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L’IFP teste sa technologie de captage post-combustion du CO2 en Italie

Posté le par La rédaction dans Environnement

L’Institut Français du Pétrole (IFP) vient de signer un accord avec l’énergéticien italien Enel pour tester une technologie de captage du CO2 sur la centrale thermique de charbon de Brindsi, en Italie. Cette technologie, le captage en post-combustion, est développée depuis longtemps par l’IFP, qui a pour la première fois l’occasion de mener des tests à l’échelle industrielle. Explications.

C’est sur une centrale thermique à charbon que va être testé, à l’échelle industrielle, la technologie de captage post-combustion du CO2 développée par l’IFP (Institut Français du Pétrole). Située dans le sud de l’Italie, à Brindsi, cette centrale thermique est pour l’instant exploitée par l’énergéticien italien Enel.Pour l’IFP, cette collaboration sera l’occasion, pour la première fois, de déployer son procédé de captage avec un industriel à un stade de pré-industrialisation. A l’heure actuelle, les problématiques de captage et de stockage du CO2 sont un enjeu de recherche majeur, et de nombreux instituts industriels et de recherche mènent des projets sur ces technologies.Ainsi, Alstom, en collaboration avec un groupe norvégien, teste actuellement une technologie de captage du CO2 sur une centrale électrique au gaz, en Norvège. De nombreux fournisseurs d’énergie développent également des collaborations à travers toute l’Europe, malgré le coût encore très élevé de ces technologies. Un prix qui devrait d’ailleurs, selon une étude du cabinet McKinsey, baisser et devenir compétitif économiquement aux alentours de 2030.

Mise en route prévue pour 2010
En ce qui concerne le projet mené de front par l’IFP et Enel, la technologie développée est le captage par post-combustion. L’entreprise italienne est actuellement en train de construire un centre pilote de captage du CO2 de 2,25 tonnes/h, ce qui permettra de traiter une partie de flux de Brindsi. Prévu pour être mis en route en 2010, le procédé innovant de l’IFP sera ainsi expérimenté in situ et comparé à d’autres technologies, pour avoir le plus d’informations possibles sur son efficacité. Aujourd’hui, le captage par post-combustion, à l’aide de solvant, a déjà été testé au Danemark, dans le cadre du projet européen CASTOR. Des difficultés subsistent, comme les coûts, très élevés, et la teneur en ammoniac des fumées, très élevée.Le captage en postcombustion consiste à séparer le CO2 des autres constituants des fumées (vapeur d’eau, azote…). Dans ce domaine, l’IFP travaille principalement sur les procédés de captage par solvant chimique, qui ont un fort potentiel de réduction des coûts et peuvent être implantés sur des centrales existantes, pour autant que leur rendement initial (sans captage) soit suffisamment élevé, de l’ordre de 45 %.

La nécessité de réduire les coûts
L’IFP croit beaucoup à cette technologie, mais pas seulement elle. En effet, outre le captage post-combustion, d’autres technologies sont développées par l’IFP pour capter et stocker le CO2 :
  • Captage par oxycombustion
  • Combustion en boucle chimique
  • Cogénération à partir de biomasse
  • Transport et injection du CO2
De plus, l’IFP est également impliquée dans la réalisation de l’unité de stockage qui va être mise en route dans quelques jours à Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques. Preuve que ces technologies de captage intéressent les industriels et les chercheurs, L’IFP collabore sur ce projet avec Total, BRGM et Air Liquide. Qu’est-ce que le captage par post-combustion ?Cette voie technologique repose sur l’adaptation des procédés déjà développés par l’IFP pour la désacidification du gaz naturel, et c’est ce type de captage qui a été étudié par le projet européen Castor, piloté par l’IFP et retenu par la Commission européenne comme l’une des six success stories du sixième Programme cadre de recherche et développement (6ème PCRD). Fort de son acquis, l’IFP a développé un procédé optimisé de captage par amine qui utilise en particulier des additifs antidégradation du solvant très efficaces.Une deuxième voie de recherche est explorée, qui vise à identifier de nouveaux solvants nécessitant moins d’énergie de régénération, tout en étant économiques à produire et compatibles avec les contraintes environnementales.Enfin, l’IFP travaille sur des procédés de rupture destinés à diminuer très significativement le coût du captage, comme les amines démixantes, procédé qui fait l’objet d’un brevet. La démixtion contrôlée permet de n’envoyer au régénérateur que l’amine qui a réagi, réduisant ainsi fortement l’énergie nécessaire à sa régénération par chauffage. En outre, cette amine se trouve, après séparation, en dehors de la zone d’équilibre thermodynamique et libère de ce fait une partie du CO2 qu’elle a capté. Cet effet naturel réduit encore la quantité de chaleur nécessaire à la régénération. 

Posté le par La rédaction


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