Comme indiqué dans l’article Flux poussés : MRP et DRP, les systèmes MRP ont évolué à la fin des années 1990 vers le Supply Chain Management. Les systèmes deviennent de véritables outils d’aide à la décision, dotés d’algorithmes d’optimisation, ils simulent l’ensemble du système logistique, vérifient la disponibilité des produits et des capacités de production et de distribution nécessaires pour faire face à différents niveaux de demande. Ces outils sont couramment dénommés des « Advanced Planning Systems » (APS) par les entreprises qui les commercialisent. « Les APS sont des progiciels qui optimisent la planification et synchronisent les flux de la chaîne logistique en tenant compte simultanément d’un grand nombre de contraintes (ressources, capacités, délais, coûts, profits...) » [3].
Ces outils semblent aujourd’hui capables de synchroniser l’ensemble des ressources matières et capacitaires pour aboutir à une planification dite « optimale » et ainsi apporter une réponse aux faiblesses de synchronisation des systèmes traditionnels MRP II La planification industrielle et ses limites.
Le lecteur pourra se référer à l’article Flux poussés : MRP et DRP pour une vision complète des systèmes MRP II, et à l’article La planification industrielle et ses limites pour en comprendre les limites.
Les APS sont souvent présentés comme un concept innovant de planification. Or les organisations utilisent des techniques de planification avancée depuis plusieurs années [11] [12]. En effet, les APS reposent sur un ensemble de méthodes connues, rendues accessibles et efficaces par l’amélioration continue des technologies de calculs ; l’émergence des architectures de communication client-serveur, le développement des bases de données relationnelles, puis l’expansion de l’EDI (Échange de Données Informatisées) ont contribué à assurer le développement de ces outils. « Toutes les entreprises disposent maintenant, à un coût abordable, d’une puissance de traitements informatiques sans commune mesure avec celles dont disposaient les plus grosses entreprises, il y a une vingtaine d’années » [7].
Cet article est consacré aux apports de la planification avancée et des APS en termes de synchronisation. Nous évoquerons également leur impact sur l’effet coup de fouet.
Pour cela nous montrons dans une première partie comment se décline la planification avancée dans les APS. Ces derniers offrent des fonctions réparties sur les trois niveaux de planification : stratégique, tactique et opérationnel La planification industrielle et ses limites. Nous présentons les différents modules de ces outils.
La seconde partie présente les apports de la planification avancée en termes de synchronisation.
Nous verrons dans la troisième partie l’impact de la mise en œuvre de la planification avancée dans différentes chaînes logistiques.
Nota :
Nous réservons l’expression « planification avancée » aux techniques de planification. APS sera utilisé lorsqu’il s’agit d’une mise en œuvre de ces techniques à travers un outil d’aide à la décision commercial.
Nous utilisons des comparatifs issus de la littérature (les tableaux comparatifs de la revue mensuelle de l’APICS, The performance Advantage ), des présentations commerciales des offreurs, ainsi que les formations que nous avons suivies, à certains APS (APO de SAP, Rhythm de I2, et OPT intégré depuis à l’offre de Manugistics).