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Décryptage

Bilan inédit de l’éolien en France

Posté le par La rédaction dans Énergie

France Énergie Éolienne (FEE) dresse un bilan inédit et passionnant de l'éolien en France, avec force chiffres, cartes et graphiques. La première édition de cet « Observatoire de l'éolien » devrait faire école.

On se souvient que dans le cadre de la transition énergétique, les professionnels de la filière éolienne en France s’étaient engagés à développer le secteur en proposant aux pouvoirs publics un « Pacte Éolien pour la Compétitivité et l’Emploi ». C’est dans ce cadre que France Énergie Éolienne (FEE), association qui regroupe la très grande majorité des acteurs de l’éolien en France, a lancé son « Observatoire de l’Éolien » en partenariat avec le cabinet de conseil BearingPoint. Cet observatoire se veut être un instantané à la fois précis et ambitieux de la filière en France jusqu’à la fin de l’année 2013, s’appuyant sur un recensement à grande échelle inédit auprès des professionnels du secteur. Des chiffres donc, mais aussi des cartes et des graphiques pour y voir plus clair et faire de cet Observatoire « un outil de pilotage annuel pour le développement industriel français ».

Stabilisation des effectifs

Première information de ce tableau de bord, la stabilisation des emplois éoliens malgré le net ralentissement de l’activité depuis 2010. Le secteur comptait fin 2013 10840 emplois répartis sur près de 760 entreprises, dont l’implantation en région se fait à travers plus de 1600 établissements. La FEE et Bearing Point dépeignent une filière mure qui devrait connaître un regain d’activités en 2014, notamment grâce à de nouveaux chantiers et à la structuration de la filière éolienne offshore.
Le secteur remonterait effectivement la pente, à en croire le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD), laissant espérer une croissance des effectifs pour l’année en cours.

Une répartition homogène selon les différents secteurs

Autre enseignement, la répartition des emplois se fait de manière relativement homogène : en tête arrive le secteur « Études et développement », qui réunit presque 30 % des emplois répartis sur 340 entreprises (du bureau d’étude au bureau de contrôle en passant par les développeurs). Quelques 170 entreprises se partagent la fabrication de composants, générant 2810 emplois (représentant 26 % du total). Le secteur de l’ingénierie et de la construction n’arrive pas loin derrière avec ses 2670 emplois (24 %) répartis sur environ 230 entreprises actives maîtrisant l’assemblage, le génie civil, le génie électrique, le montage ou encore le raccordement au réseau. Enfin, 2230 personnes travaillent à l’exploitation et à la maintenance du réseau (21 % du total), un secteur appelé à croître avec l’expansion de la filière et du parc éolien.

Création d’emplois un peu partout en France

La carte de France de l’éolien laisse entrevoir un pays plutôt bien quadrillé, avec cinq principaux bassins d’emplois qui se dessinent : un axe Nord-Est au fort développement, le Grand-Ouest qui bénéficie de la forte implantation sur la façade Atlantique, les régions Rhône-Alpes et Bourgogne qui tirent leur épingle du jeu dans la fabrication de composants, le Bassin parisien qui aimante la part la plus importante des sièges d’entreprise, et enfin la Méditerranée, cœur historique de l’industrie éolienne.

(crédits : FEE / Bearing Point)

Un dynamisme retrouvé…

L’Observatoire de l’Éolien réalise également un état des lieux du marché de l’éolien en France, et force est de constater que le secteur reprend du poil de la bête en 2014. Les trois dernières années furent placées sous le signe de la morosité, qui était intimement liée au durcissement du cadre juridique (zones de développement, loi Littoral, loi Grenelle 2) et à l’incertitude qui planait sur le tarif de rachat de l’électricité produite par les éoliennes – un tarif de rachat supérieur à celui du marché, un temps contesté par l’Union Européenne, qui a finalement considéré que le dispositif de soutien était compatible avec les règles de l’UE en matière d’aide d’État. La levée de cette incertitude ainsi que l’assouplissement du cadre juridique entrepris depuis 2012 semblent faire mouche, avec le raccordement de pas moins de 410 MW éoliens au premier semestre 2014, portant la capacité éolienne cumulée dans l’hexagone à 8,2 GW.

En violet la capacité installée dans l’année, en rouge la capacité cumulée (crédits : FEE / Bearing Point).

… dans un secteur hautement concurrentiel

Les quatre constructeurs principaux – trois entreprises allemandes, Enercon, Senvion, Nordex, et le géant danois Vestas –se partagent aujourd’hui 75 % de la puissance éolienne cumulée, mais leurs plus petits concurrents devraient redoubler d’efforts pour s’octroyer une plus grosse part du gâteau, rendant à nouveau plausibles les objectifs fixés au niveau national, pour l’horizon 2020 : 19 GW en éolien terrestre et 6 GW en éolien offshore.

La France compte actuellement 730 parcs pour près de 4800 éoliennes. L’expansion de ce parc éolien représente évidemment une aubaine pour la petite centaine d’exploitants actifs répartis sur notre territoire, avec en tête GDF et ses filiales, qui gèrent ensemble plus de 1000 MW, suivi par EDF Énergies Nouvelles (650 MW) et EoleRES (380 MW gérés).

Une production dopée par les progrès technologiques et par la croissance du parc

En 2013, une éolienne installée en France a une puissance unitaire moyenne de 2,2 MW, pour un mât de 85 mètres de hauteur et un rotor de 90 mètres de diamètre. Les mensurations et les caractéristiques des éoliennes ont bien sûr beaucoup évolué, contribuant à toujours baisser les coûts de production du MW, ainsi qu’à rendre exploitable des sites où le vent est plus faible.

Le profil des parcs a lui aussi évolué : alors que la moitié des parcs actuellement raccordés ont une puissance moyenne comprise entre 10 et 15 MW, la moitié des parcs en cours d’instruction peuvent tabler sur une puissance moyenne comprise entre… 15 et 30 MW. Ce nouveau profil, ainsi que la croissance du parc hexagonal et les progrès technologiques, ont dopé la production éolienne, qui a atteint 15,9 TWh en 2013, soit près de 3,4 % de la consommation électrique en France.

Nul doute que le prochain état des lieux sera très instructif… et très attendu.

Par Moonzur Rahman

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