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Décryptage

Le secteur photovoltaïque français, en plein essor, doit se structurer au plus vite

Posté le par La rédaction dans Environnement

Un rapport de PricewaterhouseCoopers, publié cette semaine, analyse l’état de la filière photovoltaïque en France et les perspectives à venir. Si le marché français est en plein développement, la filière photovoltaïque doit prendre garde à se structurer rapidement, afin d’aborder au mieux l’après 2012. Explications.

Le premier rapport sur l’état du secteur photovoltaïque en France, réalisé par le cabinet d’études et de conseil PricewaterhouseCoopers vient d’être publié. L’étude, réalisée en collaboration avec 32 acteurs clés de la filière en France, révèle un développement du secteur au niveau national. Un essor sur ces deux dernières années, dû en partie à un contexte très favorable. Ainsi, d’une capacité annuelle d’environ 7 MW en 2005, le photovoltaïque attient 100 MW en 2008, et table sur une capacité supplémentaire de 200 à 300 MW pour 2009. Pour 2009, on observerait donc une croissance de 100 à 200 % ! Une dynamique très positive, pour un marché qui bénéficie d’une demande très favorable depuis le début de l’année.Cet essor, qui s’accélère aujourd’hui, dépasse même les prévisions d’objectifs faites lors du Grenelle de l’environnement. Autre observation surprenante, l’impact de la crise financière sur la croissance de la filière est à peine perceptible. Des indices favorables qui expliquent en partie le développement du secteur, même si la France reste relativement loin derrière les deux leaders européens que sont l’Allemagne et l’Espagne.

200 % de croissance en 2009 ?
Mais au-delà du contexte favorable, deux autres éléments expliquent la croissance observée depuis 2007. Le développement de l’industrie, lié depuis 2007 en majeure partie aux installations résidentielles, est aujourd’hui porté par des installations ayant une taille plus substantielle. Par ailleurs, le bilan économique des installations s’avère positif , pour les utilisateurs : les tarifs de rachat pour les installations intégrées au bâtiment restent certes élevés, mais les conditions générales d’ensoleillement sont, en France, bonnes voire excellentes (surtout dans le sud). La baisse du prix des modules, liée à la surproduction au niveau international, et les innovations technologiques constituent aussi des éléments favorables pour l’avenir à court terme du photovoltaïque. Seul bémol : des efforts sont encore à mener pour accompagner cette croissance. A cet égard, il est impératif que les acteurs de la filière, qui est encore très jeune, structurent le secteur. Car si la croissance porte, comme prévu, ce secteur pendant toute l’année à venir et probablement jusqu’en 2010, dès 2012, l’évolution risque d’être beaucoup plus incertaine. En effet, à partir de cette date, le maintien des tarifs de rachat cessera, et des aménagements par segments sont susceptibles de se produire à partir de 2010.

L’enjeu des années à venir : la structuration
De plus, comme le souligne les experts de PricewaterhouseCoopers, il n’est pas exclu que le secteur subisse un développement similaire à celui qu’a subi l’éolien. Benjamin Cros, en charge de l’énergie chez PricewaterhouseCoopers, explique : « l’avenir dépendra de facteurs aussi bien externes qu’internes au marché français. Ainsi, l’amélioration de l’accès au crédit, le développement du marché dans d’autres pays, la consolidation attendue dans l’aval de la filière et le niveau de soutien du gouvernement seront les facteurs clés pour l’avenir du photovoltaïque en France. » Ainsi, la France doit absolument structurer la filière, le plus rapidement possible, si elle veut profiter au mieux de l’essor actuel. En aval, les auteurs de l’étude préconisent pour le secteur une consolidation, aux dépens des sociétés qui n’ont pas bâti une croissance pérenne par manque de fonds, de moyens techniques ou financiers. A l’heure actuelle, ce sont plus de 180 sociétés françaises qui sont regroupées en aval de la production. La pression concurrentielle croissante, et la baisse des tarifs de rachat dès 2012, devraient participer de facto à cette consolidation.

Aborder au mieux l’après 2012
En ce qui concerne l’amont de la filière, le marché est très concentré. Le développement de la filière française profite à l’heure actuelle majoritairement aux fabricants étrangers. Ainsi, comme l’explique Alain Calmé, associé en charge du conseil en stratégie chez PricewaterhouseCoopers : « la France doit se doter d’une stratégie de développement ambitieuse pour que cette industrie attire des capitaux étrangers et soit une pourvoyeuse pérenne d’emplois. De nombreuse opportunités existent en amont, notamment en ce qui concerne la recherche et développement ».Au final, la filière photovoltaïque, portée pour l’instant par une somme de facteurs favorables, devra absolument (et rapidement) se structurer si elle veut continuer son développement et s’imposer sur le marché après 2012. 

Posté le par La rédaction


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