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News environnement : juin 2014

Posté le par La rédaction dans Environnement

Quels sont les événements qui ont marqué l'actualité du secteur Environnement/Energie au cours du mois de juin ? L'augmentation du CO2 atmosphérique : impact sur l'alimentation humaine; Apple et Google : concurrents ou partenaires des énergéticiens ?, La régénération de la forêt à l'époque des dinosaures...

Apple et Google : concurrents ou partenaires des énergéticiens ?

Contrôler depuis son iPhone la température de son salon, l’éclairage de sa chambre à coucher ou encore l’ouverture de la porte de son garage : telle est la promesse faite par Apple lors de sa Worldwide Developer Conference [1]. Après l’acquisition de Nest par Google début 2014 [2], cette nouvelle annonce confirme l’intérêt croissant que portent les géants de l’IT (Information Technology) à la maison connectée.

Parmi une large panoplie d’applications domotiques possibles, ces acteurs pourraient être amenés à développer de nouveaux services énergétiques à destination du client résidentiel. Les énergéticiens s’en inquiètent et s’interrogent sur la stratégie de ces nouveaux entrants sur le segment de la commercialisation de services énergétiques.

Un nouveau paradigme : le consommateur au coeur du système électrique

Si les grands principes de fonctionnement d’un système électrique n’ont guère évolué au cours du dernier siècle, l’introduction des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) bouleverse en profondeur le secteur électrique. Le Smart Grid (réseau électrique intelligent) révolutionne la manière de penser le système électrique et force les électriciens à reconsidérer les interactions entre consommateurs, gestionnaires de réseaux électriques, fournisseurs et producteurs d’électricité.

L’informatisation des réseaux électriques ouvre la voie à une nouvelle gestion du système. Avec un pilotage des flux d’information bidirectionnels, permis notamment par les compteurs communicants, les opérateurs de réseau peuvent désormais jouer sur la demande via des programmes d’effacement pour ajuster l’équilibre production/consommation nécessaire au bon fonctionnement du réseau électrique. Notons également que les technologies de production décentralisées se démocratisent rapidement, notamment en Californie.

Rémunération pour réduire sa consommation via des offres d’effacement, possibilité de produire de l’électricité verte à partir de ses propres panneaux solaires : le consommateur a une nouvelle manière d’appréhender l’électricité. Pure commodité, l’électricité est de plus en plus considérée comme un produit avec son lot de services associés. [3]

Cette manière de commercialiser l’énergie déstabilise les utilities (énergéticiens), peu coutumiers des nouvelles méthodes marketing et l’approche dirigée vers le consommateur, qui fait le succès des sociétés de services. L’émergence d’acteurs comme Google sur le créneau des services énergétiques force donc les utilities à se remettre en question et à s’interroger sur le rôle de ces nouveaux entrants.

La « Smart Home » (maison intelligente), opportunité de développement de nouveaux services énergétiques

En janvier 2014, Google a officiellement affiché son intention de devenir un acteur clef de la maison connectée en acquérant pour 3,2 milliards de dollars la société spécialisée dans les thermostats intelligents Nest. Véritable cheval de Troie dans l’enceinte de la maison, comme le souligne Maxime Veron, Directeur Marketing de la jeune entreprise californienne créée en 2011 par Tony Fadell (le créateur de l’iPod), la vocation du thermostat n’est pas de se limiter à cette fonctionnalité. Il constitue un point d’entrée sur lequel s’appuyer pour bâtir de nouveaux services dans l’espace de la maison connectée. Pour preuve, Nest a récemment annoncé son intention d’ouvrir son Application Programming Interface (API) afin de permettre à des tiers de développer des applications en interaction avec son thermostat.

Début juin 2014, Apple a lancé son Home Kit, un kit de développement facilitant la prise de contrôle des équipements ménagers certifiés Made for iPhone/iPad/iPod. De plus, si ces grands acteurs de l’informatique développent à terme de nouveaux services énergétiques par le biais de la maison connectée [4], les sociétés issues de la télécommunication comme Comcast ou Verizon se positionnent déjà clairement sur le segment de la fourniture d’électricité. Ces dernières proposent à leurs clients des packages regroupant téléphonie, internet et électricité.

Quel rôle pourrait jouer une entreprise comme Google dans l’énergie ?

Générant 95% de ses revenus publicitaires en 2012, Google est avant tout une régie publicitaire. L’ambition de Google dans l’énergie n’est pas de se substituer aux utilities mais d’accroître sa connaissance du client final afin d’améliorer toujours davantage son ciblage publicitaire. L’accessibilité aux données énergétiques (Green Button [5], capteurs, etc.) facilitée pourrait permettre à Google de faire valoir ses compétences en analyse et traitement de données pour développer de nouveaux services tels que des audits énergétiques ou encore la gestion intelligente de la charge. Avec par exemple un thermostat Nest en charge de l’optimisation de la température, Google a la possibilité de récupérer des informations précieuses : présence au domicile, nombre d’habitants, appareils connectés dans l’enceinte de la maison, etc. Par ailleurs, Google pourrait reproduire le modèle de services qu’il a développé sur le web (Youtube, Gmail), à savoir, fournir des services énergétiques gratuitement en échange d’information sur le client.

Google, et plus largement les sociétés des NTIC, sont des acteurs de l’économie de service. Avec l’informatisation du monde de l’énergie, des opportunités de développer de nouveaux services énergétiques se présentent pour ces entreprises dont le coeur de métier est l’analyse de données.

Reste à savoir s’ils sauront développer des services pertinents pour leurs usagers. Enfin, il est plus que jamais essentiel que les énergéticiens s’interrogent sur leur modèle d’activité et la manière de considérer ces nouveaux acteurs de services : concurrents ou partenaires ?

Source : bulletins-electroniques

L’augmentation du CO2 atmosphérique : impact sur l’alimentation humaine

Une étude d’envergure menée par plusieurs institutions de renom, issues de 4 pays différents (Etats-Unis, Australie, Israël et Japon) vient de confirmer une conséquence pressentie de l’augmentation de la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère : la baisse des qualités nutritionnelles de certaines céréales et légumineuses. Les résultats sont présentés dans la revue Nature.

L’expérimentation en plein air confirme les résultats antérieurs obtenus en milieux confinés

Mauvaise nouvelle pour les générations futures : au vu de l’augmentation prévisible des niveaux de CO2 au cours du siècle à venir, certaines céréales et légumineuses deviendront beaucoup moins nutritives qu’elles ne le sont aujourd’hui. L’Université d’Harvard, l’UC Davis, l’Université d’Illinois à Urbana Champaign, l’Université de Pennsylvanie l’Université d’Arizona, l’USDA et le Nature Conservancy ont contribué à l’analyse pour les Etats-Unis.

Les chercheurs ont examiné plusieurs variétés de blé, de soja, de petits pois, de riz, de maïs et de sorgho en plein air, dans les conditions de culture de 2050, telles qu’elles sont anticipées concernant les niveaux de CO2 dans l’atmosphère (les concentrations actuelles sont proches de 400 parties par million, et devraient s’élever à 550 ppm en 2050). Les équipes ont pu simuler des niveaux de CO2 élevés dans des champs en plein air, à l’aide d’un système appelé Free Air Concentration Enrichment (FACE [1]), qui diffuse du CO2 autour de l’essai, en surveille la concentration à l’aide de capteurs au niveau des plantes et ajuste ainsi le débit de diffusion pour simuler une concentration de CO2 atmosphérique semblable aux conditions futures. Dans cette étude, l’ensemble des autres conditions de croissance (lumière, sol, eau, température) sont les mêmes pour les plantes cultivées sous atmosphère enrichie en CO2 et celles utilisés comme témoins.

La présente étude, par son envergure, a permis de décupler la quantité de données auparavant existantes, concernant la teneur en zinc et en fer des parties comestibles des plantes cultivées dans des conditions de FACE. Le zinc et le fer ont diminué de manière significative dans le blé, le riz, les pois et le soja étudiés. Le blé et le riz subissent également des baisses notables de leur teneur en protéines en présence de concentrations élevées en CO2. Les mécanismes responsables des variations de concentrations en éléments minéraux dans les grains en fonction de la teneur en CO2 dans l’atmosphère sont peu connus, et les expériences entreprises jusqu’ici semblent indiquer que les paramètres impliqués sont multifactoriels et propres à chaque espèce. Le type de photosynthèse, processus bioénergétique à l’aide duquel les plantes, les algues et certaines bactéries produisent l’énergie nécessaire à la synthèse des éléments organiques grâce à la lumière du soleil et à des composés minéraux (en particulier CO2 et H2O), semble néanmoins impliqué.

Réactions différentes en fonction du type de photosynthèse

En effet, seules les plantes en C3 étudiées sont sensiblement affectées par l’augmentation du CO2 atmosphérique, par opposition aux plantes en C4. Le maïs et le sorgho, qui font partie de cette dernière catégorie, n’ont pas réagi de la même façon, conformément à ce qui était attendu : la photosynthèse réalisée par les plantes en C4 ne fait pas appel aux mêmes mécanismes cellulaires. Ces deux types de photosynthèse sont majoritairement présents dans le monde végétal : le mode de fixation du dioxyde de carbone diffère et est plus efficace pour les plantes en C4 dans les bonnes conditions. Le nom des processus provient des molécules impliquées : dans le premier cas, la molécule à l’origine des réactions de fixation du carbone contient 3 atomes de carbones (3-phosphoglycérate), contre 4 (oxaloacétate) dans le second.

Largement sous-représentées (environ 5% du règne végétal), les plantes en C4 réagissent différemment à l’augmentation du CO2 atmosphérique : des travaux antérieurs réalisés à l’Université de l’Illinois à Urbana Champaign [2] ont démontré que la photosynthèse de type C4 n’est pas affectée par la présence d’une atmosphère à haute concentration de CO2. Ces plantes concentrant en effet naturellement le dioxyde de carbone dans leurs feuilles, la photosynthèse est déjà saturée en CO2 dans les conditions actuelles. Une augmentation du CO2 atmosphérique n’a donc pas d’effet sur le processus photosynthétique.

L’hypothèse de base était donc que la concentration en éléments nutritifs dans les grains des plantes en C4 demeure relativement stable, ce qu’a confirmé l’étude. Cela représente un intérêt particulier pour le sorgho, le maïs et la canne à sucre, par exemple. Ces plantes sont majoritairement cultivées dans les pays en développement et plus de recherche est nécessaire pour déterminer comment les cultures des régions chaudes répondront à un taux de CO2 atmosphérique élevé, au vu des conséquences que cela pourrait avoir.

Les carences en fer et en zinc constituent déjà un problème global à résoudre

Ces résultats alertent les organisations internationales : les carences en fer et en zinc sont déjà actuellement un problème majeur de santé publique, concernant près de 2 milliards de personnes, et ce jusque dans les pays développés. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que les carences en fer représentent le problème nutritionnel le plus répandu dans le monde [3], alors que les carences en zinc, très répandues également, impliquent des conséquences lourdes sur la croissance et le développement des enfants et la santé des adultes. Et si les effets de l’anémie sont connus, une alimentation carencée en zinc a également un impact important sur la santé, en induisant un risque accru d’infections gastro-intestinales, en provoquant des troubles gastro-intestinaux et en perturbant le système immunitaire et la fertilité [4].

Une diminution de la qualité nutritionnelle des aliments disponibles aujourd’hui, déjà souvent en quantité insuffisante dans leur état actuel, pourrait donc avoir des conséquences importantes sur l’alimentation des populations des pays en voie de développement.

Les projecteurs s’orientent vers les régions chaudes grâce à la meilleure adaptation des plantes en C4 à ces climats. Il est probable que les recherches se concentreront dans ce sens dans les années à venir : collecter des données relatives aux climats tropicaux avec les sols tropicaux, qui manquent aujourd’hui, constitue une priorité, pour tenter de compenser le phénomène d’appauvrissement de la qualité nutritionnelle des plantes et légumes en C3, étant donné que c’est dans ces régions que la sécurité alimentaire représente encore le plus gros défi.

Source : bulletins-electroniques.com

La régénération de la forêt à l’époque des dinosaures

Des restes fossilisés d’une forêt ancienne incendiée montrent un rétablissement écologique similaire à celui des forêts de l’ère moderne.

A une époque aussi lointaine que celle des dinosaures, soit il y a 66 millions d’années, les forêts se renouvelaient après un incendie de la même façon qu’aujourd’hui, selon une équipe de chercheurs de l’Université McGill et du Musée royal de la Saskatchewan.

La découverte de la première preuve fossilisée de l’écologie des feux de forêt – la repousse de végétaux après un incendie – réalisée lors d’une expédition menée par l’équipe dans le sud de la Saskatchewan, au Canada, fournit un aperçu de l’écologie sur la planète tout juste avant l’extinction massive des dinosaures. Les constatations des chercheurs viennent par ailleurs s’ajouter aux données probantes suggérant que le climat de la région était alors beaucoup plus chaud et humide. « En effectuant les fouilles qui ont mené à la découverte de végétaux fossiles conservés dans la pierre déposée juste avant la disparition des dinosaures, nous avons constaté que certains étaient riches en charbon fossilisé alors que d’autres n’en contenaient pas. A partir de ces constatations, nous avons pu reconstruire le paysage des forêts de l’ère du Crétacé, avec ou sans perturbations par le feu », explique Hans Larsson, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en macroévolution à l’Université McGill.

Les travaux des chercheurs révèlent qu’au site du feu de forêt, la végétation est dominée par une flore assez semblable à celle retrouvée aujourd’hui au début de la régénération forestière après un incendie. Les forêts anciennes renouvelées ressemblent beaucoup à celles de notre époque. On y trouve des végétaux comme l’aulne, le bouleau et le sassafras, et dans les forêts matures, le séquoia et le ginkgo. « Nous cherchions à étudier les résultats directs d’un incendie de forêt s’étant produit il y a 66 millions d’années, préservés dans la pierre, affirme Emily Bamforth du Musée royal de la Saskatchewan et auteure principale de l’étude. Par ailleurs, nous avons maintenant la preuve que la température annuelle moyenne dans le sud de la Saskatchewan était de 10 à 12 degrés Celsius plus élevée qu’aujourd’hui, avec des précipitations presque six fois supérieures. »

« Pour la première fois, l’abondance de végétaux fossiles nous a également permis d’évaluer les conditions climatiques dans le sud-ouest du Canada pendant la dernière période d’existence des dinosaures, et nous a fourni une piste supplémentaire pour découvrir à quoi ressemblait l’écologie juste avant leur extinction », mentionne Hans Larsson, qui est aussi professeur agrégé au Musée Redpath.

Les incendies de forêt peuvent modifier la biodiversité végétale et animale. La découverte du rétablissement paléoécologique à la suite d’un incendie de forêt aidera les chercheurs à mieux comprendre la biodiversité immédiatement avant l’extinction massive des dinosaures. « Nous ne serons en mesure de comprendre pleinement la dynamique d’extinction que lorsque nous aurons compris les processus écologiques normaux qui se cachent derrière », soutient le professeur Larsson.

Source : bulletins-electroniques.com

Posté le par La rédaction


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