Les dispositifs passifs interrogeables sans fil répondent au besoin qu’aucune autre technologie ne peut appréhender : fournir un signal représentatif d’une grandeur physique au moyen d’un transducteur passif (sans source d’énergie locale) dont les caractéristiques sont sondées à travers une liaison radiofréquence. Ces capteurs sont déployés en environnement hostile dans lesquels une source d’énergie ne saurait fonctionner, ou dans un environnement où la longévité du capteur ne pourrait être garantie par une source d’énergie locale. Le principe qui préside à la conception de capteurs passifs interrogeables sans fil consiste à considérer ceux-ci comme une cible coopérative d’un système RADAR à courte portée : le RADAR se comporte comme une source de signal conçue pour sonder la réponse de la cible, dont la section RADAR (« réponse ») est affectée par son environnement, et en particulier la grandeur physique à mesurer. Le signal rétropropagé par la cible contient l’information qui nous intéresse – la grandeur mesurée – extraite après réception par le RADAR par traitement du signal. Nous nous efforçons par ailleurs de suivre deux principes qui, sans être intrinsèquement liés aux capteurs passifs interrogeables sans fil, garantissent la robustesse de la mesure ; nous nous focalisons sur les informations liées à la phase ou à la fréquence des signaux plutôt qu’à leur amplitude par souci de robustesse et d’immunité de la réponse à l’environnement. Par ailleurs, nous recherchons des mécanismes d’interaction de la cible avec le champ électromagnétique rayonné par le RADAR qui soient linéaires, afin de garantir une réponse du capteur quelle que soit la puissance incidente, la portée étant alors limitée par le plancher de bruit de l’étage de réception qui détermine la plus petite puissance détectable.