La réglementation française prévoit que l’éclairage d’un bâtiment soit électrique et composé obligatoirement d’un éclairage normal et d’un éclairage de sécurité. Ce dernier est défini comme un éclairage « alimenté par une source de sécurité en cas de disparition de la source normale ». On subdivise cet éclairage de sécurité en deux fonctions distinctes :
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l’éclairage d’évacuation, qui assure un balisage statique vers l’extérieur ;
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l’éclairage anti-panique, destiné à limiter la panique des occupants d’un local en cas de coupure du secteur et à éviter ainsi des mouvements de foules dangereux dans l’obscurité.
Sont fixées réglementairement :
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la durée de fonctionnement minimale (dite « assignée ») de l’éclairage de sécurité (1 heure) ;
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les sources d’énergies autorisées pour alimenter l’éclairage de sécurité pendant cette durée assignée, en l’occurrence une batterie d’accumulateurs déportée, ou incorporée, au luminaire de sécurité.
L’emplacement de la batterie d’accumulateurs définit donc deux types de luminaires de sécurité distincts :
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les luminaires à source centralisée (batterie déportée commune à plusieurs luminaires), destinés plutôt aux grandes installations ;
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les blocs autonomes d’éclairage de sécurité, en abrégé BAES (batterie incorporée dans chaque luminaire), destinés plutôt aux installations de petite ou moyenne taille.
La norme NF EN 60598-2-22 est désignée par le règlement comme norme de conception des luminaires à sources centrales et des BAES. Pour ces derniers, le règlement requiert également l’application des normes de la série NF C 71-8xx.
On se propose, dans cet article, de présenter une synthèse des exigences normatives auxquelles sont soumis les BAES, qui doivent répondre à la norme NF EN 60598-2-22 et, selon la fonction, aux normes NFC 71-800 (fonction d’évacuation), NFC 71-801 (fonction anti-panique), ou NFC 71-805 (BAES pour bâtiments d’habitation également appelés BAEH), ainsi qu’à la norme NF C 71-820 pour les BAES effectuant des auto-tests.
L’objectif visé n’est pas de décrire de manière exhaustive l’ensemble des articles de toutes les normes applicables aux BAES, mais plutôt de dégager la philosophie de conception et de souligner les points sur lesquels il faut être vigilant.
Nous aborderons, en fin d’article, les problématiques de la compatibilité électromagnétique et de l’exposition humaine à la lumière bleue appliquée aux blocs à LEDs.
Dans le texte, nous appellerons indifféremment « bloc » tout BAES, à moins qu’il ne soit nécessaire de faire la distinction entre BAES d’évacuation, BAES anti-panique et BAEH.