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« Les directions n’ont que le mot Web 2.0 à la bouche »

Posté le par La rédaction dans Informatique et Numérique

[Interview] Luc Legay

La culture d’entreprise n’évolue pas aussi vite que notre environnement, de plus en plus teinté de Web 2.0. Comment peut-on tirer au mieux profit des réseaux sociaux en interne et en externe ? Luc Legay, Explorateur du Web, conseille aux entreprises de suivre le mouvement 2.0, notamment pour leur intranet.

Après une vingtaine d’années dans le design d’information pour les médias, les éditeurs et la communication, Luc Legay (photo ci-contre, © Sylvie Le Bars) se consacre aujourd’hui au travail collaboratif dans les entreprises en réseau et à la conception de projets mobilisant des communautés de pratique. Il anime depuis 2006 le collectif des Explorateurs du Web, un réseau d’experts qui intervient auprès de grandes entreprises et d’administrations pour la diffusion du Web 2.0 et des nouveaux modes d’organisations qui en découlent.

Techniques de l’ingénieur : Quel est l’impact du développement du Web 2.0 dans le management ?
Luc Legay : L’environnement a bougé à une vitesse vertigineuse, mais pas la culture de l’entreprise. Cela risque de démotiver les jeunes et de supprimer toute maîtrise des échanges d’information. Dans des réseaux d’agence dans la banque ou l’assurance, les systèmes internes sont tellement lourds que les échanges d’information se font en parallèle sur des sites de réseaux sociaux. On constate cependant une prise de conscience : les directions n’ont que le mot 2.0 à la bouche. Mais ce n’est pas encore le cas de l’encadrement intermédiaire. Les peurs résultent généralement d’une méconnaissance du sujet.
Ne faut-il pas encadrer ces pratiques, que ce soit pour préserver l’image de l’entreprise ou même la productivité des salariés ?
Les DRH utilisent les réseaux sociaux pour embaucher du personnel, elles ont donc du mal à donner des règles pour les interdire. Je n’ai jamais vu de charte concernant l’utilisation des sites de réseaux sociaux. Cela ne serait pas efficace et cela me semble juridiquement assez limite, sauf peut-être lorsqu’un poste suppose une confidentialité particulière. Les salariés passeraient moins de temps sur les réseaux sociaux extérieurs à l’entreprise si l’entreprise savait se mettre à l’heure du Web 2.0 et offrir à ses collaborateurs un système d’information comparable en convivialité et en simplicité d’accès à Twitter, Facebook ou Linkedin.
Dans l’entreprise, qui peut tirer profit au mieux des réseaux sociaux ?
A tous les niveaux, la transposition du Web 2.0 à l’intranet constitue un bon moyen pour communiquer et échanger les bonnes pratiques. Les ressources humaines l’utilisent pour promouvoir les formations et la mobilité, et pour exercer une veille. Les directions générales sont concernées par ce dernier aspect, elles souhaitent prendre la température, savoir ce que pensent les salariés. Pour la communication interne, l’intérêt est évident.

On peut aussi chercher à se faire connaître grâce aux réseaux externes…
C’est effectivement un enjeu pour le marketing et la communication, mais elles ne maîtrisent pas encore bien ce domaine. Ceux qui cherchent à avancer cachés se trouvent très vite démasqués. Cependant, les entreprises internationales se doivent d’assurer une présence multicanale et d’occuper l’espace, quitte à mal l’occuper.

Quelles solutions conseillez-vous pour développer un intranet ?
Il faut avant tout se centrer sur les objectifs, et non sur les questions techniques. Les réseaux internes doivent exploiter les mêmes ressorts que les autres. Dans un intranet, on peut développer un Facebook simplifié. Cela offre une facilité d’accès, avec le côté mobilisateur, presque addictif. Il faut que les salariés s’expriment et que cela soit visible et valorisé. Plus l’outil sera simple, plus les salariés pourront se l’approprier. Pour cela, on peut développer des outils open source ou propriétaires, mais cela ne sert à rien d’installer des gros systèmes coûteux et difficiles d’accès. La tendance générale est à l’entreprise en réseau, avec l’utilisation de logiciels en ligne, sans installer d’application.Propos recueillis par Corentine Gasquet

Posté le par La rédaction


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