Les huiles perdues, les fuites accidentelles et les lubrifiants perdus rejoignant les sols et les eaux (comme ce fut le cas pour le lac de Constance par exemple) sont l'un des points de départs de la mise en route des lubrifiants « neutres pour l'environnement ».
Même en prenant en compte les voies du recyclage, la combustion dans les moteurs et les fuites connues, environ 30 % (entre 20 % et 40 %, selon les études [1][2][3][4]) du volume de lubrifiants entrent dans l'environnement par des voies non maîtrisées ou sont probablement mis en décharge de manière illégale.
Avec de tels chiffres publics, les arguments des lobbyistes de l'industrie pétrochimique, affirmant que, dans la plupart des applications, les fluides sont enfermés dans des réservoirs clos et étanches, ne convainquent pas les politiques. C'est aussi peut-être parce qu'en Allemagne, environ 60 % des particuliers changent leur huile eux-mêmes.
Dans une année d'économie normale, environ 4,5 millions de tonnes de lubrifiants neufs sont vendues dans l'Europe des 15.
Au début des années 1990, un ensemble de lois et décrets sur l'environnement, ainsi que des normes techniques, ont été imposés en Allemagne, Autriche, Suisse, Suède et ont trouvé entre-temps leurs homologues européens. La tendance a été, dans un premier temps, de réduire les risques pour l'environnement et de protéger les ressources d'eau potable, les forêts et la nature contre des fluides hasardeux émis en cas de fuites, d'avaries et de vidanges par les industries, les particuliers et les chantiers de constructions.
Le « scope » de la norme ISO 15380 pour huiles hydrauliques souligne au niveau international cette approche.
Les huiles non dommageables pour l'environnement avaient, dès le début, retenu l'attention des ministères de l'agriculture plus par la vision « agrolube/agrilube », ou « biosourcés », que par le souci d'approvisionner le marché en « biolubrifiants ». Il s'agissait de maintenir une activité économique en agriculture, de créer et soutenir des emplois ainsi que d'assurer la gestion des territoires. En conséquence, les esters à base de ressources végétales étaient favorisés, même si les définitions de « biobasées » incluent les ressources végétales et animales ainsi que marines. Les huiles végétales se trouvent en abondance dans la nature sous formes d'esters gras appelés triglycérides tels que :
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le colza et le tournesol (Europe) ;
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le colza, le tournesol, le soja, le coco, l'olive, la palme (Chine, Malaisie, Thaïlande, Russie, Argentine, Philippines, Indonésie) ;
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le jatropha (régions sémi-arides telles que l'Inde et l'Afrique)
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les algues ;
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les huiles alimentaires recyclées.
Les aspects scientifiques et technologiques, ainsi que les relations structure-propriété des huiles de base, répondant aux critères des « biolubrifiants », sont détaillés dans les références pour les esters, pour les polyglycols et plus généralement dans .