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La notion de souveraineté est à la mode, spécialement depuis la crise sanitaire que le monde a traversée à l’occasion de l’épidémie de COVID. Dans ce contexte de fermeture des frontières, la France et l'Europe ont appris à leurs dépens que les chaînes de valeur sont très fragiles, et qu’un grain de sable - un virus par exemple - peut les gripper rapidement et totalement. Il s’agit donc, et c’est l’objectif du plan de relance industriel France 2030, de développer sur le sol français, et plus largement sur le sol européen, des filières industrielles sur certains secteurs d’activité identifiés, nous permettant d’être indépendants sur des sujets clés, comme la santé.
Ce qui est vrai sur la santé l’est aussi sur les technologies de pointe, comme le spatial, l’intelligence artificielle, le quantique où les batteries. Cette capacité à développer ces activités à travers des filières industrielles compétitives est un enjeu de souveraineté industrielle et technologique.
Sur le spatial par exemple, l’Europe peine aujourd’hui à concurrencer Space X. La mise en service d’Ariane 6 est sur ce point cruciale, pour ne pas être dépendant de lanceurs étrangers. Le développement de nouvelles technologies de lancement, et le développement de lanceurs réutilisables est aussi à ce titre fondamental, pour rattraper le retard accumulé ces dernières années.
Sur les batteries, la concurrence chinoise est telle que la question se pose de savoir s’il est possible de rattraper le retard accumulé. Faut-il tenter de produire les mêmes technologies de batteries en mieux, ou miser sur l’innovation pour développer des technologies de batteries innovantes, histoire de partir sur un pied d’égalité avec les concurrents asiatiques ? Les déboires des gigafactories européennes de batteries actuelles plaident pour la seconde solution.
Le sujet des données est central, et très transversal par rapport aux batteries et au spatial. La souveraineté numérique qui y est associée, avec des questions de sécurité, notamment en ce qui concerne les objets connectés, est un enjeu très fort pour les années qui viennent. La valeur des données et la capacité à les collecter et les exploiter est d’ores et déjà un fort enjeu de compétitivité.
Les technologies quantiques, si elles sont aujourd’hui encore au stade de la recherche et du développement, sont l’objet d’attentions particulières de la part de l’UE, qui veut être leader sur ce domaine. A la clé, la capacité, entre autres, de sécuriser les communications, ce qui constitue un défi de souveraineté.
Enfin, l’intelligence artificielle, qui fait aujourd’hui l’objet d’une course effrénée de la part de nombreuses entreprises, qui développent des modèles d’IA toujours plus performants, sans forcément avoir de stratégie d’exploitation bien définie en termes d’usages. L’Europe, comme souvent, veut d’abord encadrer les usages de cette technologie via un cadre réglementaire avant de foncer tête baissée. Au contraire de la Chine et des Etats-Unis, dont les avancées et les investissements sur l’IA ne cessent de surprendre du côté du vieux continent.
L’autonomie française et européenne sur ces technologies est critique pour garder une souveraineté, et réduire notre dépendance à l’étranger, dans un monde de plus en plus instable.
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