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Décryptage

La bioélectricité offre un meilleur ratio de « kilomètres par hectare » que l’éthanol

Posté le par La rédaction dans Environnement

[Interview] Elliott Campbell

Comment obtenir le meilleur ratio de kilomètres parcourus par hectare de biomasse produite ? D'après une étude parue dans l'édition en ligne du 7 mai du magazine Science, il est plus efficace de convertir la biomasse en électricité plutôt qu'en éthanol. Le point avec Elliott Campbell, chercheur à l'Université de Californie et principal auteur de l'étude.

Parmi les nouvelles voies étudiées pour trouver une alternative au pétrole, la biomasse et l’éthanol sont deux pistes très sérieuses. Elliott Campbell, chercheur à l’Université de Californie, affirme qu’il est plus efficace de convertir la biomasse en électricité plutôt qu’en éthanol. Il nous explique pourquoi. 

Vous prenez tout à la fois en compte l’énergie produite par chacune des technologies et l’énergie consommée au cours du processus de production des véhicules et du carburant. Quel a été le facteur décisif pour départager la bioélectricité du moteur à combustion interne ?
L’option de l’électricité est difficile à battre car l’efficacité des véhicules électriques est bien plus importante que celle d’un véhicule à moteur à combustion interne. La bioélectricité utilisée par les véhicules à batterie permet en moyenne de parcourir 80 % de km de plus, tout en évitant l’émission de deux fois plus de gaz à effet de serre par hectare de biomasse cultivé par rapport à un véhicule à essence. 

Diriez-vous que la bioélectricité est sans nul doute l’énergie du futur dans les transports ?
Le moteur à combustion interne n’est pas très efficace, notamment comparé aux véhicules électriques. L’avenir du transport sera certainement un mélange des technologies renouvelables au lieu des seuls carburants liquides. 

Vous ne prenez en compte ni la pollution atmosphérique, ni la consommation d’eau ou encore le recyclage des batteries. Selon vous, quel impact peuvent avoir ces facteurs sur les conclusions de l’étude ?
Les résultats de notre étude montrent que les objectifs en matière de transport et de réduction des gaz à effet de serre peuvent être atteints plus facilement avec l’électricité qu’avec l’éthanol. Nous ne disons pas quelle est la voie énergétique à suivre car d’autres critères comme les coûts économiques ou la pollution de l’air doivent encore être évalués. 

La tendance générale actuelle semble plus favorable à l’éthanol. Avez-vous confiance dans la capacité des pays à renverser leur stratégie énergétique ?
Dans le domaine des biocarburants, alors que l’accent est mis aujourd’hui sur les carburants liquides, on prend peu à peu conscience du fait que convertir la biomasse en électricité peut être plus efficace. Les Etats-Unis et d’autres pays se trouvent à la croisée des chemins. Deux stratégies s’offrent ainsi à eux : encourager le développement de véhicules qui roulent à l’éthanol ou des véhicules qui roulent à l’électricité. Des études comme la nôtre peuvent servir à déterminer quelle voie des énergies alternatives procurera un maximum d’énergie pour un impact climatique minimum. En savoir plusElliott Cambel est chercheur dans le département d’ingénierie de l’Université de Californie. Il s’intéresse à l’intéraction entre les systèmes énergétiques écologique et humain.  

Sources :
Greater Transportation Energy and GHG Offsets from Bioelectricity Than Ethanol, J. E. Campbell, D. B. Lobell, and C. B. Field. Originally published in Science Express on 7 May 2009. Science 22 May 2009: Vol. 324. no. 5930, pp. 1055 – 1057 DOI: 10.1126/science.1168885 

Posté le par La rédaction


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