Les lumières de la ville forment plus qu’une somme de points lumineux contingents, elles constituent notre objet d’étude, un ensemble urbain articulé en réseau et dont les fonctions tendraient aujourd’hui à dépasser l’émission primaire d’un halo lumineux. L’éclairage public (ou l’éclairage urbain ) n’a pas toujours bénéficié de son actuel attrait sur le plan urbanistique. Réseau de facto (nous y reviendrons), il a été peu ou pas étudié en comparaison des autres grands ensembles rétistiques urbains comme les réseaux d’eau, d’électricité ou même de transport. Souvent relégué au dernier élément matériel à insérer dans l’espace urbain, il est vite oubliable même si son absence rappellera très rapidement à l’usager sa nécessité et son éclairage ubiquitaire.
L’objectif dans cet article est de comprendre comment et pourquoi ce réseau est au cœur de tant d’attentes dans ce qu’on appellera la construction de la « ville intelligente » (terme bien entendu à définir ou à analyser). Sera d’abord expliqué chacun des termes utilisés (éclairage, public, ville, intelligente et réseau). Puis notre objet d’étude sera replacé dans un contexte spatial (ville de Paris) et temporel (de sa création jusqu’à notre époque). La réflexion sera par ailleurs illustrée de réalisations concrètes sur les nouvelles manières d’éclairer et d’utiliser le réseau d’éclairage. Enfin, nous tenterons de comprendre, dans la dernière partie, en quoi ces nouvelles modalités de gestion du réseau s’inscrivent dans des dynamiques technico-politiques anciennes tout en les modifiant.