Interview

Sébastien Gillet : « Être fier de l’industrie française et le mettre en avant »

Posté le 14 mars 2024
par Nicolas LOUIS
dans Entreprises et marchés

Avant que ne débute la nouvelle édition de Global Industrie du 25 au 28 mars au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, nous avons rencontré Sébastien Gillet, le directeur de ce salon. À cette occasion, nous revenons avec lui sur les enjeux et les nouveautés de cette sixième mouture.

2 300 exposants, 1 500 machines en fonctionnement sur 100 000 m² d’exposition, le salon Global Industrie va se dérouler du 25 au 28 mars à Paris-Nord Villepinte. Après l’édition lyonnaise de 2023, riche en rencontres et en business, il incarnera une nouvelle fois cette année la plus grande vitrine française de l’innovation industrielle. En raison de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques à Paris, cette édition parisienne se met à l’heure sportive et aura pour thème : l’industrie et le sport. À quelques jours de l’ouverture des portes de cet évènement, Sébastien Gillet, le directeur du salon, nous détaille sa vision, les enjeux et les nouveautés de cette nouvelle mouture.

Techniques de l’Ingénieur : Comment abordez-vous cette nouvelle édition ?

Sébastien Gillet, directeur du salon Global Industrie. Crédit : GL events

Sébastien Gillet : Il s’agit de la troisième édition parisienne et contrairement à celle de 2022, qui n’avait pas été la hauteur de nos attentes à cause du Covid et des restrictions mises en place, cette édition va retrouver une certaine normalité. Selon nos indicateurs de pré-enregistrement, nous attendons entre 35 et 40 000 visiteurs, soit un nombre similaire à celui d’avant la crise, et qui correspond à celui que nous avons atteint l’an dernier à Lyon. Nous sommes impatients que cette édition démarre afin de mettre en avant, une nouvelle fois, la plus belle vitrine de l’industrie française. De nombreux temps forts sont attendus que ce soit avec des politiques ou dans le cadre d’animations en préparation. Nous souhaitons que ce grand rassemblement, dont l’industrie a besoin, l’aide à se préparer aux enjeux de demain. La configuration de Global Industrie est unique en Europe, car il n’y a pas d’autres salons où sont rassemblés sur un même lieu des sous-traitants, des fabricants, des offreurs de solutions, des start-up,… Bien sûr, il existe des salons de plus grande taille en Allemagne, mais ils sont organisés sur des thématiques uniques comme la machine-outil ou l’industrie 4.0. Avec Global Industrie, tout l’écosystème de l’industrie se retrouve au même endroit, ce qui rend l’événement unique.

Quel est le principal enjeu auquel doit faire face l’industrie et que souhaite mettre en avant ce salon ?

L’attractivité des métiers est l’un des sujets numéro un. Il faut redonner envie à nos jeunes de venir travailler dans l’industrie et découvrir tous ses métiers. Il y a beaucoup de pédagogie à apporter, notamment sur le sujet de la décarbonation, en montrant que nous avons une industrie propre et verte en France, contrairement à ce qui peut être dit. Il faut continuer à expliquer que l’industrie embauche plus qu’elle ne débauche et qu’elle relocalise plus qu’elle ne délocalise. Il y a une quinzaine d’années, la relocalisation était un sujet tabou, alors qu’aujourd’hui, entre 150 et 200 entreprises reviennent chaque année en France. En 2024, il y a 180 000 postes à pourvoir dans l’industrie, dans les domaines de l’aéronautique, du nucléaire, de l’automobile, de l’agroalimentaire,… Ces filières embauchent à 90 % en CDI et paient globalement mieux que d’autres secteurs.

En plus de cet enjeu de l’attractivité, il y en a bien sûr d’autres, comme celui de l’énergie ou la modernisation de l’outil industriel.

Comment va se traduire le thème de l’attractivité des métiers et celui des compétences pendant le salon ?

Nous avons programmé deux temps forts avec tout d’abord, les compétitions des Golden Tech. Il s’agit d’un concours où des participants vont s’affronter sur 15 univers différents et qui auront tous pour thème commun le sport, car nous sommes une année Olympique. Par exemple, sur le métier du fraisage, les compétiteurs devront produire les éléments mécaniques fondamentaux d’une moto et sur le métier de tourneur, les participants devront fabriquer un ballon de rugby. À travers toutes ces compétitions, nous souhaitons montrer que l’industrie est au service du sport et de son excellence.

Le dispositif GI Avenir est le deuxième temps fort et correspond à une série d’animations qui vise à favoriser les carrières et les formations dans l’industrie. Il y aura par exemple des retours d’expérience de jeunes travaillant dans l’industrie et qui parleront à d’autres jeunes. Nous organisons des job dating avec des rencontres entre des DRH et des demandeurs d’emploi. Il y aura aussi des démonstrations à travers des visites guidées pour montrer différents métiers et univers de l’industrie comme la robotique, la digitalisation, l’usinage,…

Vous parliez de temps forts politiques, quels sont-ils ?

Sans trop me tromper, nous pensons accueillir entre trois et quatre ministres sur cette édition. Roland Lescure, le ministre délégué chargé de l’industrie, sera présent à l’inauguration et va rester plusieurs jours. Il prendra la parole sur des sujets tels que la féminisation dans l’industrie, mais aussi la mixité, car l’industrie doit se déplacer sur tous les territoires. On aura aussi à cœur de l’entendre parler du sujet de la décarbonation et de l’énergie, car il est ministre délégué de l’Énergie. Nous souhaitons également que la nouvelle secrétaire d’Etat au Numérique, Marina Ferrari, soit présente, car nous avons des pôles sur l’intelligence artificielle et la 5G sur notre salon. Nous souhaitons aussi accueillir la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra, car l’Insep est partenaire de cette édition qui se déroule durant l’année Olympique. Il y a de nombreuses passerelles entre l’industrie et le sport, comme la data, la biomécanique,…

À l’image de l’agriculture qui a son salon en février, nous voulons que le salon de l’industrie, qui se déroule tous les ans en mars, rentre aussi dans les agendas. Nous sommes fiers de notre industrie en France et nous allons continuer à l’accompagner et à faire en sorte que ce secteur, qui représente entre 12 et 13 % du PIB, soit reconnu comme tel et mis en avant.

Quelle est la nouveauté du salon ?

Pour cette édition 2024, nous avons mis en place une grande scène qui accueillera des conférences inédites. Grâce à Nicolas Dufourcq, qui est à la fois directeur général de Bpifrance et aussi le président de Global Industrie, nous nous sommes appuyés sur son réseau pour organiser des tables rondes avec de grands patrons de toutes les filières industrielles : automobile, aéronautique, chimie, pharmacie… L’autre nouveauté est qu’il y aura aussi la présence de grands médias, comme BFM business, qui couvriront notre événement.


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