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Décryptage

LTE : nous avons besoins de garanties en matière de performance

Posté le par La rédaction dans Informatique et Numérique

[Tribune] Nigel Wright - Spirent Communications

L'avenir de la technologie Long Term Evolution semble tout tracé. Il est vrai qu'elle annonce un changement majeur dans la connexion mobile. Mais tiendra-t-elle ses promesses ? Seuls des tests sur les appareils peuvent y répondre.

La technologie 3G a eu du mal à démarrer mais depuis 18 mois, elle connaît une croissance exceptionnelle. D’ailleurs, dans les zones où le taux de pénétration est faible (Amérique du Sud et Afrique), la pénurie de lignes fixes en haut débit devrait servir à accélérer la demande de services haut débit sans fil. Côté technologie, l’avenir de l’industrie repose sur la solution de dernière génération, le LTE. Long Term Evolution (LTE) de 3GGP annonce un changement majeur dans la connexion mobile : des vitesses de connexion équivalentes à 100/50Mbps, davantage de services, une latence plus faible, une expérience de meilleure qualité (QoE), une structure simplifiée et une optimisation du réseau pour les échanges de données sans séparation du canal audio à commutation de circuit. Deux éléments plaident en faveur d’une développement du LTE. Le premier relève de la performance : bande passante massive pour les appareils mobiles et meilleure qualité d’expérience grâce à une latence plus faible du réseau IP fixe de bout-en-bout. Le deuxième concerne la flexibilité de l’application, autre avantage d’une structure orientée vers un service IP de bout-en-bout. Le LTE peut également déployer de nouveaux services en lien avec la vitesse et la flexibilité, comme s’y attendent les internautes. L’intelligence du système LTE se loge en début de réseau (les décisions liées à la mise en application de la politique sont prises en début de réseau au lieu de les renvoyer au centre comme dans les technologies précédentes) et le LTE travaille indépendamment de la technologie d’accès, ce qui ouvre un champ plus large pour les futurs appareils et applications révolutionnaires.

De nouvelles opportunités mais aussi un casse tête
Une telle flexibilité fait la joie de l’utilisateur mais représente un casse-tête pour les fournisseurs de services. Anticiper les besoins et mettre en place des solutions pour y répondre est déjà une tâche suffisamment complexe, même pour les clients titulaires de contrats fixes. Or les analystes prévoient un avenir encore plus chargé. Les appareils photo, les consoles de jeux, les appareils de navigation et autres appareils mobiles seront tous vendus avec des puces LTE intégrées, tout comme les processeurs doubles intégrés dans les ordinateurs portables haut de gamme, qui représentaient une véritable innovation et qui font désormais partie intégrante des smartphones tels que le Motorola Q9H. Le réseau est-il capable de gérer autant d’appareils puissants, sans parler des milliers de téléphones-appareils photo qui se déclenchent subitement lors d’événements sportifs majeurs ? Comme on pouvait s’y attendre, de nombreux débats ont été engagés sur la nécessité des réseaux  » backhaul  » pour gérer la forte croissance du trafic et sur leur capacité à faire face aux pics de demande. L’utilité du réseau  » backhaul  » Ethernet est acquise pour un service IP de bout-en-bout. Mais pour les structures sur fibre, en cuivre ou sans fil, elle soulève la question du coût et des fonctionnalités. D’où le besoin de tests approfondis basés sur une simulation répétitive et réaliste du trafic et sur leur capacité à tracer un flux de trafic au-delà des attentes.

Mettre en place de nouveaux tests
Les critères de tests du LTE ne sont pas si différents des critères requis pour les services 2 ou 3G. Mais en tant que nouvelle technologie, le LTE requiert des tests plus rigoureux qui révéleront des failles inattendues et permettront de gagner la confiance du marché. La mise en place de tests préalables assurera une qualité d’expérience optimale dès le premier jour. Puisque le nombre d’utilisateurs ne cesse de croître, de même que la pression qui pèse sur le système, ces mêmes tests seront par la suite maintenus afin de s’assurer que les normes liées au parc d’utilisateurs sont les mêmes et de contrôler les causes de détérioration du service. De même que l’opérateur teste, entre autres, la performance du haut débit, du débit, de la fiabilité, de la reprise et de la perte de paquets, il doit anticiper les zones à problème et effectuer ces tests dans des conditions difficiles telles qu’une surcharge du réseau, une transmission vers et à partir d’un train grande vitesse, un environnement urbain encombré et une détérioration du signal sous faible couverture RF.De même, s’il est nécessaire de tester l’infrastructure et de s’assurer qu’elle sera capable de gérer la demande à venir, il ne faut pas négliger de tester les appareils actuellement mis en place pour accéder aux services LTE. Sur ce thème, signalons l’apport du récent rapport rédigé par Broadband-Testing, un laboratoire d’analyse européen basé à Andorre. Six des smartphones haut de gamme les plus prisés d’Europe y ont été testés. Or les résultats montrent clairement que tous les téléphones portables ne jouissent pas d’une  » fabrication égale  » lorsqu’il s’agit d’établir un appel vocal ou de ne pas couper un appel vocal dans certaines conditions d’utilisation.Les tests ont été menés dans des conditions de réseau en début de cellule, pendant le transfert intercellulaire et le transfert entre réseaux 2G et 3G. Ils comprenaient notamment une émulation des conditions réelles représentant le combiné en position stationnaire, mais également en mouvement, à la vitesse d’un piéton et à la vitesse d’un véhicule. De grandes différences ont été relevées au niveau de la fiabilité des appels vocaux et les résultats ont montré qu’aucun combiné ne pouvait offrir une performance optimale dans toutes les conditions. Enfin, certains avaient du mal à s’adapter aux conditions de réseau pourtant courantes dans la vie quotidienne, telles que passer un appel professionnel depuis un train en circulation par exemple.Ce rapport retiendra certainement l’intérêt du responsable des achats d’une société qui déploiera des téléphones portables pour les cadres. Les smartphones sont de plus en plus reconnus comme étant des outils commerciaux productifs. Les négociations commerciales ne sont pas moins importantes parce qu’elles s’effectuent en mouvement, et si la ligne vient à couper lors d’une conversation, cela est préjudiciable aussi bien pour la négociation que pour l’état d’esprit de l’appelant. Les sociétés peuvent s’en trouver affectées et la réputation endommagée !Dans ses commentaires sur le rapport de Broadband-testing, l’analyste Dean Bubley, de Disruptive Analysis, suggère que les tests de performance effectués sur les combinés seront dans l’avenir une condition de plus en plus importante, la conformité actuelle à la certification ne mettant pas la barre suffisamment haute en termes de tests :  » Le développement d’une méthodologie qui permettrait aux opérateurs (ou aux utilisateurs finaux) d’évaluer les performances des téléphones et de les différencier est très largement justifié. « Le LTE propose bien d’autres fonctions et services. Mais les utilisateurs professionnels ne souhaitent pas uniquement connaître ces fonctions ; ils souhaitent également savoir en quoi ces téléphones leur seront vraiment utiles dans des conditions normales et quel type de conditions exceptionnelles sont susceptibles de se produire lorsqu’ils travaillent sous pression. Une enquête récente a démontré que cinq fois plus de recherches sur Google étaient effectuées à partir de l’iPhone plutôt qu’à partir de téléphones 3G standard, ce qui met l’accent sur le rôle essentiel de l’interface utilisateur et du facteur de forme lorsqu’il s’agit d’influencer la façon dont le téléphone est déployé. En ce qui concerne les fonctions, ce qui compte n’est  » pas ce que vous faites, mais la façon dont vous le faites  » et les plus grandes décisions liées aux achats des effectifs mobiles de demain devront se justifier par des tests rigoureux, réalistes et renouvelables. Les tests de conformité ne suffisent plus, nous avons besoin de garanties en matière de performance. Par Nigel Wright, vice-président de la commercialisation des produits, Spirent Communications

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