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Décryptage

« Mes expériences à l’étranger m’ont aidé à intégrer des entreprises internationales »

Posté le par La rédaction dans Entreprises et marchés

[interview] Nicolas Martin, ingénieur chez CSC

Nicolas Martin est diplômé de l’ENSIAME et ingénieur industriel chez CSC dans l'aéronautique. Pour Instantanés Techniques, il revient sur son parcours et nous fait partager sa conception du métier.

Techniques de l’ingénieur : Pourquoi êtes-vous devenu ingénieur ?

Tout simplement parce que c’est une tradition familiale. Mon père est ingénieur de formation et il m’a transmis, ainsi qu’à mon frère, sa passion pour ce métier.

Quel est votre rôle et quelles sont vos fonctions actuelles ?

Je suis ingénieur en maintenance de programmes industriels, sous-traitant pour un grand constructeur aéronautique européen depuis maintenant 3 ans.

Plus précisément, je m’occupe de la maintenance d’une partie des applications de fabrication. Ces applications de fabrication composite, destinées à la construction des pièces importantes des avions (comme les ailes, par exemple), sont ce qu’on appelle des machines de « lay-up ». Elles incluent des robots qui disposent les matériaux, couche par couche, comme des bandes de scotch qu’on superposerait.

En quoi cela consiste au quotidien ?

Tous les jours, je dois résoudre des problèmes qui surviennent sur les programmes. C’est un travail que j’effectue en étroite collaboration avec les éditeurs en charge de la conception des applications et du développement des programmes. Parfois, les incidents vont jusqu’à stopper la chaîne de production, auquel cas je dois m’assurer de trouver une solution le plus rapidement possible. Enfin, je m’occupe du contrôle et de la gestion des licences.

Qu’est ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Je dirais la diversité culturelle. Je travaille avec plusieurs pays comme l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne, la France. Chaque pays est différent, et nécessite de s’adapter à ce qui fait sa spécificité.

Êtes-vous satisfait de votre cursus en école d’ingénieur ?

Oui,  j’ai eu la chance de faire des stages en Allemagne, et surtout  6 mois de master en Chine dans l’une des plus prestigieuses universités.  Malgré la difficulté à comprendre les cours qui étaient en chinois, j’ai réussi à m’adapter et à aller au bout de mon cursus. D’un point de vue culturel, j’ai beaucoup appris de ce pays, et j’ai notamment pu constater que la Chine était un pays très ambitieux. Il y a une réelle volonté de réussir là-bas, comme si l’avenir leur appartenait…

Comment se sont passés vos débuts dans la vie active ?

J’ai ressenti au début une forme de décalage, dans le sens où j’étais relégué à faire du développement alors que me sentais capable de travailler sur des projets plus ambitieux. Mais sinon, de manière générale, ça s’est bien passé. J’ai travaillé dans plusieurs sociétés de consulting spécialisées dans l’ingénierie, l’ingénierie aéronautique, et les services informatiques. En outre, mes différentes expériences à l’étranger m’ont permis de travailler dans des entreprises internationales. J’ai rencontré des gens venant du Pérou, du Portugal, d’Espagne, etc.

Quelles sont les qualités, selon vous, d’un bon ingénieur ?

La discipline, la détermination, l’altruisme, et un certain sens de l’anticipation. Quand un ingénieur est en charge d’un projet, il doit savoir à terme quel est le meilleur chemin à suivre et ne pas se contenter d’éteindre des feux. Cela permet de diminuer les erreurs persistantes.

Que signifie pour vous « être ingénieur en 2011 » ?

Pour moi, ça veut dire apprendre à s’adapter au contexte économique actuel, et donc accepter de voir son pouvoir d’achat diminuer. Face à la montée de la Chine et de l’Inde, où l’on exporte tous nos services, il faut accepter l’idée qu’eux aussi ont droit au même niveau de vie que nous. C’est pour eux une question de justice et pour tous une question équilibre mondial.

En outre, l’ingénieur moderne est un ingénieur qui se forme toute sa vie. Ses connaissances ne s’arrêtent pas à la sortie de l’école. Il doit continuer à apprendre et actualiser ses connaissances tout au long de sa carrière.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui veut devenir ingénieur ?

De prendre au sérieux toutes les matières de son cursus, car elles lui serviront toutes plus tard pour développer une vision générale. La culture scientifique est très importante, elle permet d’éviter de faire des erreurs importantes car l’ingénieur d’aujourd’hui est souvent amené à travailler au sein d’un groupe développant des technologies variées et interconnectées.

Propos recueillis par Carole Hamon

Posté le par La rédaction


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