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La population d’ingénieurs français à la loupe

Posté le par La rédaction dans Environnement

Suite aux données recueillies en mars-avril 2010 auprès de 44 500 ingénieurs diplômés dans les écoles françaises, les « Ingénieurs et Scientifiques de France » présentent les résultats de leur 21éme enquête socio-économique d’où il ressort que la profession est touchée par la crise. Extraits

Pour cette 21 éme enquête des « Ingénieurs et scientifiques de France », près de 44 500 ingénieurs diplômés, âgés de moins de 65 ans, exerçant une activité salariée comme cadres en France métropolitaine issus de 116 écoles, ont répondu au questionnaire mis à disposition sur Internet par le relais des associations d’anciens élèves des écoles d’ingénieurs.

A la fin 2009, le nombre des ingénieurs diplômés de moins de 65 ans était estimé à 702 300, 26% d’entre eux ayant moins de 30 ans. Entre la fin 2008 et la fin 2009, le nombre des ingénieurs actifs, y compris les demandeurs d’emploi, (664 900) a progressé de moins de 10 000 unités. Le nombre des ingénieurs ayant le statut cadre et travaillant en France dans des fonctions techniques est, lui, stable (58%).

Très net recul des recrutements

Par rapport à l’an passé, les grands changements enregistrés en 2009 consistent en la légère diminution du nombre des ingénieurs en activité (599 400 vs. 601 000 en 2008) et à la forte diminution de la part des mobilités internes (34 % vs. 38 % en 2008). En 2009, on a compté 48 400 recrutements en France, tous secteurs et toutes activités confondus, soit un recul de 32 % par rapport à 2008 qui a enregistré 71 700 recrutements.

En fonction des classes d’âges, la distribution est identique à celle de 2008 : les jeunes de moins de 30 ans représentent 58 % des recrutements, les 30-44 ans 34 % et les 45-64 ans 8 %. Avec 78 % (contre 83 % en 2008), les entreprises du secteur privé restent de loin les plus grands recruteurs d’ingénieurs en France. Les entreprises nationales (EDF, SNCF…), d’économie mixte, EPIC ont recruté 10 % des ingénieurs en 2009 (7 % en 2008) ; l’Etat, les collectivités territoriales et le secteur public hospitalier 9 % (5 % en 2008). Les recrutements se font d’abord pour les fonctions d’études et cette prédominance est plus marquée pour les premiers emplois que pour le reste des recrutements : 46 % au lieu de 36 %. Les emplois en production viennent en deuxième rang avec 20 % du total, suivis de très près par l’informatique.

Forte progression des ex-apprentis

Si tous les ingénieurs formés dans les écoles habilitées par la Commission des Titres d’Ingénieurs en sortent au niveau Bac+5, ils ont généralement eu des parcours préalables très variés. 84 % des ingénieurs diplômés sont issus de la formation initiale (vs. 90,1 % en 2008). La proportion de ceux issus des classes préparatoires passe de 53,4 % en 2008 à 52 % en 2009.

Introduit en 1989, l’apprentissage connaît une forte progression : estimée à 1,7 % du total des diplômés en 2008, la part des ex-apprentis passe à 5,5 % du total des diplômés en 2009. Ces apprentis sont deux fois plus nombreux parmi les ingénieurs de moins de 30 ans : 12 %. Comme en 2008, les disciplines regroupées dans le vaste ensemble des STIC  représentent 22,3 % du total des formations d’ingénieurs (vs. 23,5 % en 2008). Les ingénieurs généralistes ou à spécialités  multiples représentent 19 %, les ingénieurs spécialisés en mécanique, production et productique, 15,2 %.

Le difficile premier emploi

Alors que depuis 2006 plus de la moitié des étudiants trouvaient un premier emploi avant la remise du diplôme, cette proportion tombe à 43 % en 2009 (vs. 56 % l’an dernier). 18 % des jeunes ayant commencé à chercher en 2009 étaient toujours en recherche de leur premier emploi en mars/avril 2010. Ils étaient 10 % l’an dernier, 4 % il y a deux ans. Dans chacune des dix dernières promotions, 14% des ingénieurs affirment avoir trouvé leur premier emploi suite à une formation complémentaire (vs.15 % en 2008). 

Si les sociétés de services en informatique ou en ingénierie perdent chacune, avec 14,3%,  près de 3 points dans le total de l’emploi, on voit aussi apparaître un poste « autres » dans le secteur tertiaire qui – vu son importance – doit rassembler les réponses d’ingénieurs employés dans les sociétés de services. L’énergie et le matériel de transport voient aussi leur poids dans les premiers emplois diminuer entre 2008 et 2009 avec un peu moins de 8%. Un nouvel item « Recherche-développement scientifique » regroupe 4,1% des emplois.

Légère progression du « turn over »

Cette année encore, l’enquête confirme que c’est en capitalisant sur ses acquis que l’on a le plus de chances de faire progresser sa carrière. Ainsi, 59 % d’ingénieurs pensent augmenter leurs responsabilités sans changer d’activité dominante.
En cinquante ans, la proportion des ingénieurs de moins de 35 ans qui ont eu un seul employeur a diminué de 10 points, signe d’un turn-over un peu plus important. La part des ingénieurs qui terminent leur carrière dans la même entreprise est de 5 point inférieure en 2009 à celle de 1958, passant de 22 % à 17 %.

Le nombre moyen d’employeurs selon les classes d’âge corrobore le constat précédent : les ingénieurs et les entreprises tendent à conclure des engagements de longue durée. La connaissance de l’entreprise, de ses équipements, de ses clients et partenaires participe de l’efficacité des ingénieurs et des performances de l’entreprise.

Contestation du style de management

La satisfaction professionnelle des ingénieurs ayant le statut cadre est en léger recul par rapport à 2009, passant de 47 % à 44 %.Comme par le passé, les écarts entre classes d’âge sont limités, les jeunes se montrant le plus souvent satisfaits. Une majorité d’indicateurs, source de forte satisfaction en 2009, le restent en 2010, mais à un niveau plus faible. Comme l’an dernier, ils ont trait à l’intérêt, à l’autonomie et à la diversité du travail. Comme par le passé, les principales sources d’insatisfaction portent sur l’organisation générale de l’entreprise. Des éléments essentiels comme « la pertinence de la stratégie » ou « le style de management » enregistrent une forte augmentation du taux d’insatisfaits (de l’ordre de +4 à +5 %) qui laisse présupposer d’un décalage grandissant entre les ingénieurs et la politique de leur entreprise.

Majorité d’emplois pour l’industrie

En toute logique, ce sont dans les régions les plus industrialisées ou celles qui regroupent les sièges sociaux que se situent les entreprises employant le plus d’ingénieurs en France. C’est donc dans la région parisienne qu’est concentrée la plus forte proportion de ces emplois avec 44 % (vs.44,4 % en 2008 et 45 % en 2007), suivie de Rhône-Alpes 12,3 % (vs. 11,3 % en 2008 et 11,7 % en 2007), Midi-Pyrénées 6,4 % (vs. 6,8 % en 2008 et 6,0 % en 2007) et Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse 5,6 % (vs. 5,4 % en 2008 et 2007).

Alors que l’emploi en France se maintient à un niveau analogue à celui de 2008 pour les ingénieurs avec le statut cadre (529 000), la part des emplois industriels baisse de 1,6 points (- 7600 emplois). Si l’on ajoute les 36 800 ingénieurs qui ont travaillé pour l’industrie tout en étant employés par une société de services, la part de l’emploi pour l’industrie atteint 54,6 %, ce qui est très supérieur à la part de l’emploi industriel pour les salariés français.

Une profession touchée par la crise

Les résultats de la crise sont indéniables : en 2009, le taux de chômage (à 3,4 % dans cette population fin décembre 2008) a augmenté de 2 points. Dans le même temps, les recrutements sont en net recul par rapport à 2008 : 48 400 en 2009 vs. 71 700 en 2008. Si les ingénieurs sont plus nombreux que l’an dernier à penser que leur entreprise recrutera davantage en 2010 (14 % vs. 4 %), on note également un taux supérieur d’indécis (27 % vs. 14 %). On  vérifie encore cette année que la crise touche les différents secteurs de façon inégale. Dans les secteurs qui fabriquent des produits informatiques, électroniques et optiques, dans les télécommunications et dans l’industrie pharmaceutique les ingénieurs se sentent presque deux fois plus exposés que la moyenne. A l’inverse, les ingénieurs qui sont deux fois moins inquiets que la moyenne, sont en poste dans l’administration, la production ou distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air, le raffinage, le transport et les industries extractives.

De plus en plus de demandeurs d’emplois

La proportion des demandeurs d’emploi chez les ingénieurs a enregistré une forte croissance de 2 points en 2010 où on compte 5,4 % de demandeurs d’emploi en moyenne parmi les actifs, au lieu de 3,4 l’an passé, soit +58 %. L’augmentation de la présence des demandeurs d’emploi se fait particulièrement sentir parmi les « moins de 30 ans », qui rencontrent plus de difficultés pour accéder à leur premier emploi, et chez les « 45-49 ans », où le taux passe de 2,8 à 5,2 %. 35 600 ingénieurs ont répondu qu’ils étaient sans activité professionnelle et en recherche d’emploi au 31 décembre 2009. Parmi eux : 11 000 (31 %) étaient des jeunes diplômés à la recherche de leur premier emploi et 24 600 (69 %) étaient en recherche d’un nouvel emploi, dont 18 000 environ avaient perdu ou quitté leur emploi en 2009.

Parmi les 18 000 ingénieurs ayant perdu ou quitté leur emploi en 2009, la proportion des départs non choisis prédomine. En effet, les motifs les plus souvent cités sont le licenciement individuel pour motif économique (22 %), la fin d’un CDD (22 %) ou encore un autre type de rupture de contrat (18 %). 4 400 d’entre eux (soit 25 %) exerçaient une activité de production et fonctions connexes au moment où ils ont perdu ou quitté leur emploi. 5 430 (31 %) travaillaient dans le secteur Etudes, recherche et conception.  Les services informatiques et services d’information ont été les plus touchés (10,5 % soit 1 860 personnes), la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (8,4 %, 1 490 personnes) et la métallurgie et fabrication de produits métalliques sauf machines et équipements (7,5 %, 1 330).

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