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Le best of presse : au fil de l’actu sci-tech #11

Posté le par Marie-Caroline LORIQUET dans Matériaux

Tous les mois, nous épluchons la presse française et internationale pour vous proposer une sélection des informations scientifiques et technologiques les plus incontournables, amusantes, surprenantes ou simplement de grande utilité !

Ici vous trouverez notre récap’ des informations scientifiques et technologiques que nous avons repérées en ce mois d’avril. Et comme à l’accoutumée dans nos « best of presse », vous trouverez, en bas de cet article, une info bonus !

Institutions et outils archéologiques pour percer les mystères de Notre-Dame

Parmi les corps de métier qui ont investi Notre-Dame de Paris après l’incendie du 15 avril 2019, les archéologues se sont succédés. De février à avril 2022, une équipe envoyée par la DRAC île de France et l’Inrap, l’Institut national de recherches archéologiques, a suivi un programme de diagnostics, de prospections et de fouilles. Les modalités de prélèvement ont été élaborées dans le cadre d’un protocole scientifique, convenu entre le service régional de l’archéologie de la Drac et le Laboratoire de recherche des monuments historiques, afin de préserver ces vestiges fondamentaux pour la recherche, les études et la restauration de l’édifice.
Les archéologues ont été assistés par des engins robotisés au sol pour analyser les matériaux effondrés (bois, pierres, métal), de cordistes sur les voûtes, et de relevés photogrammétriques. Des fragments restants du jubé du 13e siècle, détruit au début du 18e siècle, ont ainsi été découverts dans un état exceptionnel de conservation. Une partie des éléments de ce mur sculpté et polychrome est au Musée du Louvre, depuis les travaux menés par l’architecte Viollet-le-Duc au 19e siècle.
A la croisée du transept et sous le dallage actuel, les fouilles ont dévoilé un radier, daté entre le 14e et le 17e siècle. Il repose sur plusieurs niveaux de sols, composés de mortier de sable et de chaux. Certains pourraient laisser penser à un incendie, peut-être celui de 1218.
Plusieurs sépultures de personnages de haut rang ont été trouvées, comme des cercueils en plomb dans la nef et le chœur, ainsi qu’une dizaine de sarcophages en plâtre. Une caméra endoscopique a permis de révéler le contenu de l’une d’elles, le défunt reste non identifié.

Par ailleurs, une campagne de prospection géophysique a mené des études non invasives pour détecter d’éventuelles cavités et maçonneries, encore inconnues, comme dans le chœur, l’abside et les bas-côtés. 

Des chimpanzés à la retraite

Le vétérinaire Richard Ssuna soigne et nourrit un groupe de 65 chimpanzés, rescapés de laboratoires. Cet Ougandais, engagé dans l’ONG Humane Society International (HSI),  s’occupe d’eux dans leur lieu de vie, à l’écart : sur des îlots dans une embouchure donnant sur l’Océan Atlantique, au Liberia. Ce sont les rescapés d’un projet américain de recherche médicale qui en a utilisé 400. Ce projet de recherche lancé par le New York Blood Center (NYBC) portait notamment sur l’hépatite B. Certains d’entre eux ont subi plusieurs centaines de biopsies.
Les chercheurs américains sont en effet rentrés aux Etats-Unis pendant la guerre civile du Liberia (1989 – 2003), laissant les chimpanzés derrière eux. Abandonnés dans les laboratoires, les animaux ne doivent leur survie qu’au personnel local qui s’est occupé d’eux et les a nourris à ses frais. Au milieu des années 2000, ces chimpanzés sont installés sur ces petites îles où ils vivent encore. Les primates sont à nouveau laissés à leur sort lorsqu’en 2015, le NYBC quitte le Liberia, mettant fin à ses activités de recherches. L’affaire suscite cette fois l’indignation internationale et des manifestations sont organisées devant le siège du NYBC à New York. Le NYBC signe un accord avec HSI en 2017 qui l’engage à financer des soins à hauteur de 6 millions de dollars, soit 5,5 millions d’euros, pour ces primates qui n’ont pas appris à se débrouiller par eux-mêmes. Ils coulent donc une retraite bien méritée, à l’écart, aux bons soins de Richard Ssuna et des autres soignants.   

N’essayez pas cela chez vous !

Le phénomène de la création des étoiles, résultant de l’implosion de supernova, est compris dans sa globalité. Cependant, de nombreux aspects restent mystérieux. La résolution limitée des appareils d’observation rend impossible sa capture détaillée. De même, côté simulation numérique, les interactions entre nuages moléculaires et ondes de choc sont trop complexes pour être recréées avec exactitude.
Alors, pour reproduire le processus de formation des étoiles, une équipe internationale de chercheurs a mené des expériences à l’aide de lasers haute puissance et de balles en mousse ! Leur étude est publiée dans la revue Matter and Radiation at Extremes. La boule de mousse représente une zone dense au sein d’un nuage moléculaire, tandis que le laser haute puissance sert à recréer l’onde de choc qui suit la supernova.
Bruno Albertazzi, premier auteur de l’étude et chercheur au Laboratoire pour l’Utilisation des Lasers Intenses (Luli), explique que c’est surtout le début de l’interaction qui intéresse les chercheurs : « l’auto-gravitation de la mousse est négligeable, ce qui implique que l’expérience n’est pertinente qu’au stade précoce de l’interaction entre le BW (blast wave : onde de choc, ndlr) et la mousse, c’est-à-dire lorsque les forces gravitationnelles sont négligeables par rapport aux autres forces thermiques, radiatives, magnétiques, et les forces de rotation. » Reste à améliorer l’expérience, à tester d’autres paramètres expérimentaux, afin de mieux reproduire les conditions réelles.

Des moustiques génétiquement modifiés pour tenter d’éradiquer des virus

Comment réduire massivement la population des moustiques Aedes aegypti, vecteurs des virus du chikungunya, de la dengue, de Zika et de la fièvre jaune, des maladies mortelles pour l’humain ?
L’entreprise Oxitec, une société britannique de biotechnologie, a créé des moustiques génétiquement modifiés, qui ne piquent pas l’humain. Le principe est que les mâles modifiés s’accouplent avec des femelles “naturelles”, et transmettent ainsi un gène mortel pour les femelles qui en résultent. Ce gène continue à se transmettre sur les deux ou trois générations suivantes. 

Après l’approbation du gouvernement des Etats-Unis, l’expérimentation a été menée en extérieur, à partir d’avril 2021, dans les Keys, un archipel d’îles tropicales au sud de la Floride. Cette expérimentation n’a pas fait toutes ses preuves mais a tenté d’apporter une solution.

Les nouvelles “stars” de l’art contemporain

Jean-David Nkot, du Cameroun, Michel Ekeba et Géraldine Tobé, tous deux de la République Démocratique du Congo, ont réalisé l’œuvre intitulée « Memory of today, Memory of the future ». Cette fresque réalisée à six mains ornera la coiffe du lanceur Ariane 5 qui prendra son dernier envol en décembre 2022 pour envoyer MTG-I1, le premier satellite météorologique entièrement dédié au continent Africain. L’œuvre a été dévoilée le 8 avril 2022 dans le cadre de la Foire d’art contemporain africain 1-54, qui s’est déroulée à Paris.
C’est l’initiative des dirigeants de l’ONG française, African Artists for Development (AAD), en partenariat avec Eumetsat, l’organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques. Ils ont convaincu Arianespace, pour qui ce sera une première. Il n’était pas concevable d’envoyer un satellite africain dans l’espace sans lien avec ce continent.

Bonus : un corvidé à la tête bien pleine

Les corbeaux ont encore étonné les chercheurs. On les savait capables de se reconnaître dans un miroir, d’utiliser un outil pour attraper de la nourriture et même de comprendre le concept du zéro. Ces chercheurs ont étudié six espèces de volatiles, dont l’autruche et le pigeon. Et parmi ceux-ci, les corbeaux possèdent le plus grand nombre d’interneurones, 290 millions. L’autruche en possède 124 millions, malgré un cerveau plus volumineux, et pour comparaison, 40 millions pour le pigeon et le poulet. Ces neurones « transmettent » les signaux entre les différents « réseaux ». Ils sont impliqués dans la prise de décision.
Ce travail de recherche s’est penché sur les aptitudes surprenantes de certains oiseaux et pourquoi elles se sont développées chez certains d’entre eux (le corbeau) et pas chez d’autres (le pigeon). Il s’est appuyé sur une étude du pallium cérébral menée en 2020. Cette zone du cerveau est toute petite, proportionnée à la tête d’un oiseau, mais a révélé des neurones dont l’organisation rappelle celle du cortex humain, responsable de tâches complexes comme le langage ou la mémoire. L’étude en question n’explique pas pourquoi le corbeau a développé ces aptitudes, mais suggère en tout cas que ce n’est pas la taille du cerveau qui compte !

Crédit image de une : Intissar El Hajj Mohamed // Techniques de l’Ingénieur

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Posté le par Marie-Caroline LORIQUET


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