Les problèmes d’environnement, tels que l’effet de serre, deviennent de plus en plus sensibles, même pour le grand public. L’énergie nucléaire est une réponse à ces préoccupations. Cependant, l’accident de Tchernobyl a contribué à modifier la perception du risque. Il est apparu nécessaire, malgré les remarquables résultats obtenus par les centrales construites dans les pays occidentaux et notamment par les centrales françaises et allemandes, de renforcer encore les dispositions prises sur les réacteurs du futur pour éviter les accidents, et même de franchir une nouvelle étape dans leur conception en prenant en compte des situations avec cœur dégradé, voire même avec fusion du combustible. Ainsi, même dans cette hypothèse, les conséquences pour l’environnement seraient très limitées.
Cette situation générale a également amené les compagnies d’électricité, pour lesquelles l’énergie d’origine nucléaire reste une solution attractive, à réfléchir aux caractéristiques et performances des réacteurs du futur. C’est ainsi que les principaux électriciens européens, à l’initiative d’EDF, ont élaboré une spécification générale commune de leurs exigences : les EUR (« European utility requirements »).
L’EPR (à l’origine « European pressurized water reactor », devenu « evolutionary power reactor »), modèle de réacteur développé initialement par les industriels et les électriciens français et allemands, devait donc répondre non seulement aux exigences de sûreté spécifiées en commun par les autorités de sûreté de France et d’Allemagne, mais aussi aux EUR et aux spécifications particulières des électriciens des deux pays.
Actuellement, deux réacteurs basés sur ce modèle EPR sont d’ores et déjà développés. Le premier est en cours de construction en Finlande. Le second, ayant fait l’objet d’une décision d’EDF le 4 mai 2006, a obtenu son décret d’autorisation de création (DAC) le 10 avril 2007.