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RÉSUMÉ
Lors de la conception de structures ou de composants, il est souvent nécessaire d’assembler des éléments entre eux. L’une des techniques majeure est le soudage. Ces ensembles soudés peuvent être soumis en service à des chargements cycliques, comme par exemple le roulage, le vent, la houle, le levage de charge, etc. Cet article présente les notions nécessaires à connaître sur le phénomène de fatigue et ses conséquences afin de mieux concevoir les assemblages soudés. Il abordera les thèmes suivants : notions sur le soudage, notions de base sur la fatigue, la tenue en fatigue des assemblages soudés, les essais, et la méthodologie de calcul.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Isabel HUTHER : Ingénieur EPF, Docteur en mécanique, Technologue au CETIM, Senlis, France
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Laurent JUBIN : Ingénieur Soudeur ESSA, Expert Fellow Soudage au CETIM, Nantes, France
INTRODUCTION
La résistance des assemblages soudés soumis à un chargement cyclique est bien moindre que la résistance à la fatigue des métaux de base mis en jeu. Ces faibles performances en fatigue s’expliquent par la présence inhérente, au niveau de la soudure, de singularités géométriques, qui se traduisent par des concentrations de contraintes, et par les contraintes résiduelles de traction élevées, dues aux retraits de soudage.
Les différents défauts présents dans les soudures contribuent eux aussi à diminuer la résistance en fatigue.
De ce fait, la fissuration par fatigue est l’un des principaux modes de ruine pour les assemblages soudés. La connaissance de ce phénomène est assez récente, et n’est pas forcément bien intégrée par les ingénieurs.
L’ingénieur soudeur, lors de la réalisation d’une structure mécano-soudée, ou chaudronnée, craint, le plus souvent, les défauts métallurgiques (fissuration à froid, fissuration à chaud, etc.), ou les défauts opératoires (manque de fusion, porosité), car ceux-ci apparaissent généralement au stade de la fabrication. Quant aux ruptures ductiles par dépassement de la charge admissible, elles sont généralement bien prises en compte dans les codes de calcul. L’analyse des calculs aux éléments finis fait apparaître les zones dépassant les critères admissibles pour le matériau, généralement fondés sur la limite d’élasticité, ou la limite à rupture. En revanche, la rupture par fatigue est plus difficile à appréhender : ce n’est plus une contrainte maximale qui est recherchée mais un historique de chargement (variation et nombre de cycles) qui, dans de nombreux cas, ne peut pas être défini, compte tenu de la variété des sollicitations qu’aura à subir la structure ou l’élément mis en œuvre.
Cependant, les ruptures par fissuration par fatigue apparaissent dans près de 60 % des cas d’analyse de défaillances en service, loin devant les autres causes, qui peuvent être des problèmes de corrosion ou de rupture fragile.
Dans les causes principales ayant conduit à la rupture par fatigue, le défaut de conception est souvent existant, soit par méconnaissance du caractère particulier de la fissuration par fatigue, soit par difficulté d’appréhender les sollicitations qui seront subies. Cependant, des défauts de fabrication (manque de fusion, manque de pénétration, surépaisseur excessive) apparaissent dans un tiers des cas comme ayant contribué à la ruine.
La rupture par fatigue existe dans tous les secteurs d’activités : ponts, engins de manutention-levage, transport (routier, ferroviaire, aérien, naval), pompes, agitateurs, machinisme agricole, machines-outils, ponts, mobiliers métalliques, qu’ils soient urbains ou d’ameublement, etc.
Après avoir rappelé des notions sur le soudage et sur la fatigue, l’objectif de cet article est de présenter les différentes thématiques liées à la fatigue des assemblages soudés avec métal d’apport, en particulier au soudage à l’arc avec électrodes enrobées, sous flux en poudre, TIG, MIG/MAG et laser : la caractérisation du comportement par les essais et le dimensionnement de ceux-ci en service, ceci afin de mieux les concevoir et d’éviter des ruptures en service.
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3. Tenue en fatigue des assemblages soudés
3.1 Facteurs d’influence
La tenue en fatigue des assemblages soudés est influencée par un certain nombre de paramètres dus à la géométrie et au mode opératoire de soudage, et aussi à l’environnement et aux traitements (revêtements, parachèvement).
HAUT DE PAGE3.1.1 Influence des concentrations de contrainte
La géométrie particulière d’un assemblage soudé, et notamment du pied de cordon, constitue un site particulièrement favorable à l’amorce d’une fissure de fatigue. Ceci est dû à l’augmentation locale de la contrainte, qui dépend majoritairement de la qualité du raccordement en pied de cordon (angle et rayon) (figure 7). Ce pic de contrainte (figure 8) peut être caractérisé par un facteur théorique de concentration de contrainte
. Ce facteur, suivant les géométries de cordon observées, peut varier entre 1 (arasage du pied du cordon) et plus de 5 (caniveau en pied).
L’expérience montre, bien évidemment, que l’amélioration de la géométrie du cordon (augmentation du rayon de raccordement au pied de cordon) réduit la concentration de contrainte, et améliore notablement la résistance à la fatigue de l’assemblage (figure 9) ...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - DE LEIRIS (H.) - Fatigue et soudage. - Soudage et techniques connexes, 17(8), p. 253-266 (1963)
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(2) - MADDOX (S.) - Fatigue Strength of Welded Structures. - Abington Publishing (1991).
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(3) - LE DUFF (J.-A.), SALHI (B.) - Évaluation de la tenue en fatigue des joints soudés en croix en fonction de la pénétration des soudures d'angles. - CETIM 104080 / RT IS 19637 (1986).
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(4) - SCHNEIDER (C.), MADDOX (S.) - Best practice guide on statistical analysis of fatigue data. - The Welding Institute (2002).
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(5) - PARMENTIER (G.), HUTHER (M.), HUTHER (I.), LEFEBVRE (F.) - Best Practice Guideline for Statistical Analyses of Fatigue Results. - IIW Collection Springer (2023).
-
(6) - JANOSCH (J.), COLCHEN (D.), HUTHER (I.), PRIMOT (L.), LIEURADE (H.) - Assessment...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
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Produits consommables pour le soudage – Fils-électrodes et métaux d'apport déposés en soudage à l’arc sous protection gazeuse des aciers non alliés et à grains fins – Classification - NF EN ISO 14341 - 2020
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Soudage et techniques connexes – Représentations symboliques sur les dessins – Assemblages soudés - NF EN ISO 2553 - 2019
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Soudage – Assemblages en acier, nickel, titane et leurs alliages soudés par fusion (soudage par faisceau exclu) – Niveau de qualité par rapport aux défauts - NF EN ISO 5817 - 2023
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Soudage – Assemblages en aluminium et alliages d’aluminium soudés à l’arc – Niveaux de qualité par rapport aux défaut - NF EN ISO 10042 - 2018
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Appareils de levage à charge suspendue – Conception générale – Partie 3-1 : états limites et vérification d’aptitude des charpentes en acier, 2025 - NF EN 13001-3-1 - 2025
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Eurocode 9 : Calcul des structures en aluminium – Partie 1-3 : structures sensibles à la fatigue - NF EN 1999-1-3 - 2007
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