L’art du fondeur consiste à reproduire, avec des matières plus ou moins fusibles, les formes et les dimensions de tous les objets modelés ou sculptés qui peuvent se présenter ». Telle est la définition qui figure dans le célèbre Dictionnaire des Arts et Manufactures publié en 1877 sous la direction de Charles Laboulaye, secrétaire de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale. Beaucoup plus prosaïquement, pour fabriquer des pièces moulées, il faut disposer de métal liquide et le couler dans un récipient qui épouse globalement la forme du produit à réaliser. La technique du moulage est connue depuis fort longtemps puisqu’elle est apparue avec la métallurgie du cuivre, plusieurs millénaires (5 000 ans) avant notre ère. Les premiers moules ont été conçus, de manière très rudimentaire en creusant de simples cavités dans le sable, l’argile ou la pierre. Un peu plus tard, en s’inspirant de l’expérience du potier, le moule bivalve créé à partir d’un modèle en cire perdue entouré d’argile est apparu pour couler les pièces en bronze. Pour obtenir du métal liquide, deux procédés essentiels se sont développés : la fusion des métaux d’une part et la réduction des minerais à l’état liquide d’autre part. Ces opérations sont relativement simples et peuvent être réalisées assez facilement dans des poteries chauffées au charbon de bois lorsqu’elles ont lieu vers 1 000/1 200 oC ce qui explique le développement très ancien de la métallurgie du cuivre qui fond vers 1 085 oC. Par contre, la fusion du fer et de l’acier requiert des températures beaucoup plus élevées (supérieures à 1 500 oC) et les moyens nettement plus sophistiqués à mettre en œuvre, n’apparaîtront que beaucoup plus tard.