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Décryptage

Des indicateurs pour évaluer la zone d’influence d’un site de compostage

Posté le par La rédaction dans Chimie et Biotech

Les plates-formes de compostage pouvant être la source de dispersion dans l’environnement d’organismes pathogènes ou allergisants, des chercheurs ont analysé la diversité des bioaérosols sur 5 sites et identifié des micro-organismes indicateurs d’une origine "compost" dans l’air.

Afin d’évaluer la sphère d’influence d’une plate-forme de compostage, il est nécessaire de mieux caractériser les bioaérosols émis sur les sites de compostage mais également, d’évaluer leur dispersion. Pour ce faire, il est nécessaire de différencier les micro-organismes présents naturellement dans l’air ambiant, de ceux liés au phénomène de compostage. Des chercheurs du laboratoire de Biotechnologie de l’Environnement de l’Inra de Narbonne, en partenariat avec l’Ademe et Véolia Environnement, se sont intéressés plus spécifiquement aux bactéries et champignons qui se multiplient lors de la phase thermophile de décomposition des déchets (50-70°C). Parmi les micro-organismes se développant lors du procédé, certains peuvent agir sur la santé humaine en fonction de leur nature, de leur quantité et de la voie d’exposition. A l’heure actuelle, il est difficile d’apprécier les niveaux d’exposition possible de la population du fait, notamment, de la complexité des prélèvements et des analyses des micro-organismes dans l’air, du manque de connaissance sur leur capacité de survie dans l’environnement et de l’absence de relations dose-réponse validées (estimation de la relation entre la dose ou le niveau d’exposition aux substances retenues et l’incidence/gravité de ces effets)L’objectif de cette recherche qui a bénéficié de l’appui financier du Conseil Régional de Languedoc-Roussillon et de l’Ademe, était de comparer les bioaérosols issus de 5 sites de compostage industriels et de voir si la présence de micro-organismes communs permettait d’associer leur origine au compostage. L’analyse des échantillons d’air d’au moins 1 m3 a combiné différentes techniques :

  • quantification de la flore microbienne totale par microscopie à épifluorescence ;
  • quantification des micro-organismes cultivables ;
  • quantification des bactéries viables par cytométrie ;
  • et analyse de la diversité microbienne par techniques moléculaires.
La diversité bactérienne et fongique a été analysée dans sa globalité, l’identification des espèces majoritaires des 5 bioaérosols permettant de mettre en évidence des phylotypes communs. La capacité de ces espèces à être utilisées comme indicateurs d’une origine « compost » dans l’air a été ensuite évaluée par PCR (Polymerase Chain Reaction) quantitative en temps réel. Si sur ces 5 sites, des différences de structure des populations de bactéries et de champignons ont pu être observées, une même tendance s’est toutefois dégagée. Parmi les champignons, la forte présence d’Ascomycota (67 % des séquences fongiques) avec notamment Aspergillus, Penicillium et Thermomyces a été constaté, et parmi les bactéries, la prédominance de Firmicutes (49 %) et d’Actinobacteria (37 %). Trois indicateurs potentiels de bioaérosols de compostage ont été testés. Les deux premiers sont présents dans les 5 bioaérosols analysés et sont proches respectivement de Saccharopolyspora rectivirgula et de Thermomyces lanuginosus. Le troisième appartient aux Thermoactinomycetaceae. Ces indicateurs microbiens sont actuellement utilisés par le laboratoire de Biotechnologie de l’Environnement pour étudier la dispersion des bioaérosols autour des sites de compostage.

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