Former l’équipe de travail
Le Value Stream Mapping (VSM) est l’occasion de mobiliser une équipe autour d’un projet d’amélioration. C’est un travail collaboratif qui ne peut être mené par un individu isolé. Avant de commencer à utiliser l’outil, il convient donc de déterminer les membres de l’entreprise à impliquer et de clarifier le processus étudié.
Avant toute chose, un porteur du projet d’amélioration doit être identifié. Son rôle sera de s’assurer des disponibilités des participants au VSM et de soutenir la démarche dans l’entreprise.
Il convient ensuite d’identifier les parties prenantes liées au développement du produit, c'est-à-dire les personnes ou entités, internes ou externes à l’entreprise, qui s’attendent à ce que le processus d’ingénierie crée de la valeur. Ce sont généralement :
- les acteurs du processus ;
- les utilisateurs du résultat du processus (souvent appelés clients internes) ;
- les fournisseurs d’informations ou de ressources pour le processus de développement du produit ;
- le management de l’entreprise ;
- le client du produit final.
Il s’agira de comprendre les attentes spécifiques de chaque partie prenante pour s’assurer que le résultat du processus apporte la valeur escomptée.
A noter
Profils types d'une équipe VSM appliqué au Développement Produit
- Des experts du Lean et des facilitateurs pour utiliser au mieux les méthodes et outils d’amélioration du processus.
- Des membres de l’entreprise qui ne sont pas directement impliqués dans le processus de développement produit et qui s’assureront de la cohérence du travail mené au regard des attentes des autres départements de l’entreprise.
- Un responsable du processus qui disposera de l’autorité suffisante pour accompagner les améliorations identifiées.
- Des acteurs du processus qui apporteront leur connaissance « terrain » du processus pour identifier les opportunités d’amélioration.
- Des fournisseurs et des clients du processus de développement qui garantiront la valeur des améliorations identifiées.
En outre, la démarche d’amélioration doit être soutenue officiellement par le top management pour être un succès.
Déterminer le périmètre étudié et clarifier la valeur recherchée
Avant de cartographier un processus, il convient d’aligner les acteurs de la démarche sur le périmètre envisagé. Il s’agit donc de fixer les limites du processus de développement produit qui sera étudié, en clarifiant les étapes qui marquent la fin et le début du processus, ainsi que le ou les produits étudiés. Le résultat du processus et ses clients doivent également être explicités.
La clarification du périmètre étudié permet alors d’expliciter le but que l’approche cherche à atteindre. Cet objectif doit être clairement formulé et prendra la forme suivante :
Produire le résultat escompté, sans défaut, aussi efficacement que possible, et au bon moment.
Dans le développement produit, le résultat escompté sera spécifique à chaque situation, mais devra toujours :
- participer à l’élaboration de produits finis qui satisfont les exigences de performance ;
- guider les processus en aval ;
- pouvoir être évalué au regard du risque d’échec ;
- satisfaire les contraintes.
Si le résultat d’un processus n’entre pas dans une de ces catégories, l’utilité du processus peut être remise en question.
Au bon moment met l’accent sur la nécessité de fournir le résultat du processus, non pas aussi vite que possible, mais lorsque le maillon aval de la chaîne de valeur en a besoin. Dans le développement produit, des processus produisent parfois des résultats (innovations, design…) avant que le maillon aval en ait besoin, avec le risque qu’ils deviennent obsolètes avant d’être utilisés.
Identifier les données à mesurer au regard de la valeur recherchée
La progression vers le but identifié doit être mesurée et doit donc s’appuyer sur des éléments quantitatifs.
Les principales données qui seront collectées pour analyser la création de valeur pourront être :
- le Temps de Cycle (ou Cycle Time abrégé en CT) qui correspond au temps nécessaire pour aboutir au résultat d’une étape du processus avant de pouvoir la répéter ;
- le Lead Time (LT) qui correspond au temps nécessaire à la réalisation de toutes les étapes du processus et à la production du résultat ;
- les coûts fixes ou non récurrents ;
- les coûts récurrents ou ressources utilisées pour réaliser une étape du processus ;
- le taux de retouche : c’est le pourcentage de « produits » issus du processus qu’il faudra retravailler ;
- la satisfaction client (interne ou externe) qui peut-être mesurée par des sondages, des entretiens, etc. ;
- la capacité, qui représente le nombre de tâches qui peuvent être réalisées durant un laps de temps au cours d’un processus.