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Le best of presse : au fil de l’actu sci-tech #13

Posté le par Marie-Caroline LORIQUET dans Insolite

Tous les mois, nous épluchons la presse française et internationale pour vous proposer une sélection des informations scientifiques et technologiques les plus incontournables, amusantes, surprenantes ou de grande utilité !

Ici vous trouverez notre récap’ de l’actualité scientifique et technologique qui a bercé ou chamboulé le mois de juin. Et, comme le veut la tradition : à la fin de cet article, une information bonus !

Des plantes mangeuses de métal

Elle était mentionnée dans le best of presse #12, Claude Grison est la lauréate du prix de l’inventeur européen 2022 dans la catégorie « Recherche », remis lors d’une cérémonie le 21 juin. La directrice de recherche au CNRS, à l’origine de douze brevets, est récompensée pour les méthodes d’utilisation de plantes qu’elle a développées. La solution permet d’extraire les éléments métalliques de sols pollués, comme les sols miniers, et ensuite d’exploiter ces métaux. Ces « écocatalyseurs » servent à créer de nouvelles molécules pour l’industrie. « Nos procédés permettent de produire, grâce à elles, des molécules utiles et très complexes à synthétiser autrement », se rejouit-elle.

Un laboratoire volant dédié à l’analyse de l’air

Les Franciliens ont peut-être remarqué le survol inhabituel et à basse altitude d’un avion, dont la mission est d’effectuer des mesures de l’air. Depuis le 14 juin et jusqu’au 7 juillet, l’ATR42 du Service des avions français instrumentés pour la recherche en environnement (SAFIRE), opère depuis l’aéroport de Pontoise, trois heures par jour, précise le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il effectue des mesures principalement au-dessus des forêts de l’Ile de France, mais pas uniquement.
Plusieurs laboratoires publics de recherche ont équipé ce véritable laboratoire volant de multiples capteurs et de systèmes d’analyse. L’objectif est de mieux comprendre les transformations subies par la pollution urbaine (comme celle due aux gaz d’échappement) lorsqu’elle se combine avec les produits émis naturellement par les végétaux des zones semi-rurales et des forêts.

Le rendez-vous des innovations

Le salon VivaTechnology s’est tenu du 15 au 18 juin. A la recherche  d’innovations, nous avons trouvé l’entreprise grenobloise ROSI. Elle recycle les modules solaires des panneaux photovoltaïques en fin de vie. Son directeur technologique Guy Chichignoud, s’est entretenu avec Sciences et Avenir : « Notre procédé permet de récupérer le silicium ultra-pur des cellules ainsi que l’argent des fils servant à collecter le courant produit par chaque cellule, ce qui n’était pas possible avantNotre innovation réside dans la possibilité de réutiliser ces matériaux quasiment à l’infini et de réduire l’empreinte carbone de l’industrie photovoltaïque de 90% ».
Et parmi les innovations préférées de Numerama, figurent le potager connecté de l’entreprise La Grangette, les lunettes de réalité augmentée de Cosmo Connected et la solution d’impression 3D alimentaire de La pâtisserie numérique.

Les tests de livraison par drones d’Amazon

Le géant du commerce en ligne a choisi la ville de Lockerford, en Californie, pour se lancer dans la livraison par drones. Avec ce service, baptisé Prime Air, les consommateurs pourront choisir « entre des milliers de produits de tous les jours » qui seront déposés par le drone dans leur jardin, apprend-on par le communiqué de presse d’Amazon daté du 13 juin. Cette expérience doit permettre au service de se perfectionner, afin de le déployer à grande échelle. De nombreux prototypes ont été nécessaires, avant de parvenir au modèle capable d’identifier et d’éviter les obstacles, statiques et mobiles, comme des cheminées, d’autres appareils aériens, et les animaux de compagnie. Les drones de Prime Air pourront porter 2,3 kg de produits dans un paquet, sur un parcours de 24 km, d’après un porte-parole du groupe. « Plus tard cette année (…) les résidents vont pouvoir s’inscrire pour se faire livrer par drone gratuitement », indique le communiqué, sans précision de date.

Un portrait de notre galaxie

Lundi 13 juin, le télescope spatial Gaia a livré ses nouvelles données sur près de deux milliards d’étoiles de la Voie lactée. La précision de cette troisième moisson de données est telle qu’elle permet de dresser la carte de notre galaxie, qui se révèle bouillonnante de vie.
Cette mission scientifique, importante pour l’Agence spatiale européenne (ESA), a été lancée en 2013. Lors de la présentation des données relevées par Gaia, Josef Aschbacher directeur général s’est réjoui : « c’est un jour fantastique pour l’astronomie, qui ouvre les vannes pour de nouvelles découvertes sur l’Univers et notre galaxie. »
Stationné à 1,5 million de kilomètres de la Terre, à l’opposé du Soleil, l’observatoire spatial cartographie notre galaxie sous toutes ses dimensions, au moyen de deux télescopes et d’un capteur photographique d’un milliard de pixels. Cela permet de comprendre son origine, sa structure et sa dynamique.
Les 700 millions de données envoyées au sol chaque jour, durant 34 mois, ont révélé des informations inattendues. Par exemple, les 220 millions de spectres photométriques vont permettre d’estimer pour la première fois la masse, la couleur, la température et l’âge des étoiles. Gaia a aussi enregistré des « tremblements » stellaires, des mouvements minuscules à la surface d’une étoile qui en modifient la forme.
Notre galaxie est plus turbulente que prévu. « On pensait qu’elle avait atteint un état stationnaire, tournant gentiment sur elle-même, comme un fluide qu’on touille doucement avec une cuiller en bois. Mais pas du tout ! », développe François Mignard, responsable scientifique de la mission Gaia pour la France. Sa « vie de patachon est au contraire faite d’accidents, de mouvements inattendus et pas aussi simples » que cette spirale qu’elle décrit. Par exemple, notre système solaire « ne se contente pas de tourner dans un plan perpendiculaire, il monte et il descend, au-dessus et en-dessous », précise-t-il encore.

Triste Lucy

Yves Coppens s’est éteint à l’âge de 87 ans, le 22 juin. Il a dirigé le Muséum national d’histoire naturelle, et était titulaire de la chaire de paléontologie et de préhistoire au Collège de France. Il restera surtout associé à Lucy, l’australopithèque dont il avait découvert le fossile en 1974 avec d’autres scientifiques.
Les hommages au scientifique abondent sur la toile, de nombreux contenus sont à nouveaux disponibles : ses recherches sur l’Homme, ou encore « Comment sommes-nous devenus des humains ? ». On retiendra aussi sa passion pour les « vieilles pierres » qui lui ont valu le surnom « Coco le fossile ».

Bonus musical : RECORDS et les algorithmes de streaming musical

Le bonus de ce mois de juin fait écho à la Fête de la Musique, qui fêtait ses 40 ans le 21 juin. Le journal du CNRS a publié à cette occasion un dossier sur la musique. Notre attention est retenue par l’impact des algorithmes sur l’écoute de la musique, via les multiples plateformes de streaming. « Que disent les big data collectées par les plateformes de nos comportements d’écoute et de nos goûts ? » est une des questions abordées par RECORDS(1), une « recherche collaborative conduite par des chercheur.e.s et des ingénieur.e.s qui travaillent au sein de trois laboratoires du CNRS et des départements R&D de Deezer et d’Orange. »
Deezer a fourni à cette équipe de chercheurs les historiques des écoutes, anonymisés, de ses utilisateurs. « Les travaux de Records inversent la perspective qu’on a habituellement sur le rôle des algorithmes dans la formation de bulles de filtre, explique Camille Roth,  chercheur au CNRS, à la croisée des sciences sociales, des mathématiques et de l’informatique au Centre Marc Bloch. Plutôt que de regarder si le comportement est dévié par la recommandation, nous étudions comment la recommandation est maniée par les usagersOn se rend alors compte qu’il existe différentes attitudes et que l’impact de la recommandation et du filtrage varie en fonction de celles-ci. Sur la question des bulles de filtres sur Internet, il faut vraiment faire l’effort de distinguer différentes classes d’utilisateurs. »
« Nos analyses nous amènent à écarter les théories selon lesquelles la recommandation automatisée cloisonnerait systématiquement les choix des internautes, ou au contraire garantirait une exposition à une plus grande variété de contenus, y compris moins populaires », conclue Thomas Louail, chargé de recherche CNRS et coordinateur du projet RECORDS.

Crédit image de une : Intissar El Hajj Mohamed//Techniques de l’Ingénieur

 

(1) Acronyme de « pRatiques dEs publiCs des platefORmes De Streaming musical »

Pour aller plus loin

Posté le par Marie-Caroline LORIQUET


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