présente les formulations de PVC, les étapes de la gélification et le calandrage. On évoque les dispositifs qui règlent l’épaisseur de la feuille et son uniformité. Des modèles de complexité croissante prévoient les efforts de calandrage, l’échauffement du polymère et l’épaisseur de la feuille en fonction de la rhéologie du matériau et des paramètres procédés. Ces modèles permettent de comprendre l’apparition de défauts et d’optimiser les conditions de fonctionnement pour les éviter. Un dernier paragraphe aborde le cas de l’extrusion-calandrage.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Jean-François AGASSANT : Ingénieur civil des Mines. Docteur ès sciences - Professeur émérite à l’École nationale supérieure des mines de Paris, Paris, France
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Robert HINAULT : Ingénieur ENSCR (École nationale supérieure de chimie de Rennes) - Ancien Directeur technique de la société Taraflex, Tarare, France
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Isabelle VIAL : Ingénieur, Docteur de l’INSA Lyon - Directrice R&D Matériaux de la société Gerflor, Tarare, France
INTRODUCTION
Le calandrage est un procédé de fabrication de feuilles (> 100 µm) ou de films (< 100 µm) en polymères par écrasement de la masse plastique fondue entre plusieurs cylindres chauffés et entraînés mécaniquement. Cette technologie est très ancienne, un brevet US (n 16) de 1836 revendique le calandrage du caoutchouc. Le calandrage s’est développé conjointement avec le PVC (poly(chlorure de vinyle)) à partir des années 1940. Aujourd’hui encore le PVC reste le polymère le plus transformé par calandrage bien que d’autres polymères puissent être calandrés : les élastomères, les alliages d’élastomères (Santoprène, Alcryn, par exemple), le polyuréthane thermoplastique, le polyéthylène chloré, le polyéthylène chlorosulfoné (Hypalon, par exemple), et certains polymères polyoléfiniques (polyéthylènes basse densité (PEBD), copolymères éthylènepropylène, éthylène vinylacrylate (EVA), polypropylène (PP)…).
Comparativement aux procédés d’extrusion-soufflage et d’extrusion à travers une filière plate, qui permettent également de produire des films et des feuilles de matières thermoplastiques, le calandrage se différencie par :
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un niveau d’investissement beaucoup plus important, typiquement d’un facteur 20 ;
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des débits très élevés : de 2 t/h à 6 t/h selon que l’on transforme du PVC rigide ou du PVC plastifié chargé. Ces chiffres sont 3 à 4 fois plus élevés que ceux obtenus par extrusion filière plate et 2 à 3 fois plus élevés que par extrusion-soufflage ;
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des largeurs importantes : 5 000 mm sans étirage pour les feuilles, ou avec étirage pour les films. Ces largeurs sont comparables à celles obtenues par extrusion-soufflage ;
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une très bonne qualité des films et feuilles, c’est-à-dire planéité, profil, fini de surface, stabilité dimensionnelle ;
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une gamme d’épaisseur plus restreinte (50 µm pour le PVC rigide à 1,3 mm pour le PVC plastifié chargé) qu’en extrusion (10 µm en extrusion-soufflage ou extrusion filière plate plus étirage à 2 mm pour l’extrusion avec filière plate).
On peut donc dire que calandrage et extrusion se complètent : le calandrage est bien adapté aux productions de grandes séries où l’on recherche à la fois qualité et débit ; l’extrusion, qui peut être facilement dimensionnée à la taille des séries, est surtout recherchée pour sa polyvalence (pratiquement tous les polymères thermoplastiques peuvent s’extruder).
La consommation annuelle de PVC en Europe de l’Ouest est d’environ 4,3 millions de tonnes (d’après IHS Markit 2022). Le calandrage représente environ 17 % de la totalité des procédés de transformation du PVC, les principaux marchés des produits calandrés étant les revêtements de sols et de toitures, les bandes transporteuses, les films pour la maroquinerie, l’automobile, l’emballage, les revêtements textiles…
Dans cet article, nous évoquerons essentiellement le calandrage du PVC. Nous montrerons comment le procédé s’adapte à d’autres matériaux comme les polyoléfines et les polyuréthanes thermoplastiques. Nous évoquerons enfin le calandrage de finition qui a pour but d’améliorer la planéité et la régularité d’épaisseur des feuilles fabriquées en amont par extrusion de film à plat.
VERSIONS
- Version archivée 1 de janv. 2001 par Jean-François AGASSANT, Robert HINAULT
DOI (Digital Object Identifier)
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Présentation
6. Extrusion – calandrage
6.1 Présentation
Les différences par rapport au calandrage traditionnel tiennent au fait que les cylindres sont refroidis, que le bourrelet de matière en amont de l’entrefer est beaucoup plus petit (entre 2 et 3 fois l’entrefer) et que le bâti de la calandre, appelée souvent pour cette raison « calandrette », est beaucoup moins rigide que dans le cas du calandrage traditionnel. Un problème clef de ce « calandrage de finition » est d’adapter le débit de la calandre au débit de l’extrudeuse. C’est a priori un exercice délicat :
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si le débit de l’extrudeuse et de sa filière plate est plus élevé que le débit de la calandre, le bourrelet va grossir et provoquer un élargissement de la feuille jusqu’à ce qu’elle déborde de part et d’autre des cylindres ;
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si le débit de l’extrudeuse est au contraire plus faible que le débit de la calandre, le bourrelet va se vider et la calandre ne jouera plus son rôle.
En réalité, ce problème est résolu de la façon suivante :
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comme indiqué figure 17, la feuille quitte les cylindres avec une épaisseur supérieure à l’entrefer entre les cylindres (quand les cylindres tournent à la même vitesse) et cette « reprise d’épaisseur » est très sensible à l’épaisseur du bourrelet quand il est petit (figure 19). Une augmentation de l’épaisseur du bourrelet due à une augmentation du débit de l’extrudeuse va provoquer une augmentation de la reprise d’épaisseur, donc du débit de la calandre ;
-
par ailleurs, l’augmentation de l’épaisseur du bourrelet va provoquer une augmentation de la pression (figure 20), donc de la force d’écartement entre les cylindres. Le bâti étant souple, l’entrefer de la calandre va...
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Extrusion – calandrage
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - VILLEMAIRE (J.P.), AGASSANT (J.F.) - Influence of shear and thermal history on melt rheology of PVC. - In : « Interrelation between processing, structure and properties of polymeric materials », edited by SEFERIS (J.C.), THEOCARIS (P.S.), Elsevier (1984).
-
(2) - GONNU (P.) - Influence des stabilisants thermiques sur le comportement rhéologique du PVC. - Mémoire CNAM (1984).
-
(3) - AGASSANT (J.-F.), AVENAS (P.), SERGENT (J.Ph.), VERGNES (B.), VINCENT (M.) - Mise en forme des polymères, Approche thermomécanique de la plasturgie. - Technique et Documentation (2014).
-
(4) - UNKRUER (W.) - Beitrag zur Ermittlung des Druckverlaufes und der Fließvorgänge im Walzspalt bei der Kalander Verarbeitung von PVC-hart zu Folien. - Kunststoffe, 62, p. 7 (1972).
-
(5) - ARDICHVILLI (G.) - Versuch die rationale Bestimmung der Bombierung von Kalenderwalzen. - Kautschuk, 14, p. 23-25/41-45 (1938).
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
-
Plastiques. Détermination des propriétés en traction. Partie 3 : conditions d'essai pour films et feuilles. - NF EN ISO 527 -
-
Plastiques. Film et feuille. Détermination de la variation dimensionnelle après chauffage. - NF EN ISO 1150 -
-
Matières plastiques. Feuilles. Détermination des variations dimensionnelles après action de la chaleur. Méthode par immersion. - NF T 54-115 -
1.1 Constructeurs – Fournisseurs – Distributeurs (liste non exhaustive)
Calandres
Comerio Ercole SpA (Italie)
Rodolfo Comerio (Italie)
KKA
https://kka.de/technologies/calendering/overview
Good Harvest Machinery Industrial (Shanghai) Co., Ltd/
https://www.good-harvest-machinery.com/
Ishikawajima Harima Industries (IHI) (Japon)
Exalt Technology Co., Ltd. (Taïwan)/
Gélifieurs
Buss Compounding System AG (Suisse)
Coperion (Allemagne)
FarrelPomini (États-Unis)
Troester (X-compound)
Entex planetary roller extruder
Mélangeurs
Caccia Engineering SpA (Italie)
Coperion GmbH (Allemagne)
Battaggion S.p.A
MIT...
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