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Décryptage

Construction de la première centrale électrique au BioSynGaz

Posté le par La rédaction dans Environnement

La construction de la première centrale de valorisation énergétique de déchets industriels banals et de biomasse par gazéification, améliorée par la technologie des torches à plasma brevetée du Groupe CHO Morcenx, vient de débuter dans les Landes. Avec un rendement électrique de bout en bout pouvant atteindre 40%, elle produira 12 MW électrique en 2012 

La première centrale de valorisation énergétique de déchets industriels banals et de biomasse par gazéification, améliorée par la technologie plasma brevetée du Groupe CHO Morcenx sera opérationnelle à partir de 2012. Elle vendra alors l’électricité produite (90 000 MWh par an, de quoi alimenter 50 000 habitants environ.) à EDF sous le régime de l’obligation d’achat pendant 20 ans et bénéficiera des accords-cadres concernant les flux entrants de déchets signés avec de grands acteurs du marché (Sita et Veolia). Réalisée sous la maîtrise d’œuvre de CHO Power SAS (filiale à 100% d’Europlasma) alors que Inertam SAS (filiale à 100% d’Europlasma) sera en charge de l’exploitation et de la maintenance, cette réalisation dont la construction vient de commencer constitue une avancée majeure pour la société qui va accélérer ses démarches afin de qualifier d’autres sites de production d’énergie dans le monde. Le Groupe a en effet déjà identifié plusieurs projets potentiels comparables à CHO Morcenx et obtenu un accord sur les modalités de financement de deux autres usines de ce type.

La technologie de gazéification est une technologie éprouvée puisqu’elle existait déjà au XXème siècle pour produire du gaz de ville à partir de charbon. Oubliée lors de l’apparition du gaz naturel, elle est ensuite appliquée à la destruction de déchets.  En effet, la gazéification  qu’il ne faut pas confondre avec l’incinération, est un procédé thermique sans flamme qui consiste à chauffer des éléments principalement organiques (déchets, biomasse…) dans une atmosphère en défaut d’air. Les éléments carbonés réagissent  avec la vapeur d’eau et le CO2, à une température d’au moins 600°C. On obtient donc principalement un gaz composé de monoxyde de carbone et d’hydrogène, appelé gaz de synthèse ou syngaz. L’intérêt d’un tel procédé est de pouvoir convertir un élément solide en gaz chaud dont le pouvoir combustible est récupéré pour produire de l’électricité.

Alors que le charbon est un combustible stable et sec, le déchet ou la biomasse sont variables. La torche à plasma voit alors tout son intérêt à compléter un processus de gazéification.  En effet, la partie innovante mise en place par Europlasma est un outil de purification à haute température basé sur les torches à plasma. Le BioSynGaz obtenu est alors plus pur, conduisant à un meilleur rendement de l’installation : pour une même quantité de combustible utilisée, plus d’électricité est produite. De plus, étant moins chargé en goudrons et alcanes, il est plus respectueux de l’environnement.

Le procédé de gazéification amélioré par plasma apparait comme  un système plus efficace énergétiquement que la combustion car on passe directement à une phase gazeuse avec une empreinte environnementale moindre. De plus, il offre un rendement électrique de bout en bout pouvant atteindre  40 % (ultérieurement, ce gaz permettra de produire de l’essence de synthèse que l’on pourra directement utiliser dans les moteurs des voitures).

Les centrales électriques CHO-Power permettent donc de hauts rendements avec un impact environnemental minimal grâce des émissions très limitées, et très peu de résidus ultimes, des installations compactes mieux acceptées par les populations. Une attention particulière a, en effet, été portée à l’intégration architecturale et paysagère de ce site en faisant intervenir l’architecte Mr Bühler sur la conception de l’unité. Le site complet de Morcenx (regroupant l’unité CHO-Power et l’unité d’Inertam) fera référence aux couleurs et matériaux de la région et sera complété par la création d’espaces paysagers respectant au mieux les caractéristiques du site.

Une chaîne typique de gestion des déchets moderne débute par un tri mécano-biologique (séparation granulométrique, densimétrique et magnétique) qui permet de capter la fraction organique du reste des déchets. Cette étape permet d’aboutir à l’obtention des fractions suivantes :

  • une fraction valorisable : métaux ferreux et non ferreux ;
  • une fraction organique utilisée en compostage et/ou méthanisation ;
  • les refus à haut pouvoir calorifique (plastiques, bois…) utilisés comme combustible pour la gazéification ;
  • les inertes.

Le procédé CHO-Power est ainsi très complémentaire des autres technologies de valorisation de déchets en étant capable de transformer efficacement les fractions résiduelles après tris et séparations. En effet, la combinaison de ces technologies permet d’obtenir des taux de valorisation supérieurs à 85%.

La production d’énergie de CHO Morcenx se fera à partir de la valorisation de 55 000 tonnes par an de biomasse et déchets banals, la biomasse étant constituée de plaquettes forestières du massif landais. Les déchets produits par les entreprises locales, essentiellement des cartons, du bois, du papier et des tissus,  seront apportés par les principaux collecteurs des Landes et des départements limitrophes. Les collecteurs n’apporteront que la fraction résiduelle après leur propre tri et recyclage, ce flux partant  aujourd’hui principalement vers des décharges lointaines. L’installation permettra donc d’éviter un transport routier important et évidemment la mise en décharge.

Aujourd’hui l’arrivée de la biomasse et des déchets est prévue par camions. Est estimée une rotation de 15 camions en moyenne par jour, soit moins de 1% du trafic routier actuellement constaté sur la D38.
Demain, le fret ferroviaire pourrait être utilisé puisque le site dispose d’une voie dédiée. Cette alternative dépend essentiellement des infrastructures disponibles  entre les points de collecte et le site. Il faudra alors vérifier que l’utilisation d’une locomotive diesel et des véhicules de collecte sont bien moins polluants que le trafic camion.

 

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