Présentation

Article

1 - PRINCIPES DE LA PROTECTION ANTICORROSION

2 - PRÉTRAITEMENTS DE SURFACE : DÉGRAISSAGE, DÉCAPAGE

3 - REVÊTEMENTS PAR CONVERSION CHIMIQUE

4 - REVÊTEMENTS PAR CONVERSION ÉLECTROCHIMIQUE : ANODISATIONS

5 - REVÊTEMENT ORGANOMINÉRAL ET ORGANIQUE

6 - REVÊTEMENTS MÉTALLIQUES

7 - TRAITEMENTS PAR TRANSFORMATION STRUCTURALE DU MÉTAL EN SURFACE

8 - CONCLUSION

9 - GLOSSAIRE

10 - SIGLES, NOTATIONS ET SYMBOLES

Article de référence | Réf : COR326 v1

Revêtements par conversion électrochimique : anodisations
Protections anticorrosion des alliages d’aluminium

Auteur(s) : Emmanuel ROCCA

Date de publication : 10 sept. 2025 | Read in English

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

RÉSUMÉ

En raison de l’utilisation croissante des alliages d’aluminium dans de nombreux secteurs industriels, ils doivent résister à des environnements de plus en plus agressifs. Plusieurs types de traitements anticorrosion ont été appliqués depuis longtemps. Actuellement, la réglementation visant à minimiser l’impact environnemental et la demande de l’allongement de la durée de vie ont entraîné le développement de nombreuses solutions anticorrosion. L’objectif de cet article est de détailler les traitements anticorrosion actuellement utilisés et leur mécanisme de protection. Les procédés sont abordés selon le mécanisme de formation des revêtements : les procédés de conversion chimique et électrochimique (anodisation), les procédés de type peinture puis les procédés thermomécaniques de surface.

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

Auteur(s)

  • Emmanuel ROCCA : Maître de conférences - Institut Jean Lamour – Université de Lorraine - IUT Nancy-Brabois – Génie chimique – Génie des procédés - Nancy, France

INTRODUCTION

L’emploi des alliages d’aluminium s’est développé en raison de leur légèreté et de leur résistance aux phénomènes de corrosion. Cependant l’aluminium pur et les alliages très faiblement alliés restent très malléables et ont une résistance mécanique limitée.

Le développement industriel de ces alliages a donc nécessité l’amélioration des propriétés mécaniques du matériau aluminium (résistance à la traction, résistance à la fatigue…). Ainsi, après la mise au point du procédé métallurgique Hall-Héroult à la fin XIXe siècle, l’aluminium est devenu un métal d’intérêt avec la publication du brevet allemand d’Alfred Wilm en 1909 sur les alliages Al-Cu-Mg, appelés « Duralumin », qui a marqué le début du développement des alliages d’aluminium à hautes résistances mécaniques, comparables à celles d’aciers au carbone faiblement alliés. Ces alliages ont été rapidement utilisés dans le domaine de la construction mécanique et des transports, notamment dans le domaine aéronautique.

Cependant, dès les années 1920-1930, des problèmes de détérioration des alliages Al-Cu-Mg utilisés dans l’aéronautique ont été rapidement détectés par le National Advisory Committee for Aeronautics (NACA) aux États-Unis (devenu National Aeronautics and Space Administration – NASA – en 1958). En effet, l’ajout d’éléments d’alliages dans l’aluminium entraîne la formation de phases intermétalliques et diminue drastiquement la résistance à la corrosion de l’aluminium. Des traitements de surface anticorrosion à base de chromates, déjà utilisés sur les aciers, puis des traitements d’anodisation ont alors été appliqués avec succès sur les alliages d’aluminium pour améliorer leur durée de vie.

Actuellement, de nombreux traitements anticorrosion permettent d’utiliser les alliages d’aluminium dans des atmosphères industrielles très corrosives (riche en SO2, NaCl dans l’industrie des transport), ou au contact de milieux acides ou oxydants (solutions désinfectantes, acides dans l’industrie agroalimentaire…).

Depuis le début des années 2000, la réglementation européenne sur l’utilisation de produits chimiques (règlement REACH : Registration, Evaluation and Authorisation of Chemicals) et les normes sur les rejets des effluents industriels nécessitent la recherche de nouveaux traitements de surface à base de produits non toxiques (sans chrome(VI)) et sans cations métalliques lourds (comme l’ion Ni2+). Cela impose également d’intensifier les procédés afin de réduire les effluents aqueux puis de traiter les effluents restants, ce qui augmente la complexité et les coûts de production. Parallèlement, la demande de revêtements multifonctionnels répondant à un cahier des charges multicritère est devenue essentielle pour assurer la compétitivité de nombreuses activités industrielles. Enfin, les exigences sociétales pour améliorer la durabilité des différents produits industriels, notamment les pièces métalliques, requièrent d’améliorer constamment les protections anticorrosion. Il est donc apparu sur le marché de multiples procédés de protection, et la recherche et développement reste très active sur ces thématiques.

L’objectif de cet article est donc de dresser un état des lieux des protections anticorrosion couramment utilisées pour les alliages d’aluminium en privilégiant la description raisonnée des mécanismes de protection, les mécanismes de synthèse des revêtements et leur différentes spécificités (épaisseur, performance, procédé…).

Différents types de classification de traitements de surface anticorrosion existent en fonction du mécanisme de protection (protection galvanique, anodique, cathodique), de la nature et l’épaisseur du revêtement, du mécanisme de formation du revêtement (notion de conversion chimique, électrochimique, dépôt, revêtement par diffusion) ou du procédé de réalisation (procédé discontinu ou batch, semi-continu, continu).

Après avoir rappelé les principes et les mécanismes essentiels d’une protection anticorrosion pour les alliages d’aluminium, les procédés seront abordés selon le mécanisme de formation des revêtements :

  • les procédés utilisant les atomes du substrat pour construire un revêtement protecteur : revêtements par conversion chimique (phosphatation, procédé Trivalent Chromium Process ou TCP…) ou électrochimique (anodisation) ;

  • les procédés d’addition de matière en surface sans modifications majeures de l’alliage sous-jacent : revêtements organiques (peinture) et organominéral (dépôt sol-gel), revêtement métallique ;

  • les procédés de modification de la structure métallurgique de surface du substrat (sans addition majeure de matière) : traitements thermomécaniques (tribofinition, grenaillage…).

Enfin, nous conclurons sur l’importance de la succession des opérations de traitements pour obtenir l’efficacité anticorrosion souhaitée.

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 95% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-cor326


Cet article fait partie de l’offre

Corrosion Vieillissement

(98 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Des modules pratiques

Opérationnels et didactiques, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

4. Revêtements par conversion électrochimique : anodisations

Après les premières théories et observations sur la passivation des métaux au cours du XIXe siècle, l’anodisation de l’aluminium par électrolyse a été exploitée très tôt dans le domaine des composants électriques par l’industriel Eugène Ducretet pour fabriquer des coupe-circuits ou disjoncteurs en 1875 et Charles Pollak pour fabriquer des condensateurs en 1897.

Dans le domaine de la protection contre la corrosion, le premier brevet industriel d’application est celui des Anglais G. D. Bengough et J. M. Stuart en 1923 concernant l’anodisation en milieu acide chromique d’alliages de type Duralumin pour la construction d’avions entre les deux guerres . Depuis, de multiples anodisations dans divers électrolytes (acide, neutre, basique) ont été étudiées et brevetées. Il est d’usage de différencier les procédés par la nature de l’électrolyte et de parler d’« oxydation anodique chromique » (OAC), « sulfurique » (OAS), « phosphorique » (OAP) ou « sulfo-tartrique » (OAST).

De façon générale, les procédés d’anodisation consistent à polariser l’aluminium dans le domaine anodique afin de former une couche épaisse d’oxyde d’aluminium.

L’objectif est donc de convertir l’aluminium métallique en oxyde d’aluminium en surface des pièces, dans un domaine de potentiel entre environ cinq et quelques dizaines de volt. Le mécanisme principal de formation d’une couche anodisée sur aluminium est la migration sous champ électrique des ions Al 3+ provenant du substrat métallique et des ions O2– provenant des molécules d’eau de l’électrolyte suivant le schéma...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Corrosion Vieillissement

(98 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Des modules pratiques

Opérationnels et didactiques, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Revêtements par conversion électrochimique : anodisations
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - VARGEL (Chr.) -   Corrosion de l’aluminium.  -  Dunod (2002).

  • (2) - KRAŠ (A.), MILOŠEV (I.) -   The Aqueous Chemistry of Zirconium as a Basis for Better Understanding the Formation of Zirconium Conversion Coatings: Updated Thermodynamic.  -  Journal of The Electrochemical Society, 170, p. 021508 (2023).

  • (3) - SHAHZAD (K.), MARDARE (C.C.), MARDARE (A.I.), HASSEL (A.W.) -   A Thermodynamic Approach for Selection of Anodizing Electrolytes in Aluminium-Holmium System.  -  ChemElectroChem, 7, p. 1-17 (2020) DOI: 10.1002/celc.201901634

  • (4) - PARK (I.-C.), KIM (S.J.) -   Determination of corrosion protection current density requirement of zinc sacrificial anode for corrosion protection of AA5083-H321 in seawater.  -  Applied Surface Science, 509, p. 145346 (2020).

  • (5) - PATHAK (S.S.), MENDON (S.K.), BLANTON (M.D.), RAWLINS (J.W.) -   Magnesium-Based Sacrificial Anode Cathodic Protection Coatings (Mg-Rich Primers) for Aluminum Alloys.  -  Metals, 2(3), p. 353-376 (2012) https://doi.org/10.3390/met2030353

  • ...

NORMES

  • Corrosion des métaux et alliages – Corrosivité des atmosphères – Classification, détermination et estimation. AFNOR - NF EN ISO 9223 - 2012

  • Corrosion des métaux et alliages – Corrosivité des atmosphères – Valeurs de référence relatives aux classes de corrosivité. AFNOR - NF EN ISO 9224 - 2012

  • Essais de corrosion en atmosphères artificielles – Essais aux brouillards salins. AFNOR - NF EN ISO 9227 - 2022

  • Corrosion des métaux et alliages – Essais de corrosion en atmosphères artificielles – Lignes directrices pour sélectionner un essai de corrosion accélérée pour la qualification du produit. AFNOR - FD ISO/TR 16335 - 2014

  • Peintures et vernis – Détermination de la résistance à la corrosion filiforme – Partie 2 : Subjectiles en aluminium. AFNOR - NF ISO 4623-2 - 2016

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 95% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Corrosion Vieillissement

(98 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Des modules pratiques

Opérationnels et didactiques, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS