Présentation
RÉSUMÉ
Une configuration réaliste pour la conversion (rétrofit) d’un avion de transport régional existant à la propulsion à hydrogène est ici exposée. L'article détaille les éléments nécessaires (réservoir, architecture, motorisation…) fondés sur des technologies existantes. Il précise également les valeurs numériques et caractéristiques dimensionnelles adaptées à une mission de l’ordre de 1500 km pour 50 passagers hors équipage (PAX). Ainsi, le but de cet article est, d’une part, de démontrer la faisabilité technique actuelle d’un avion commercial court-courrier entièrement décarboné, et d’autre part, de poser les jalons nécessaires dans la perspective de sa certification à échéance raisonnable.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Yves GOURINAT : Professeur - Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace (ISAE-SUPAERO), Toulouse, France
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Joël JÉZÉGOU : Enseignant-chercheur - Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace (ISAE-SUPAERO), Toulouse, France
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Valentine BOUDIGUE : Étudiante - Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace (ISAE-SUPAERO), Toulouse, France
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Simon DUMONTIER : Étudiant - Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace (ISAE-SUPAERO), Toulouse, France
INTRODUCTION
L’aviation, mode de transport qui rapproche les continents et les régions, et secteur industriel de premier ordre, est aussi responsable d’environ 6 % de la part anthropique du réchauffement climatique. Dans cette contribution, 4 % sont liés à des émissions de CO2 et 2 % à la formation de traînées de condensation et aux oxydes d’azote. Face aux défis de la décarbonation, totalement indispensable pour le transport en général et l’aviation en particulier, plusieurs pistes s’offrent. On peut imaginer réduire drastiquement le trafic, mais force est de constater que la demande est sans cesse en augmentation. On peut aussi imaginer continuer d’utiliser le kérosène, mais en le produisant par des biosources. Cette solution résout partiellement le problème, mais ne peut être envisagée durablement pour plusieurs raisons : d’une part, les ressources nécessaires à la production sont limitées (eau douce, nutriments biologiques), et d’autre part, du fait que la combustion du kérosène biosourcé continue à produire du CO2 dans la haute atmosphère, là où il produit le plus d’effet de serre .
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2. Réservoir
2.1 Volume et masse
Dans une vision classique de rétrofit d’un appareil existant, il apparaît logique de placer le réservoir dans la partie arrière du fuselage qui se verra, de fait, entièrement dédiée à cette fonction. Nous verrons que c’est également la solution la plus réaliste en termes de centrage, puisque dans tous les cas, l’aile standard offre un volume très insuffisant pour l’hydrogène.
L’élément dimensionnant du réservoir est son volume, lequel est donné par la mission à assurer. Si l'on admet que la quantité d’énergie embarquée doit rester constante par rapport aux avions régionaux actuels (pour une autonomie opérationnelle de l’ordre de 1 600 km), le volume requis est de l’ordre de 22 m3. Si l’on se fonde sur un réservoir calé dans un fuselage standard d’avion régional et structuré en une partie cylindrique et deux fonds optimisés, on parvient à une enveloppe de 2,4 m de diamètre pour une longueur totale de 5,5 m. En prévoyant un espace de sécurité asymétrique en avant et en arrière du réservoir, on constate que ce réservoir a besoin d’un espace d’une longueur de 7 m environ dans le fuselage. On peut ainsi définir l’architecture générale du fuselage, représentée figure 3.
On constate que la cabine est clairement découpée en deux parties :
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en arrière, le compartiment technique hydrogène contenant le réservoir, les espaces de sécurité ainsi que les liaisons structurales (silent bloc) qui relient le réservoir au cadre du fuselage ;
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la partie avant, dans laquelle on peut encore typiquement placer 42 PAX (passagers).
Il faut observer que la structure générale du fuselage (légèrement pressurisé comme tout avion régional) n’a subi aucune modification. En effet, le compartiment réservoir est, de fait, inclus dans la partie cabine (donc pressurisée). Ce choix limite également la charge de pressurisation du réservoir lui-même et permet donc d’optimiser sa masse.
Le réservoir occupe la place équivalente à une trentaine de passagers. On passe ainsi d’un avion de soixante-dix sièges à une quarantaine. Les technologies cryotechniques actuelles autorisent la réalisation d’un réservoir certifié dont la masse à vide (interfaces...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - TARNAUD-LAUDE (N.) - ATR dessine aujourd’hui la connectivité aérienne responsable de demain. - Annales des Mines (1998). – Réalités industrielles ISBN/ISSN/EAN 1148-7941, p. 44-49 (2024).
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(2) - DELBECQ (S.), FONTANE (J.), GOURDAIN (N.), MUGNIER (H.), PLANÈS (T.), SIMATOS (F.) - Aviation et climat. - Technical report, ISAE SUPAERO. doi :10.34849/76rd-c592 (2021).
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(3) - TYTGAT (L.) - La réglementation, la certification et leurs effets. - Annales des Mines (1998). – Réalités industrielles ISBN/ISSN/EAN 1148-7941, p. 18-21 (2024).
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(4) - CASSIER (A.) - Réduire la consommation énergétique des avions. - Annales des Mines (1998). – Réalités industrielles ISBN/ISSN/EAN 1148-7941, p. 112-116 (2024).
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