La problématique des ressources vient compliquer une équation dans laquelle se trouvent encore de nombreuses inconnues. Comment mener de front la transition écologique en prenant en compte la problématique de la disponibilité des ressources ? Et aussi la transition numérique, cousine de la transition écologique.
Commençons par la transition énergétique : cette dernière repose sur l’utilisation de matériaux stratégiques, en grande quantité, pour de nombreuses filières industrielles.
Voyons quels sont les matériaux les plus consommés pour faire fonctionner les différentes filières engagées dans la transition énergétique.
Le cuivre est un élément central de la transition en cours. Il intervient dans le développement des énergies renouvelables, dans la construction des infrastructures énergétiques et les réseaux. La France importe massivement tout ce cuivre d’Europe, mais aussi d’Amérique du Sud et d’Asie centrale.
Ensuite, l’aluminium est un autre élément essentiel de la transition énergétique pour le développement des infrastructures et des réseaux, comme il l’est d’ailleurs dans de nombreux secteurs industriels.
On va aussi trouver le silicium, pour le développement notamment du solaire, le lithium pour le stockage de l’énergie, ainsi que le cobalt, le nickel, le manganèse ou le graphite. Toutes ces ressources sont aujourd’hui massivement importées des Etats-Unis, de Chine, de Nouvelle Calédonie, d’Australie… Si la France et l’Europe tentent de développer des filières de recyclage efficaces pour limiter leur dépendance à l’importation de ces matières premières, cette dernière est encore aujourd’hui bien réelle.
Mais la liste des matières premières nécessaires à la transition énergétique ne s’arrête pas là. De nombreux composés sont nécessaires en petites quantités comme le Vanadium, le Rhodium, les Zéolithes… Outre la dépendance à l’étranger pour la fourniture de ces matières premières, se pose aujourd’hui la question de l’impact environnemental lié à l’importation de ces dernières, de plus en plus pris en compte dans l’impact carbone des outils industriels qu’ils servent à mettre en œuvre.
La transition écologique s’accompagne d’une transition numérique, qui à bien des égards soutient la décarbonation d’activités diverses. Les technologies du numérique dépendent particulièrement des métaux, et la hausse de la consommation de ces derniers est prévisible dans le secteur du numérique dans les prochaines années. En effet, la multiplication des équipements numériques - ordinateurs, tablettes, téléphones, objets connectés de toutes sortes - est une tendance lourde. Qui implique la consommation toujours plus importante de métaux comme le tantale, le néodyme, le praséodyme, l’indium ou le germanium, pour ne citer qu’eux. L’immense majorité de ces métaux est produite en Chine, qui dispose d’un quasi monopole sur nombre d’entre eux. Une situation que l’Europe comme les Etats-Unis tentent par tous les moyens de contrôler, notamment en diversifiant au maximum leurs sources d’approvisionnement, et également en gardant une avance sur certaines technologies, qui constitue une monnaie d’échange encore valable aujourd’hui. Mais pour combien de temps ?
