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GNL : solution transitoire ou fuite en avant ?

Publié en avril 2024

Le GNL, gaz naturel liquéfié, est obtenu à partir de la liquéfaction du gaz naturel, à une température de -160 degrés. Ce procédé, énergivore, doit être pris en compte dans le bilan énergétique lié aux usages de ce gaz. Car si le GNL est une solution aujourd’hui répandue pour supplanter l’usage de carburants polluants, comme le fioul par exemple, dans le transport maritime, son bilan pour le climat et la santé doit être étudié sur tout son cycle de vie. Il est vrai que la combustion du GNL émet moins de CO2 que les carburants fossiles conventionnels, et sa teneur plus faible en soufre lui procure un avantage en termes d’effets sur la santé. 

Cependant, plusieurs étapes lors de sa production, sa distribution et sa consommation plombent ce bilan. Commençons par son extraction. Constitué à 95% de méthane, ce dernier est extrait de gisements, parfois par fracturation hydraulique. Ce procédé, interdit dans l’hexagone, consiste à fracturer des roches de schiste pour en extraire des poches de méthane, gaz qui est ensuite récupéré et qui constitue le GNL. Lors de cette extraction, de nombreuses fuites de méthane sont observées. Or, le méthane est un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2, même si sa durée de vie dans l’atmosphère est plus courte. Sur un siècle, on estime que le méthane a un pouvoir réchauffant environ vingt fois supérieur au CO2. Son relargage dans l'atmosphère est donc un facteur plombant en termes d’empreinte écologique. Ensuite, des fuites sont également présentes lors de la phase de distribution du gaz, qui est la plupart du temps regazéifié pour être injecté dans les réseaux de gazoducs existants. Enfin, en ce qui concerne l’usage du GNL pour la propulsion maritime, des fuites ont été observées et documentées lors de sa combustion dans les moteurs. En effet, une partie du méthane n’est pas brûlée et est relâchée dans l’atmosphère. 

Ainsi, en ce qui concerne le transport maritime, où l’usage du GNL est très répandu, le bilan écologique de son utilisation est, au mieux, un peu meilleur que celui de l’usage du fioul. C’est cet avantage très relatif qui fait dire à de nombreuses associations que le GNL ne doit pas devenir une source d’énergie utilisée de façon massive et sur le long terme. 

En France, depuis l’invasion russe en Ukraine et la décision européenne de se passer le plus rapidement possible du gaz venu de l’Est, les importations de GNL ont explosé. Aujourd’hui l’hexagone importe de grandes quantités de GNL venu des Etats-Unis, du Qatar mais aussi… de Russie. Ces importations de GNL, dont le gouvernement dit qu’il s’agit d’une énergie de transition, ont induit le développement massif d’infrastructures destinées à assurer les importations et la distribution du gaz regazéifié sur tout le territoire. 

Ainsi, il est urgent de trancher sur les usages qu’il convient de faire du GNL, qui est bien adapté pour des usages de chauffage par exemple, pour que cette source d’énergie ne crée pas une nouvelle dépendance à une énergie fossile, au détriment des efforts liés à la transition énergétique.

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