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Hydrogène : quels ajustements pour la stratégie française ?

Hydrogène : quels ajustements pour la stratégie française ?

Publié en mars 2024

L’Europe et la France avec elle veulent faire de l’hydrogène la molécule pivot de la transition énergétique. 

L’idée n’est pas nouvelle. Chaque pays européen envisage l’hydrogène en fonction de son mix énergétique existant et de son évolution probable.

Dans les pays du Nord de l’Europe par exemple, où l’hydroélectricité permet d’avoir en grandes quantités de l’électricité d’origine renouvelable, la production d’hydrogène vert, par électrolyse, est une solution privilégiée… Et qui est aussi soutenue massivement par l’Europe. Dans un pays comme l'Allemagne, qui a entamé sa transition énergétique après la catastrophe de Fukushima en sortant du nucléaire, et qui depuis lors implémente à grand train les énergies solaires et éoliennes, en effaçant leur intermittence grâce à l’usage, massif, du charbon, la donne est différente. Notre voisin opte donc, pour le moment, pour une stratégie basée massivement sur les importations pour disposer d’hydrogène renouvelable à bas prix et l’injecter dans son réseau, en remplacement du charbon. 

Le cas de la France est encore différent. L’hexagone a depuis de nombreuses décennies basé son mix électrique, un des plus décarboné d’Europe, sur la production nucléaire. Ainsi, nous disposons d’une électricité bas carbone, et malgré une décennie post Fukushima marquée par des promesses de diminuer l’impact de l’atome dans le mix tricolore, force est de constater aujourd’hui que le pouvoir politique a remis au centre du jeu la technologie adoubée par le Général de Gaulle. Et pour cause : La crise russe, concomitante pendant quelques mois à un facteur de capacité du nucléaire en forte baisse, a permis de constater que l’atome nous a longtemps assuré une électricité à bas coût. 

C’est d’ailleurs, en termes d’opinion publique, la meilleure chose qui puisse arriver au nucléaire. Ceci dit, cette électricité décarbonée issue des centrales nucléaires est aujourd’hui au centre de toutes les attentions : pour la mobilité électrique, pour faire fonctionner des électrolyseurs… Au-delà de la capacité du parc actuel à fournir la puissance électrique nécessaire à ces ambitions, l’écueil réside dans la catégorisation de l’hydrogène obtenu par électrolyse alimentée par de l’électricité nucléaire. L’Europe a d’abord exclu le nucléaire en tant que vecteur électrique renouvelable, comme le sont le nucléaire et l’éolien, avant d’accepter officieusement la pertinence de ce type de production. 

Les choix stratégiques des pays européens pour intégrer de manière rentable - énergétiquement et économiquement parlant - l’hydrogène dans leur mix électrique de manière harmonisée doit dessiner une filière industrielle énergétique décarbonée, au service de secteurs industriels décarbonés. 

Chacun doit s’adapter, comme l’Allemagne, qui envisage d’importer de l’hydrogène français obtenu par électrolyse via de l’électricité nucléaire. Le changement c’est maintenant.

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