Etudiée dès les années 1960, l'électroluminescence organique a suscité un fort intérêt à partir de 1987, date à laquelle ont été présentés les premiers composants en couches minces déposés par évaporation. Deux voies technologiques ont alors été développées respectivement pour la mise en œuvre de matériaux moléculaires et de polymères luminescents. Un grand nombre de ces matériaux, appelés généralement semi-conducteurs organiques, est issu du développement de la xérographie et des polymères conducteurs au cours des années 1970 et 1980. Tandis que les diodes électroluminescentes organiques (OLED, Organic Light-Emitting Diode) à base de matériaux moléculaires ont été très étudiées en Asie, la technologie polymère a intéressé plus fortement les laboratoires européens. Le présent article aura pour premier objectif de situer l'électroluminescence organique dans le contexte particulier de l'affichage et de la visualisation. Le principe de fonctionnement des OLED, les matériaux utilisés et les techniques de mise en œuvre seront ensuite présentés. Tandis que la faible durée de vie des composants apparaissait initialement comme un obstacle à leur production industrielle, nous verrons que le développement d'une technologie appropriée a permis de résoudre ce problème. Le passage en revue des réalisations industrielles montrera la supériorité actuelle de la technologie OLED liée aux matériaux moléculaires et les potentialités de composants flexibles. Le développement de la technologie OLED a ouvert la voie de l'électronique organique, les semi-conducteurs organiques permettant également la réalisation de transistors, cellules photovoltaïques, capteurs... La technologie organique, qui utilise des procédés de dépôt en couches minces relativement simples, à bas coût potentiel et compatibles avec des substrats flexibles en polymère, apparaît comme très prometteuse.